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Opinion éclairée – Épisode 2 : Sarah Riopelle

Épisode 2 : Nous renseigne sur l’économie et les marchés mondiaux dans le contexte de la COVID-19.

L’émission Opinion éclairée, animée par Stu Morrow, vice-président et chef, Placements, RBC PH&N Services-conseils en placements, est une série d’enregistrements audio visant à tenir les clients informés des opinions éclairées des chefs de file et spécialistes de la principale société de gestion de patrimoine la plus importante du Canada.

Mis en vedette : Sarah Riopelle, vice-présidente et première gestionnaire de portefeuille, Solutions de placements, RBC Gestion mondiale d’actifs (RBC GMA).

Depuis 2009, Sarah gère la gamme complète des solutions de portefeuille RBC. On l’appelle la « femme qui vaut 120 milliards de dollars », en référence à l’actif placé sous sa surveillance étroite.

Mme Riopelle joue un rôle clé dans le Comité des stratégies de placement RBC GMA, qui établit la stratégie globale de l’entreprise, et dans le Comité de la politique de placement, qui est responsable de la stratégie de placement et de la répartition tactique d’actif des produits équilibrés et des solutions de portefeuille des fonds RBC.

Dans cet épisode, elle donne d’importants renseignements sur l’économie et les marchés mondiaux, examine les perspectives des taux d’intérêt et souligne l’importance de la diversification pour atteindre des objectifs de placement.

Transcription

Stu Morrow :

Bonjour à tous, et merci de vous joindre à nous pour cette édition de notre balado Option éclairée. Je m’appelle Stu Morrow. Je suis vice-président et chef, Placements, à RBC PH&N Services-conseils en placements.

Depuis la troisième semaine de mars, les marchés financiers ont connu une progression constante, récupérant presque toutes les pertes causées par la crise de la COVID-19. Or, cette reprise plutôt rapide semble contredire les mauvaises nouvelles rapportées par certains médias.

Aujourd’hui, je discuterai avec notre invitée de l’importance d’un processus de placement bien ficelé pour résister à la volatilité des marchés. Nous parlerons aussi brièvement de la faiblesse des taux d’intérêt, des placements sur le marché privé et d’autres sujets pertinents pour l’élaboration d’une stratégie de croissance à long terme.

N’hésitez pas à communiquer avec votre gestionnaire de portefeuille si vous avez des questions ou des commentaires sur les points abordés aujourd’hui. Je suis très heureux d’accueillir notre invitée, Sarah Riopelle, vice-présidente et première gestionnaire de portefeuille, Solutions de placements, à RBC Gestion mondiale d’actifs.

Depuis 2009, Sarah gère la gamme complète des solutions de portefeuille RBC. On l’appelle la « femme qui valait 150 milliards de dollars », en référence à l’actif placé sous sa surveillance étroite. Sarah est membre du Comité des stratégies de placement de RBC Gestion mondiale d’actifs, qui établit la stratégie globale de la société, ainsi que du Comité de la politique de placement, qui s’occupe de la stratégie de placement et de la répartition tactique de l’actif pour les produits et les solutions équilibrés RBC. Elle s’est jointe à RBC Gestion mondiale d’actifs en 2003 à titre de première analyste d’une stratégie de placement. Depuis, elle a gravi les échelons et a assumé divers rôles à la direction de la société.

Bienvenue, Sarah. Comment allez-vous aujourd’hui ?

Sarah Riopelle :

Très bien. Et vous ?

Stu Morrow :

Je vais bien. Très bien. Excellent. Merci de vous joindre à nous. Avant que nous...

Sarah Riopelle :

[Merci, Stu.]

Stu Morrow :

...commencions en répondant à quelques questions, pourriez-vous donner à nos auditeurs un aperçu des différents mandats qui vous ont été confiés ?

Sarah Riopelle :

Oui. Avec plaisir. Mon équipe gère toutes les stratégies équilibrées et à actifs multiples, ainsi que tout type de solution structurée, comme les fonds de fonds ou les solutions hybrides. Cela comprend les produits dotés d’un profil de risque cible, comme les portefeuilles mondiaux sélect RBC et choix sélect RBC, ainsi que les portefeuilles à échéance cible, comme les portefeuilles de retraite et d’éducation Objectif. Nous gérons aussi une variété de produits et de FNB neutres en devises, car ils sont structurés comme des fonds de fonds. Au total, mon équipe gère plus de 100 stratégies différentes pour le compte de nos clients.

Stu Morrow :

C’est impressionnant. Vous êtes sans aucun doute une personne très compétente et très occupée, Sarah. En ce qui a trait à votre processus de placement, comment gérez-vous le flot d’informations dont nous sommes assaillis actuellement ? Qu’il s’agisse de politique, d’informations liées à la COVID-19, ou de tout autre élément sur les marchés qui dérange, comme un facteur défavorable. Y a-t-il des indicateurs que vous avez tendance à surveiller plus que les autres ? Et si c’est le cas, pourriez-vous nous donner une idée de ce que vous suivez au jour le jour ?

Sarah Riopelle :

Bien sûr. Nous devons examiner un nombre incalculable de données chaque jour, afin de déceler tout changement dans les tendances et de prendre considération toutes les nouvelles informations portées à notre attention. Nous avons une grande équipe dédiée à cela. Nous avons accès à des outils de prévision macroéconomique sophistiqués et à de nombreux professionnels chevronnés, beaucoup de gens participent donc à cette tâche et beaucoup de ressources sont utilisées. Nous avons donc beaucoup de renseignements. Nous avons créé des indicateurs composites et des tableaux de bord macroéconomiques pour nous aider à digérer tous ces renseignements ; nous essayons ainsi de regrouper les données pour mieux les comprendre.

Les choses ont évolué rapidement au cours des deux mois. Nous avons d’ailleurs publié un certain nombre de rapports spéciaux. La mise à jour économique hebdomadaire d’Eric Lascelles, par exemple, est vraiment excellente et j’encourage tout le monde à la lire. Les données mondiales sur la COVID-19 sont également suivies au quotidien, car selon nous, il est très important de surveiller de près l’évolution de la situation dans les différents pays, différentes régions du monde et différents États des États-Unis, et de savoir ce qui se passe un peu partout.

Au plus fort de la crise, nous avons produit une série de graphiques portant sur différents indicateurs, que nous avons mis à jour et publiés quotidiennement. Maintenant que les choses se sont un peu calmées, nous l’actualisons une fois par semaine. C’est un rapport consistant ; il fait environ 40 pages. Il contient de nombreuses données que nous jugeons important de surveiller durant cette période particulière.

Le rapport porte sur un large éventail d’indicateurs ; certains sont plus traditionnels, comme les bénéfices, les taux obligataires, l’inflation. D’autres sont des indicateurs à périodicité élevée, comme les recherches inédites, le trafic aérien, les réservations de restaurants, le taux d’utilisation des transports en commun, les demandes de prêts hypothécaires. Ceux-ci donneront un meilleur aperçu en temps réel de la conjoncture économique.

Stu Morrow :

Effectivement. Voilà beaucoup d’informations. C’est assez faramineux. Vous avez notamment mentionné les taux obligataires et l’inflation. Si nous prenons du recul et réfléchissons un instant à la faiblesse actuelle des taux d’intérêt et aux creux historiques des taux des titres à revenu fixe, à quoi nos investisseurs et nos clients devraient-ils faire attention à l’avenir ? Que ce soit au cours des prochaines années ou à plus long terme.

Et puis... quel est votre avis en ce qui concerne l’inflation ? Deviendra-t-elle de nouveau un obstacle pour les investisseurs ? Comme certains croient que l’inflation est au point mort et qu’elle ne repartira pas de sitôt.

Sarah Riopelle :

Oh là là ! Ouf. J’adore les questions en deux parties. Parlons d’abord des taux d’intérêt. La pandémie a renforcé plusieurs tendances qui existaient déjà avant l’épidémie. Nous sommes coincés pour une durée indéterminée dans un contexte de croissance économique lente, de faibles taux d’intérêt et de politiques très accommodantes de la banque centrale. Au cours des 40 dernières années, le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans est passé de 15,8 % à 0,5 % et se situe maintenant près de son niveau le plus bas depuis 150 ans. Cette donnée n’est absolument pas à négliger.

Le taux d’intérêt réel a dégringolé partout dans le monde et les causes de cette chute laissent penser que la situation n’est pas près de changer. Ces causes sont, entre autres, le vieillissement de la population, l’essor des marchés émergents en tant que catégorie d’actif de base, une préférence accrue pour l’épargne plutôt que pour les dépenses, et ce fameux ralentissement de la croissance économique auquel j’ai fait allusion plus tôt. Aucun de ces facteurs ne devrait changer de trajectoire dans un avenir proche.

La faiblesse soutenue des taux réels laisse donc entrevoir une longue période de rendements inférieurs à la moyenne pour les titres à revenu fixe traditionnels d’État. Et avec des taux si bas, les obligations d’État seront probablement moins utilisées aux fins de diversification dans les portefeuilles équilibrés ou à actifs multiples. Par conséquent, les portefeuilles équilibrés d’actions et d’obligations, comme ceux que gère mon équipe, auront probablement de la difficulté à générer les rendements robustes que nous avons observés au cours des dix ou vingt dernières années.

Nous croyons que les actions procureront des rendements supérieurs aux titres à revenu fixe dans ce contexte ou selon ce scénario. Les rendements produits par les obligations d’État seront sans doute assez faibles. C’est ce qui nous a amenés à revoir la pondération stratégique ou neutre de tous nos portefeuilles équilibrés pour augmenter la part des actions et diminuer celle des obligations. Nous croyons que les investisseurs seront raisonnablement bien récompensés d’avoir accepté un parcours un peu plus cahoteux à court terme en investissant davantage dans des actions dans le but d’obtenir des rendements additionnels à long terme.

Nous avions annoncé ce changement début juin, lorsque Dan Chornous a publié la mise à jour de la stratégie. Ce changement a aussi fait l’objet d’un livre blanc qu’il a écrit et qui a été publié il y a environ un mois. Je vous invite d’ailleurs à le lire. De manière générale, les faibles rendements attendus des titres à revenu fixe nous ont également amenés à augmenter la part en actions et à diminuer la part en obligations des portefeuilles à actifs multiples.

Voilà. Je crois que la deuxième partie de votre question concernait l’inflation. La plupart des grandes banques centrales ciblent un taux d’inflation de 2 %. Après la crise financière de 2008, les investisseurs étaient préoccupés par la trajectoire que prendrait l’inflation à la suite des fortes réductions des taux d’intérêt et de l’adoption de programmes d’assouplissement quantitatif. Mais cette hausse de l’inflation ne s’est jamais vraiment matérialisée ; elle est demeurée basse depuis une dizaine d’années.

Un scénario semblable à celui que nous avons connu auparavant se réalise en raison de la crise de la COVID-19 ; le bilan des banques centrales s’alourdit et les taux d’intérêt restent à des niveaux extrêmement bas. Cela dit, certaines conditions uniques à la pandémie qui sévit actuellement pourraient entraîner une hausse de l’inflation. Nous pensons toutefois que le repli de l’activité économique limitera le pouvoir de fixation des prix à l’avenir.

Il y a donc de nombreuses raisons pour lesquelles l’inflation pourrait augmenter, mais il y a aussi beaucoup de facteurs susceptibles de la freiner. En somme, nous continuons de croire que l’inflation demeurera de faible à modérée. Par contre, si cela devait changer, nous attendons davantage à une hausse de l’inflation qu’à une baisse.

Stu Morrow :

C’est très bien. Formidable. Très utile. Merci.

Permettez-moi de revenir sur un élément dont il a été question dans vos commentaires au sujet des obligations et de la diversification des portefeuilles. Comme vous le savez, l’un des aspects les plus importants du processus de placement de RBC PH&N Services-conseils en placements consiste évidemment à diversifier les portefeuilles.

Comment vous, et RBC Gestion mondiale d’actifs, envisagez-vous la diversification des catégories d’actif au sein des portefeuilles ? Ainsi que la diversification géographique et des styles de placement, dans le contexte actuel ?

Sarah Riopelle :

Oui. La diversification est l’un de mes sujets préférés, car à mon avis, c’est un principe de base pour élaborer un plan de placement robuste. Selon moi, diversifier vos placements constitue la plus importante décision que vous prendrez au moment de construire votre portefeuille. Vous devez choisir les catégories d’actif que vous voulez détenir et la pondération que vous souhaitez leur attribuer ; vous devez diversifier les actifs au sein même des catégories, car cela créera un profil de rendement plus constant et uniforme, puis permettra à vos clients de conserver leurs placements, surtout en période de crise, tout comme celle que nous vivons depuis quelques mois.

Um, so there’s many ways to diversify a portfolio. So there’s the high-level asset mix, cash, bonds, stocks, within asset classes. So in fixed income, you can own sovereign, credit, high-yield, emerging market, different regions around the world in equity, so emerging markets versus Canada and the US. We diversify by fund. So within Canadian equities, we own five different Canadian equity funds, um, because they all have different investment process and different strategies.

Il est possible de diversifier un portefeuille de nombreuses façons. Bien sûr, on peut le faire globalement entre les catégories d’actif, comme les liquidités, les obligations et les actions. Dans le cas des titres à revenu fixe, vous pouvez détenir des titres d’État, des titres de créance et des titres à rendement élevé. Côté actions, vous pouvez investir dans les marchés émergents en plus des marchés canadiens et américains.

Nous nous servons également de différents fonds. Ainsi, nous détenons cinq fonds d’actions canadiennes différents, parce qu’ils ont tous un processus de placement différent et des stratégies différentes.

De même, nous diversifions les fonds en fonction des gestionnaires. Nous voulons que les fonds soient gérés par différentes équipes et par différents gestionnaires de portefeuille, afin d’avoir accès à une variété de processus de placement, dans la mesure où les gestionnaires de portefeuille ne produisent pas tous de bons résultats au même moment. Nous voulons donc adopter une approche diversifiée à ce niveau.

Vous avez par ailleurs parlé des facteurs et des styles. Nous diversifions aussi par facteur. Par exemple, le Fonds d’actions américaines multistyle toutes capitalisations PH&N investit dans des stratégies de croissance et de valeur de base, ainsi que dans des stratégies axées sur les sociétés à petite, moyenne et grande capitalisation, ce qui nous permet de diversifier ces facteurs de style au sein de ce portefeuille.

Globalement, nous élaborons les portefeuilles en suivant un budget de risque. Nous établissons les pondérations de façon à éviter qu’une seule catégorie d’actif compte pour une trop grande partie de notre budget total de risque. Cette approche nous aide à réduire la volatilité et à empêcher qu’un placement ne domine l’ensemble des résultats.

Stu Morrow :

Entendu.

Sarah Riopelle :

Par exemple, les obligations d’État présentent un risque moindre et un rendement attendu modeste. Par conséquent, vous pouvez affecter une part beaucoup plus importante du budget de risque aux obligations d’État. En revanche, les actions des marchés émergents se situent à l’autre extrémité.

Elles comportent de plus grands risques et sont plus volatiles. Vous ne pourrez donc leur attribuer une pondération plus faible ou une partie plus petite de votre budget de risque.

Notre objectif est donc de nous assurer qu’aucun titre de créance ou commission ne représente plus de 20 % du budget de risque. Diversifier ses placements fait donc réellement une bonne différence. Il est judicieux de détenir un large éventail de catégories d’actif, de stratégies et de fonds. Mais un budget de risque aidera à attribuer à ces différentes stratégies une pondération qui ne soit pas trop élevée par rapport au profil risque-rendement du portefeuille.

Stu Morrow :

Très bien dit. Comment le point de vue de la société a-t-il évolué au fil des ans en ce qui concerne les placements privés ? Ou les catégories d’actif moins liquides ? Peut-être pourriez-vous simplement nous parler de la façon dont vous envisagez cette catégorie d’actif dans le cadre de la constitution et de la diversification des portefeuilles ?

Sarah Riopelle :

Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux outils, de nouvelles catégories d’actif, de nouvelles solutions à ajouter à notre combinaison de placements. Il faut trouver des façons d’ajouter de nouvelles sources d’alpha, car nous y croyons ; c’est ce que prône Dan Chornous. Vous savez, chaque point de base compte.

Vous devriez donc chercher des actifs qui ont une faible corrélation avec les catégories d’actif traditionnelles dans lesquelles vous investissez, car une faible corrélation signifie de meilleures occasions de diversification, ce dont nous venons de parler. Compte tenu des faibles rendements attendus des obligations d’État, que nous avons déjà mentionnés, les investisseurs ont tout intérêt à revoir leurs programmes d’actifs multiples pour y inclure des actifs qui, dans toute la mesure possible, reproduisent les avantages antérieurs des obligations d’État, tout en rehaussant les rendements dans une mesure comparable aux programmes d’épargne et de placement. Je pense que les placements privés peuvent jouer ce rôle.

Au Canada, nous avons commencé à bâtir des ressources en placements immobiliers directs en 2018, pour lancer notre premier fonds à l’automne dernier. Bon nombre de nos fonds équilibrés ont ainsi eu, pour la première fois, la possibilité d’investir dans un portefeuille diversifié d’immeubles canadiens. Nous espérons accroître ces positions dans l’avenir. Les placements immobiliers directs sont un moyen très utile de diversifier les actions, tout en offrant des rendements en revenus supérieurs, et de faire contrepoids aux obligations d’État.

De même, les hypothèques assorties de taux supérieurs à ceux des obligations d’État peuvent servir de solutions de rechange intéressantes. Notre expérience dans cette catégorie d’actif remonte à plusieurs décennies. Au cours des dernières années, nous avons embauché de nouveaux talents pour la gestion des portefeuilles hypothécaires et nous cherchons à accroître encore davantage notre expertise dans ce domaine.

L’immobilier et les hypothèques sont donc des secteurs auxquels nous accordons plus d’attention. Nous sommes cependant toujours en quête de nouvelles catégories d’actif, comme dans le secteur de l’infrastructure. Nous souhaitons aussi augmenter notre participation sur les marchés immobiliers à l’extérieur du Canada. Beaucoup de travail est fait de ce côté.

Stu Morrow :

Vraiment très intéressant.

RBC Gestion mondiale d’actifs a lancé une nouvelle stratégie axée sur le marché continental chinois. Pouvez-vous nous présenter brièvement ce fonds ? Comment l’intégrer à un portefeuille ?

Sarah Riopelle :

Bien sûr. C’est un marché complexe et vaste, je ne suis pas certaine de pouvoir être brève, mais je vais faire mon mieux.

Stu Morrow :

[rires]

Sarah Riopelle :

Alors oui, nous avons lancé le Fonds d’actions chinoises RBC en avril, et nous avons commencé à l’ajouter au portefeuille des fonds à actifs multiples en mai. L’équipe Actions asiatiques a d’ailleurs publié un article de fond sur les placements en Chine dans le cadre du lancement de ce fonds. Il permet d’en apprendre davantage sur cette catégorie d’actif.

Comme je l’ai mentionné, la Chine est un marché immense et son économie est énorme. Avec l’ouverture de ce marché et son inclusion dans différents indices dans le monde, cette catégorie d’actif prend beaucoup d’ampleur et ne peut être ignorée. Nous avons donc créé un segment distinct pour les actions chinoises dans nos portefeuilles. Cet ajout nous aide à atteindre notre objectif de diversification. Je souligne encore une fois le thème de la diversification dont nous avons parlé plus tôt.

Les actions chinoises présentent une corrélation relativement faible avec les autres indices mondiaux. C’est pourquoi nous voulons l’ajouter aux portefeuilles équilibrés. Le modèle de croissance de la Chine est en train de passer d’une structure à forte intensité d’actifs, comme c’était souvent le cas autrefois, à une structure à faible intensité d’actifs plus axée sur la technologie et les produits numériques, et plus particulièrement sur la propriété intellectuelle. Cela signifie essentiellement qu’il existe beaucoup de bonnes sociétés dans lesquelles investir.

Nous croyons que ce marché offre de nombreuses sources d’alpha, ce qui en fait un bon endroit pour les gestionnaires actifs. Voilà qui nous ramène au principe d’exploiter le plein potentiel d’un marché en allant chercher tous les points de base que nous pouvons et en misant sur les marchés les plus susceptibles de générer de l’alpha pour les gestionnaires actifs.

De plus, nous pensons que ceux qui intègrent les critères ESG dans leurs processus de placement seront récompensés, parce que la gouvernance demeure un défi pour de nombreuses entreprises de ce marché. L’équipe Actions asiatiques, qui gère la stratégie, a intégré des critères ESG extrêmement rigoureux à sa méthode de placement.

Stu Morrow :

Vous avez fait du bon travail. Je sais que ce marché est complexe, et représente une occasion attrayante. Vous l’avez bien expliqué en peu de temps. Merci beaucoup de votre réponse. Nous pourrions certainement faire circuler l’article écrit par l’équipe au sujet du marché continental chinois.

Maintenant, si vous nous parliez des conditions des six ou sept derniers mois ? En ce qui concerne le processus de placement et la gestion des risques, selon vous, y a-t-il quelque chose que nos clients, nos investisseurs et nos auditeurs voudraient savoir ? Des choses que vous auriez peut-être apprises ou des choses qui ont bien fonctionné ou encore qui n’ont pas si bien fonctionné et qui ont peut-être nui à votre processus.

Sarah Riopelle :

Oui. Deux choses me viennent à l’esprit. Je crois que nous avons déjà dit quelques mots à ce sujet d’ailleurs, mais je vais en reparler sommairement.

La première est de respecter votre méthode de placement, même en période de crise. En fait, je dirais plutôt, surtout en période de crise. C’est là qu’intervient notre processus de rééquilibrage rigoureux. Il aurait sans doute été facile d’abandonner notre processus de rééquilibrage à la mi-mars, car nous ajoutions continuellement des positions en actions au fur et à mesure que le marché s’effondrait. C’était assez angoissant à ce moment-là.

Mais si nous n’avions pas respecté notre processus, nous aurions fini par avoir une sous-pondération en actions lorsque les marchés ont atteint leurs creux le 23 mars pour remonter par la suite. Le fait de respecter la pondération des actions s’est révélé très bénéfique durant la reprise des marchés. Voilà pour la première chose.

La deuxième concerne le budget de risque, dont nous avons aussi parlé précédemment. Selon moi, ce principe est vraiment la clé. Il est important d’évaluer les risques dans tout ce que nous faisons, que ce soit au niveau de la catégorie d’actif ou au niveau des titres individuels, que ce soit Shopify au Canada ou une banque américaine. Vous devez vous assurer d’être positionné de façon à ce que la hausse continue de ces titres n’ait pas une incidence trop défavorable sur votre portefeuille, particulièrement si ce segment est sous-pondéré.

Donc oui, l’action de Shopify est dispendieuse. Tout le monde s’entend pour dire que la valorisation est assez excessive. Mais c’est le titre le plus important de l’indice. Vous devez donc comparer cette valorisation excessive avec l’effet potentiel sur l’écart de suivi, et le rendement de l’absence de placement dans une action qui compte pour 8 % de l’indice. Voilà ce qui rend le budget de risque essentiel dans tout ce que nous faisons ; cela aide à dresser la liste des avantages et des inconvénients associés à chaque décision que vous prenez.

Je pense que ce sont sans doute les deux principales leçons que nous retenons des six derniers mois.

Stu Morrow :

Bien dit. Merci. Sarah, au moment où nous terminons chacune de ces séances, je demande aux invités de nous recommander un livre ou de nous présenter leur balado ou leur enregistrement audio préféré lié aux placements et à la finance. Y a-t-il des choses que vous avez découvertes, un ouvrage que vous lisez ou un balado que vous écoutez en ce moment et que vous recommanderiez à nos clients ?

Sarah Riopelle :

Dan Chornous, notre chef des placements, nous fait constamment des suggestions de lecture. Il en envoie fréquemment à l’équipe des placements. Lorsqu’il fait une lecture intéressante, il aime la partager avec nous. Il nous a recommandé un livre au début de la crise. Nous l’avions déjà lu, mais il l’a lu de nouveau et a pensé qu’il était vraiment important de le partager avec l’équipe des placements. Ce livre s’intitule /The Checklist Manifesto/.

Stu Morrow :

D’accord.

Sarah Riopelle :

C’est un livre vraiment génial. Et pour ceux d’entre vous qui ne me connaissent pas, je suis plutôt du type A. J’adore faire des listes. Ce livre a vraiment, vraiment renforcé les raisons pour lesquelles je fais cela.

Le principe de base est que nous vivons dans un monde de plus en plus complexe, et qu’il faut trouver des moyens de bien composer avec toute cette complexité. Pour ce faire, l’une des solutions est de décortiquer chaque tâche ou problème en une série d’étapes et de dresser une liste de vérification de tout ce qui est nécessaire pour chaque étape.

C’est pourquoi je considère qu’il s’agit d’un outil vraiment extraordinaire dans mon domaine. Nous créons plus de 100 fonds chaque jour, chacun avec un mandat qui lui est propre ou des exigences particulières relatives aux opérations. Des listes de vérification sont donc nécessaires pour s’assurer qu’un suivi est effectué pour tous les fonds, que toutes les règles sont respectées et que toutes les étapes sont faites quotidiennement.

Nous utilisons également une liste de vérification dans le cadre de nos réunions sur les erreurs. Nous relevons effectivement à l’occasion des erreurs de négociation. Et nous voulons en tirer des leçons. Nous voulons savoir pourquoi ces erreurs se sont produites afin de déterminer les mesures à prendre pour qu’elles ne se reproduisent plus. Souvent, créer une simple liste de vérification, et répéter une même procédure, permet d’éviter les erreurs. Ce ne sont là que quelques exemples de la façon dont nous utilisons les listes de vérification proposées dans cet ouvrage dans nos processus de placement et dans les opérations que nous effectuons quotidiennement pour les fonds.

Stu Morrow :

C’est très bien. Je vais m’assurer de mettre la main sur ce livre. Merci beaucoup pour cette recommandation.

Sarah, je vous remercie d’avoir pris le temps de discuter avec moi aujourd’hui dans cet épisode d’Opinion éclairée. Je sais que nos clients apprécient vraiment vos commentaires et vos réflexions sur le marché, tout comme moi. Et j’espère que vous et les membres de votre famille resterez en sécurité et en bonne santé. Profitez du reste de votre pause estivale.

Sarah Riopelle :

Merci de m’avoir accueillie.

Stu Morrow :

Avec plaisir. J’espère que vous reviendrez. Merci, Sarah.

Déclaration

Cet enregistrement audio a été commandité en partie par RBC Gestion mondiale d’actifs Inc.

L’enregistrement a eu lieu le 27 juillet 2020. Le présent document a été fourni par RBC Phillips, Hager & North Services-conseils en placements inc. (RBC PH&N SCP). Les opinions et les estimations contenues dans ce document représentent le jugement de RBC PH&N SCP et de RBC Gestion mondiale d’actifs (RBC GMA) en date du présent rapport et sont sujettes à changement sans avis. Ce rapport ne constitue pas une offre de vente non plus que la sollicitation d’une offre d’achat de titres. Les personnes, les opinions et les publications citées ne représentent pas nécessairement l’opinion de RBC PH&N SCP. Ces renseignements ne constituent pas des conseils de placement, fiscaux ou juridiques et doivent être utilisés uniquement pendant une discussion avec votre gestionnaire de portefeuille de RBC PH&N SCP ou avec un conseiller fiscal et un conseiller juridique compétents. Les informations obtenues de tiers sont jugées fiables, mais ni RBC PH&N SCP ni l’une ou l’autre de ses sociétés affiliées n’assument de responsabilité à l’égard de tout dommage, perte, erreur ou omission.

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