Un élan positif : quelle sera la suite des choses ?

Perspectives

Partager

24 septembre 2025

Jim Allworth
Stratégiste, Portefeuilles
RBC Dominion valeurs mobilières

Tous les principaux indices boursiers mondiaux, y compris celui du Canada, ont atteint de nouveaux sommets le mois dernier. Cette dynamique se poursuivra-t-elle ?

L’ampleur du marché demeure en phase avec l’indice S&P 500 ; autrement dit, la majorité des actions progressent, pas seulement les titres vedettes en vue. Les versions non pondérées de l’indice S&P 500 et de l’indice composé S&P/TSX 300 du Canada affichent des résultats semblables sur le plan de la participation généralisée.

Tant que la majorité des actions participent à la progression du marché, nous pensons que les probabilités jouent en faveur de l’atteinte de nouveaux sommets par l’indice S&P 500 des sociétés de premier ordre, l’indice canadien S&P/TSX et la plupart des grands indices mondiaux.

Mise en contexte des fluctuations du marché

Toutefois, ces « nouveaux sommets » ne devraient pas signifier une véritable poursuite de la forte hausse qui a suivi les creux abyssaux atteints dans la foulée du « jour de la libération » en avril. Depuis ce jour, l’indice S&P 500 s’est envolé de 36 % en seulement cinq mois. Toutefois, si nous faisons abstraction du plongeon provoqué par la panique imputable aux droits de douane de janvier à avril, et que nous mesurons plutôt la progression des marchés depuis le début de l’année, l’indice S&P 500 affiche une progression plus modérée, mais toujours robuste, de 12 %.

En ce qui concerne l’indice S&P/TSX, la progression du marché a été de 32 % depuis les creux d’avril et de 19 % depuis la fin de 2024. Nous nous attendons à ce que toute poursuite de la progression des deux marchés s’effectue désormais à un rythme beaucoup moins dynamique.

Un rythme de croissance désormais moins soutenu signifie qu’il y aura probablement des reculs périodiques plus marqués et parfois plus inquiétants que les pauses à peine perceptibles des cinq derniers mois. Ces replis resteront-ils contenus au sein de la tendance haussière générale ou se traduiront-ils plutôt par un repli plus prononcé ? Cela dépendra, selon nous, de la mesure dans laquelle les investisseurs resteront confiants à l’égard des perspectives de 2026. La croissance des bénéfices sera-t-elle tout aussi solide l’an prochain ? Ils semblent actuellement fortement orientés en ce sens, soutenus par une hausse de 10 % des estimations générales de bénéfices de l’indice S&P 500 en 2025 par rapport à 2024, et d’une hausse de 13 % d’une année sur l’autre en 2026.

Un cadre d’évaluation du rapport risque-rendement

Ces prévisions de bénéfices sont-elles raisonnables et que signifient-elles pour le rendement de l’indice S&P 500 au cours des prochains mois, jusqu’à la fin de 2026 ? Lori Calvasina, chef, Stratégie sur actions américaines à RBC Marchés des Capitaux, LLC, fourni des réponses à ces questions, lesquelles procurent un cadre utile pour l’évaluation du rapport risque-rendement à partir de maintenant.

Dans un récent rapport, Mme Calvasina a élaboré des scénarios fondés sur quatre données : les prévisions générales de bénéfices de l’indice S&P 500, les prévisions de RBC Marchés des Capitaux concernant l’inflation ainsi que les attentes relatives aux taux directeurs de la Réserve fédérale et aux taux obligataires. Elle utilise ces données et ainsi que d’autres pour établir ses objectifs prospectifs pour l’indice S&P 500. Actuellement, ces objectifs s’établissent à 6 350 points pour la fin de l’année 2025 et à 7 100 points au second semestre de 2026. Le premier objectif se situe à environ quatre pour cent en dessous de la valeur de l’indice S&P 500 au moment de la rédaction du présent article, tandis que le second la dépasse d’environ 7 %.

Parmi les facteurs pris en compte par Mme Calvasina, mentionnons la croissance prévue du PIB des États-Unis cette année et l’an prochain. Les estimations de Services économiques RBC et les prévisions générales laissent entrevoir une croissance d’environ 1,5 % pour chaque année. Mme Calvasina souligne que les données historiques indiquent clairement qu’une croissance du PIB comprise entre un et deux pour cent représente habituellement un contexte difficile pour les actions.

Si l’on examine toutes les années depuis 1947 où la croissance du PIB a fléchi dans une fourchette de 1,1 % à 2,0 %, le rendement médian de l’indice S&P 500 a été de -3,4 %. Par conséquent, comme on pouvait s’y attendre, une croissance faible de l’économie a été accompagnée de rendements boursiers inférieurs à la moyenne.

Bien sûr, la progression de l’indice S&P 500 pourrait se révéler supérieure à la hausse de sept pour cent associée au niveau cible de 7 100 points ou inférieure à la moyenne historique de -3,4 %. Une progression supérieure aux attentes et dépassant largement le niveau de 7 100 points nécessiterait probablement une économie et des bénéfices plus solides que prévu.

Un résultat considérablement inférieur aux attentes pour les marchés boursiers serait probablement attribuable à l’apparition d’un facteur qui saperait sérieusement l’optimisme actuel des marchés. Par exemple, une résurgence des tensions inflationnistes susceptible d’écarter tout nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Fed ; une impasse budgétaire au Congrès américain ; ou encore une brèche importante dans le thème dominant de l’intelligence artificielle (IA), qui a été cité comme le principal facteur faisant grimper le ratio cours/bénéfice (C/B) du marché américain bien au-delà des niveaux de valorisation des autres grands marchés boursiers.

Comme la plupart des indices d’autres marchés non américains, l’indice canadien S&P/TSX est beaucoup moins exposé à l’IA et à la technologie en général, et affiche un ratio C/B beaucoup moins élevé, soit 18x contre 25x actuellement. Ce ratio C/B « inférieur » est néanmoins nettement supérieur à sa moyenne à long terme de 14,5x.

Le mot de la fin

Pour notre part, l’ampleur positive du marché que nous avons soulignée au début de l’article, conjuguée au potentiel limité de recul des marchés qui accompagne habituellement une économie parvenant à poursuivre sa croissance tout en évitant la récession, nous incite à prévoir que les marchés boursiers atteindront périodiquement de nouveaux sommets au cours des prochains trimestres, mais à un rythme plus modéré.

Nous sommes d’avis que la pondération en actions des portefeuilles devrait correspondre aux objectifs financiers à long terme, mais sans excès.


RBC Gestion de patrimoine est une division opérationnelle de Banque Royale du Canada. Veuillez cliquer sur le lien « Conditions d’utilisation » qui figure au bas de cette page pour obtenir plus d’information sur les entités qui sont des sociétés membres de RBC Gestion de patrimoine. Nous n’approuvons ni ne recommandons le contenu de cette publication, qui est fourni à titre d’information seulement et ne vise pas à donner des conseils.

® / MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada utilisée(s) sous licence. © Banque Royale du Canada 2025. Tous droits réservés.


Jim Allworth

Stratégiste, Portefeuilles
RBC Dominion valeurs mobilières

Articles connexes

Quatre conseils pour réussir la planification successorale d’une famille reconstituée

Transfert de patrimoine 8 minutes de lecture
- Quatre conseils pour réussir la planification successorale d’une famille reconstituée

Transfert de patrimoine : Vos héritiers sont-ils prêts?

Placements 8 minutes de lecture
- Transfert de patrimoine : Vos héritiers sont-ils prêts?

Planification successorale : Vivre et donner dans un contexte de l’augmentation de la longévité

Retraite 7 minutes de lecture
- Planification successorale : Vivre et donner dans un contexte de l’augmentation de la longévité