À sept ans, Rosie MacLennan savait déjà qu’elle voulait participer aux Jeux olympiques. À première vue, la double médaillée d’or semble invincible, comme en témoigne son incroyable série de victoires. Ce que l’on ne voit pas, ce sont les trois commotions qui auraient bien pu briser son rêve olympique.
Durant la dernière décennie, la Torontoise de 30 ans a accompli des exploits inespérés sur son trampoline et l’on s’attend à ce qu’elle remporte la médaille d’or à Tokyo, en 2020.
Toutefois, sa carrière a été mise en péril par une chute en 2012, un accident de planche à neige en 2013, une seconde chute en 2015, suivie à peine deux semaines plus tard d’un choc à la tête (elle a heurté une porte). Elle s’est mise à oublier des mots, son élocution était laborieuse, elle souffrait d’atroces maux de tête, et pour couronner le tout, elle luttait contre la dépression et l’anxiété, des symptômes associés aux commotions. « J’étais littéralement dans le brouillard », précise-t-elle.
Si quelqu’un connaît l’importance de la santé du cerveau, c’est bien Rosie, qui a consulté divers médecins et spécialistes pendant 12 mois dans le but de traiter ses symptômes et réduire l’inflammation de son cerveau. La médaille d’or qu’elle a remportée aux Jeux de 2016 tient du miracle si l’on considère les épreuves qu’elle a traversées, mais ses mésaventures lui ont apporté quelque chose de plus précieux en lui faisant réaliser l’importance d’être en bonne santé. « Les gens ne se font pas de souci au sujet du cerveau jusqu’à ce qu’il flanche, souligne Rosie. Ce n’est pas comme une fracture d’un bras. »
Heureusement pour Rosie, qui est membre honoraire du conseil d’administration de la Women’s Brain Health Initiative, elle est jeune et a eu amplement de temps pour récupérer ; cependant, elle s’assure de bien manger et elle prend soin d’elle d’une nouvelle façon depuis sa commotion.
S’il y a une leçon à tirer de l’expérience de Rosie, c’est que les gens doivent prendre leur santé au sérieux. Or, selon une étude menée par l’Economist Intelligence Unit (EIU) et parrainée par RBC Gestion de patrimoine, moins de la moitié le font. Selon l’étude Le nouveau visage du patrimoine, l’amélioration du bien-être physique et mental compte parmi les principaux objectifs de seulement 46 % des répondants canadiens.
De mars à mai 2018, 1 051 personnes fortunées, dont 259 au Canada, ont participé à l’étude, qui avait pour objet la redéfinition des notions de patrimoine et de richesse selon les régions, les genres et les générations.
Le risque financier que pose la démence
La prudence est de mise lorsqu’il est question de santé du cerveau : quand l’esprit commence à défaillir à cause de la démence, de la maladie d’Alzheimer, etc., le pécule durement amassé est subitement en péril.
Des données de l’EIU révèlent que 76 % des Canadiennes âgées considèrent que la richesse vient de la sécurité financière, alors que seulement 56 % des jeunes femmes partagent cet avis.
Les statistiques de la Women’s Brain Health Initiative démontrent que les femmes sont deux fois plus susceptibles de souffrir de démence que les hommes, et qu’environ 70 % des nouveaux cas d’Alzheimer visent des femmes.
Des cas ont été signalés où des personnes souffrant de démence se sont fait exploiter financièrement, ou ont involontairement vendu des placements ou émis plusieurs chèques à l’intention d’une même personne.
« Les opérations anormales, qui peuvent être un signe de démence, risquent de compromettre le bien-être financier d’une personne si la situation n’est pas décelée rapidement », souligne Leanne Kaufman, chef, RBC Trust Royal et présidente et chef de la direction de Trust Royal. Il s’agit d’une préoccupation bien réelle, surtout compte tenu du vieillissement de la population, ajoute-t-elle. [La santé du cerveau] et les soins à long terme doivent s’intégrer à la planification financière et successorale. »
Plus les gens comprendront les rouages du cerveau, y compris sa sensibilité aux traumatismes et son déclin au fil du temps, plus ils pourront entreprendre leur planification rapidement, afin de préserver leur patrimoine. Heureusement, plusieurs mesures sont actuellement offertes pour permettre aux personnes de se protéger plus tard.
Établir une procuration
La première étape consiste à établir une procuration financière qui permettra au mandataire de prendre des décisions financières en votre nom si vous êtes frappé d’incapacité. En l’absence d’une procuration, s’il était établi que vous ne pouviez plus subvenir à vos besoins, les membres de votre famille devront obtenir l’autorisation d’un tribunal pour agir en votre nom. Si plus d’une personne voulait être mandataire, il pourrait en découler une bataille juridique, précise Mme Kaufman.
Il va sans dire qu’il est important de choisir une personne en qui vous avez confiance. Il est souhaitable que le mandataire ait des connaissances financières, mais ce n’est pas obligatoire s’il peut collaborer avec votre conseiller. Il est également possible de faire appel à une société de fiducie. Prenez soin de ne pas choisir la mauvaise personne, par exemple quelqu’un de négligent qui dilapidera votre argent, ajoute Mme Kaufman.