La médecine préventive au Canada

Vieillir en santé
Au-delà de la richesse

Apprenez en plus sur la médecine préventive et les types de dépistage du cancer et d’autres maladies.

« La médecine prédictive fait également partie des soins primaires, mais ils vont au-delà du dépistage en visant à cerner les prédispositions à certaines maladies afin d’intervenir plus tôt, par la modification du mode de vie ou par des traitements médicamenteux, afin de les prévenir ou, du moins, d’en atténuer les effets. »
- Dr Khalil Sivjee, M.D., FRCPC, F.C.C.P., Directeur médical, Cleveland Clinic Canada et directeur médical en chef, RBC

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Leanne Kaufman :

Alors que l’âge moyen de la population canadienne continue d’augmenter, notre vision des soins de santé doit évoluer. Ne devraient-ils pas être axés sur le maintien de la santé plutôt que sur le traitement des maladies ? C’est ce qu’on appelle la « médecine préventive ». La plupart des Canadiens la pratiquent dans une certaine mesure et les progrès scientifiques, médicaux et technologiques l’ont rendue de plus en plus accessible. Il reste cependant du chemin à parcourir. Les Canadiens vivent plus longtemps, mais vivent-ils mieux ? Et si la médecine préventive était la solution ?

Bonjour, je m’appelle Leanne Kaufman, et je vous souhaite la bienvenue à Au-delà de la richesse, de RBC Gestion de patrimoine. Je suis accompagnée aujourd’hui du Dr Khalil Sivjee, directeur médical de la Cleveland Clinic Canada. En collaboration avec la Cleveland Clinic, il est également directeur médical en chef à RBC. Antérieurement, il a été pneumologue à Kaiser, Orange County, Californie, et chef de la division de médecine pulmonaire du Sunnybrook Health Sciences Centre. Il est également professeur adjoint à la faculté de médecine de l’Université de Toronto. Dr Sivjee, merci d’être ici avec moi aujourd’hui pour parler de médecine préventive et de son importance au-delà de la richesse.

Dr Khalil Sivjee :

Merci, Leanne.

Leanne Kaufman :

La médecine préventive et la médecine prédictive : est-ce la même chose ?

Dr Khalil Sivjee :

Elles font toutes deux partie des soins de santé primaires. Les soins préventifs englobent les examens de dépistage, comme ceux du cancer, des maladies cardiaques, de l’hypertension, de l’hypercholestérolémie, de l’hyperglycémie et du prédiabète, de même que la vaccination. Le tout vise à prévenir des choses comme les crises cardiaques et les AVC. La médecine prédictive fait également partie des soins primaires, mais ils vont au-delà du dépistage en visant à cerner les prédispositions à certaines maladies afin d’intervenir plus tôt, par la modification du mode de vie ou par des traitements médicamenteux, afin de les prévenir ou, du moins, d’en atténuer les effets. Par exemple, si je détecte chez une patiente un gène qui la prédispose au cancer du sein, je peux lui recommander de commencer les tests de dépistage beaucoup plus tôt, et peut-être de les effectuer plus fréquemment, que ce que prévoient les recommandations habituelles.

Leanne Kaufman :

Alors, qu’est-ce que la médecine préventive ? Pouvez-vous nous donner d’autres exemples de ce que nous entendons par là ?

Dr Khalil Sivjee :

Comme je l’ai dit plus tôt, la médecine préventive fait partie des soins de santé primaires. Les médecins qui la pratiquent s’appuient sur des directives fondées sur des données probantes pour déterminer les mesures à prendre lorsque des patients présentent certains facteurs de risque. Il s’agit de tests bien établis qui sont recommandés pour les personnes qui font partie de groupes à risque. Cependant, les soins de santé purement préventifs ne tiennent toutefois pas compte de facteurs de risque supplémentaires. Il faut aussi un certain temps pour que les nouvelles techniques de dépistage soient intégrées aux directives courantes. Par exemple, il a fallu plus de dix ans pour que la mammographie soit intégrée aux pratiques courantes de dépistage du cancer du sein.  

Leanne Kaufman :

Outre le dépistage, la vaccination, la mammographie, le mode de vie, etc., quelles sont les pratiques préventives dont nous disposons aujourd’hui ? Et le Canadien moyen a-t-il besoin de passer tous ces tests ?

Dr Khalil Sivjee :

Les méthodes traditionnelles de dépistage sont éprouvées et bien établies. On mesure votre tension artérielle, votre taux de cholestérol et votre glycémie, et on cherche à dépister certains cancers. Nous sommes généralement capables d’en détecter cinq : le cancer colorectal, le cancer du col de l’utérus et du sein, le cancer de la prostate et le cancer de la peau. Nous commençons aussi à effectuer certains tests de dépistage du cancer du poumon chez les populations à haut risque, c’est-à-dire les personnes qui fument ou qui ont fumé. C’est tout. Il n’y a rien d’autre pour les cancers. Ces tests sont recommandés à tous les Canadiens.

Leanne Kaufman :

Cela semble peu, quand on pense à tous les types de maladies qui existent. Mais je vais y revenir plus tard. Que pensez-vous des recommandations quant au moment de faire effectuer ces tests de dépistage ? J’en reviens à la question de savoir si tous les Canadiens devraient passer ces tests. Évidemment, certains d’entre eux ne concernent que les hommes ou les femmes, mais devons-nous les demander ou devraient-ils être recommandés par notre médecin ?

Dr Khalil Sivjee :

Votre médecin suit des directives qui sont fondées sur des données probantes issues d’études menées auprès d’une large population. Ces directives ne tiennent pas compte des variations individuelles – profil génétique, facteurs de risque, etc. Elles ne se prêtent donc pas à des recommandations individualisées. Pensons, par exemple, au calendrier de dépistage du cancer colorectal. On recommande d’effectuer une coloscopie pour détecter tout signe précoce de cancer colorectal à partir de cinquante ans. Mais si votre profil génétique fait en sorte que le risque de contracter ce cancer est plus élevé pour vous, il pourrait être préférable de commencer le dépistage dès la quarantaine. Des personnes dans la quarantaine sont décédées d’un cancer colorectal faute d’un dépistage suffisamment précoce. Cela commence à changer : l’âge auquel il est recommandé d’amorcer le dépistage du cancer du sein ou du côlon baisse, mais il s’agit encore d’une recommandation à caractère général, et non individuel. À mesure qu’évoluent les méthodes de dépistage, nous pourrons adapter les recommandations aux individus en fonction de leur profil de risque.

Leanne Kaufman :

Cette situation est probablement due en grande partie à des facteurs économiques. Au Canada, les soins de santé sont offerts gratuitement, mais ils ne sont pas gratuits, ce qui peut entraver les efforts en matière de médecine préventive. Qu’en pensez-vous ?

Dr Khalil Sivjee :

Le système est excellent si vous êtes très malade – crise cardiaque, AVC, cancer. Conçu pour ça il y a 60 ans par l’intermédiaire de la Loi canadienne sur la santé et du travail de Tommy Douglas, il a pour objet la prise en charge des personnes malades. Ainsi, en cas de maladie, vous pouvez obtenir les soins dont vous avez besoin sans pressions financières. Ce système n’est pas pensé pour les soins de santé primaires et préventifs, et, malheureusement, soixante ans plus tard, une grande partie de notre budget annuel – 50 % ou plus dans certaines provinces – est consacrée aux soins aux malades et hospitaliers, ce qui ne laisse pas suffisamment de ressources pour les soins préventifs et de santé primaires.

Leanne Kaufman :

J’ai commencé notre entretien en parlant des avancées qui contribuent déjà ou contribueront à la mise en œuvre de toutes ces mesures préventives. L’une d’entre elles, dont j’ai entendu parler lors d’une conférence aux États-Unis il y a plus d’un an, est un test appelé Galleri qui, je crois, est maintenant disponible au Canada. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?

Dr Khalil Sivjee :

Oui, bien sûr. Le tiers d’entre nous contractera un cancer au cours de sa vie, et le risque augmente à mesure que nous vieillissons. Comme je l’ai mentionné, nous ne dépistons que cinq types de cancers, et uniquement lorsqu’ils sont visibles à l’œil nu ou par imagerie. Jusqu’à maintenant, nous ne dépistions pas les cancers dans leurs premières phases par manque de moyen de le faire. Galleri est un outil révolutionnaire qui permet de détecter les traces d’ADN produites par les cellules cancéreuses à un stade précoce. Lorsqu’une cellule cancéreuse se reproduit, des fragments de son ADN peuvent se détachent et circuler dans le sang. Galleri est capable de détecter ces fragments. Ainsi, nous pouvons désormais dépister jusqu’à cinquante types de cancers très tôt, dès les premières divisions des cellules cancéreuses. Et vous avez raison, le test Galleri il est maintenant disponible au Canada. Il est disponible aux États-Unis depuis un certain temps déjà. Bien qu’excellent, comme toute chose, il n’est pas parfait. Il y a de faux positifs et de faux négatifs. Un faux positif, notamment, peut entraîner d’autres tests inutiles. Mais le Galleri s’améliore à mesure que nous en apprenons davantage et que nous recueillons plus de données.

Leanne Kaufman :

En cas de résultat positif, quelle est l’étape suivante ? Le système de soins de santé canadien est-il prêt à intervenir ?

Dr Khalil Sivjee :

Excellente question. Malheureusement, il est trop tôt pour savoir. Supposons que le test détecte l’ADN d’une cellule pancréatique potentiellement cancéreuse dans votre sang, que dois-je faire de cette information ? Je ne peux pas faire un tomodensitogramme de votre abdomen tous les jours. La quantité de radiation cumulative vous ferait plus de mal que de bien. Il s’agit donc d’un domaine de recherche active, car de plus en plus de personnes passent ces tests et le suivi pour chaque cas commence à être personnalisé, ce qui est une bonne chose. Au-delà du test lui-même,  il faut prévoir un suivi et des recommandations.   Cela exige l’intervention d’un véritable partenaire de santé.

Leanne Kaufman :

En effet. Rien ne sert de recevoir les résultats d’un test sans personne pour y donner suite. Il y a donc du positif et du négatif, mais personnellement, j’ai l’intention de me prévaloir de cette possibilité. Savez-vous si d’autres types de tests ou méthodes de diagnostic semblables à Galleri, c’est-à-dire capables de détecter des maladies très tôt, sont déjà en cours de développement ? Y a-t-il d’autres avancées dans ce domaine ?

Dr Khalil Sivjee :

Comme je le disais plus tôt, quand une cellule cancéreuse se reproduit, elle doit non seulement faire une copie de son ADN, mais aussi fabriquer ses protéines, sa membrane cellulaire et tous les éléments internes qui permettent à la cellule de fonctionner. Elle crée un autre « code » appelé ARN qui produit des protéines. Un nouveau test a été élaboré il y a à peine quelques mois. Les personnes qui l’ont mis au point, Victor Ambrose et Gary Ruvkin, ont remporté le prix Nobel de médecine. Le test est axé sur des fragments d’ARN, appelés microARN, associés aux types de cellules dont ils proviennent, permettant de détecter un cancer à ses tout débuts. Une société canadienne appelée CanScan se prépare à commercialiser ce test plus tard en 2025.

Leanne Kaufman :

Nous avons donc de nombreuses raisons d’être optimiste quant à notre capacité non seulement à traiter les maladies, mais aussi à les prévenir.

Dr Khalil Sivjee :

Oui, et à les détecter tôt. 

Leanne Kaufman :

Oui, et pour vous avoir déjà entendu en parler, je sais qu’il existe plein de choses à faire pour rester en bonne santé sans forcément passer par son médecin de famille, comme manger des aliments non transformés et faire de l’exercice, n’est-ce pas ?

Dr Khalil Sivjee :

Oui, vous savez, c’est intéressant. La science donne de plus en plus souvent raison aux vieux adages. Nous savons désormais qu’en mangeant de façon équilibrée, en faisant de l’exercice et en gérant notre stress, nous influons sur la production de certaines protéines ainsi que sur l’activation et l’inhibition de certains gènes, ce qui peut avoir une incidence sur le développement de certaines maladies. 

Leanne Kaufman :

Tout cela est fascinant et très intéressant. Dr Sivjee, s’il n’y avait qu’une chose à retenir de notre conversation, quelle serait-elle ?

Dr Khalil Sivjee :

L’adoption d’un mode de vie sain. Il est important de bien manger, de faire de l’exercice et d’apprendre à gérer le stress. Je dirais aussi qu’il importe d’avoir un partenaire de santé fiable, quelqu’un qui peut vous aider à déterminer vos facteurs de risque, vous conseiller adéquatement, et vous accompagner dans la mise en place du meilleur plan de gestion de votre santé. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire seul. Google à ses limites, mieux vaut avoir un partenaire de santé fiable.

Leanne Kaufman :

Dr Sivjee, merci beaucoup de vous être joint à moi aujourd’hui pour parler de médecine préventive, de la façon dont elle peut aider les Canadiens à mieux vieillir et de son importance au-delà de la richesse.

Dr Khalil Sivjee :

Merci.

Leanne Kaufman :

Vous pouvez en apprendre plus sur le Dr Khalil Sivjee en consultant le site Web de Cleveland Clinic Canada ou sur LinkedIn. Si vous avez aimé cet épisode et que vous souhaitez contribuer à appuyer notre balado, je vous invite à en faire part à d’autres personnes, à en parler sur les médias sociaux, ou encore à donner une note et à rédiger une critique. À la prochaine ! Je suis Leanne Kaufman. Merci d’avoir été des nôtres.

Orateur final :

La liquidation d’une succession peut se révéler ardue, en particulier au cours d’une période déjà difficile et chargée d’émotions. Nombreux sont les personnes qui découvrent qu’elles ne sont pas prêtes à accomplir cette tâche, d’autant plus que cela exige du temps et que les fonctions à remplir peuvent être stressantes. Si vous êtes en train de régler une succession ou qu’un de vos proches vient de vous désigner comme liquidateur, RBC Trust Royal peut vous aider. La trousse à outils de l’assistant liquidateur ARTI, qui est offerte gratuitement à tous les Canadiens sur le site Web de RBC Trust Royal, peut vous aider à comprendre la complexité de la succession que vous réglez et vous guider dans les tâches qui ysont associées. Visitez l’adresse rbc.com/trustroyal pour en savoir plus.

Merci d’avoir été des nôtres pour cet épisode de Au-delà de la richesse. Pour en savoir plus sur RBC Trust Royal, visitez notre site Web à rbc.com/trustroyal.


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