30 juillet 2025 | Animée par Leanne Kaufman
Très peu de femmes au Canada reçoivent un dépistage ou un traitement pour les facteurs de risque cardiovasculaire qui peuvent apparaître après la grossesse.
« La plupart de ces problèmes commencent à toucher les femmes dans leurs années de travail les plus productives, ce qui a une incidence majeure sur la richesse des familles et des entreprises et même sur la croissance économique de notre pays. »
Ce balado fait partie d’une série axée sur la santé des femmes, en partenariat avec la Women’s Brain Health Initiative (WBHI).
Nous souhaitons mettre en lumière les inégalités entre les sexes, fournir des perspectives et proposer des mesures concrètes que les Canadiens peuvent prendre pour préserver leur santé et prolonger leur espérance de vie. Apprenez-en davantage sur la WBHI et inscrivez-vous à leur prochain sommet sur la santé cérébrale des femmes, qui aura lieu les 1er et 2 décembre 2025.
Leanne Kaufman :
Saviez-vous que les femmes ont sept fois plus de risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire que d’un cancer du sein ? De plus, selon les données de la fondation Heart and Stroke, les premiers symptômes d’une crise cardiaque passent inaperçus pour près de 78 % des femmes.
Les maladies cardiaques représentent la première cause de mortalité évitable parmi les Canadiennes. Pourtant, ces maladies demeurent insuffisamment étudiées, dépistées et traitées chez les femmes.
Bonjour, je m’appelle Leanne Kaufman et vous souhaite la bienvenue à Au-delà de la richesse, un programme proposé par RBC Gestion de patrimoine – Canada.
Aujourd’hui, j’accueille la docteure Kara Nerenberg, professeure agrégée et clinicienne-chercheuse de l’Université de Calgary, qui travaille dans les domaines de la médecine interne générale et de la médecine obstétricale. J’ai eu le privilège de faire la connaissance de la docteure Nerenberg lors d’un événement organisé par nos collègues de Women’s Brain Health Initiative, où elle était conférencière, et je suis ravie qu’elle nous fasse profiter de son expertise dans ce balado.
Dre Nerenberg, je vous souhaite la bienvenue. Je suis heureuse que nous puissions poursuivre la conversation sur la santé cardiovasculaire des femmes et sur les raisons pour lesquelles ce thème est si important.
Kara Nerenberg :
Je vous remercie sincèrement de m’avoir invitée.
Pourriez-vous commencer par nous parler de votre travail ? En particulier, de l’importante recherche que vous menez sur la santé cardiovasculaire.
D’accord. Je travaille en médecine interne et je fais de la recherche sur la prévention des maladies cardiovasculaires, ce qui inclut à la fois les maladies du cœur et du cerveau chez les femmes tout au long de leur vie.
L’intérêt pour ce thème est apparu il y a une vingtaine d’années, lorsqu’une grande étude canadienne a révélé que les femmes ayant présenté des troubles d’hypertension artérielle au moment de leur grossesse avaient de deux à quatre fois plus de risques de souffrir d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral à un très jeune âge, en moyenne dans les 8 à 10 ans après l’accouchement.
Depuis cette étude phare, les données recueillies auprès d’autres populations au Canada et dans le reste du monde montrent que de nombreuses complications de la grossesse sont associées à des risques de maladies cardiovasculaires et cérébrales plus élevés, dont les troubles d’hypertension artérielle comme la prééclampsie, le syndrome HELLP, le diabète gestationnel, le travail prématuré et une longue liste d’incidents moins courants, qui affectent à eux tous une grossesse sur cinq au Canada.
Outre les maladies du cœur et du cerveau qui surviennent une dizaine d’années plus tard, les recherches de notre équipe ont montré que dans les cinq premières années après l’accouchement, les femmes commencent à développer bon nombre des facteurs de risques conduisant à une croissance prématurée du cœur et du cerveau, parmi lesquels l’hypertension artérielle, l’hypercholestérol, le prédiabète ou l’obésité.
De plus, les recherches de notre équipe ont mis en évidence des lacunes importantes dans les soins préventifs post-maternité au Canada, où très peu de femmes bénéficient d’un dépistage ou d’une correction des facteurs de risque cardiovasculaire. C’est important, parce qu’il est souvent possible d’éviter ces problèmes ou de les corriger en adoptant des comportements sains, comme une légère augmentation de l’activité physique ou des améliorations alimentaires
Pour combler ces lacunes, notre équipe recherche de nouvelles façons d’intégrer les soins préventifs fondés sur des données probantes dans la pratique clinique quotidienne, tant pour les médecins généralistes que pour les spécialistes.
Nous recherchons également de meilleures façons de soutenir le parcours de prévention de milliers de Canadiennes par le biais de changements dans le système de santé et d’un dialogue avec les partenaires communautaires, comme c’est le cas aujourd’hui.
Je dois reconnaître que je suis incroyablement privilégiée d’avoir le double rôle de clinicienne et chercheuse. Mon travail me donne l’occasion d’écouter des témoignages de patientes à toutes les étapes de la vie, et c’est ce qui guide les recherches de notre équipe en vue de combler les lacunes les plus importantes pour la santé des femmes et celle de leurs familles.
J’aime beaucoup parler avec vous, ainsi qu’avec les chercheurs et les cliniciens comme vous qui non seulement s’occupent de la recherche universitaire, mais aussi la mettent en pratique auprès des patients. Je pense que c’est une tendance très positive.
Et la prévention, évidemment, est quelque chose de vital dont nous parlons beaucoup dans ce balado, particulièrement en ce qui concerne la santé du cerveau.
Quoi qu’il en soit, cette discussion est largement due à notre rencontre par l’intermédiaire de nos amis du Women’s Brain Health Initiative. Et c’est un autre domaine où les études ont été menées uniquement sur des hommes, ce qui a mené à des lacunes dans les soins de santé à offerts aux femmes, comme vous l’avez mentionné.
Alors, quelles sont les conclusions de vos recherches pour ce qui est de l’incidence de ces écarts, ou du moins des écarts historiques, sur la longévité ?
D’accord. Je crois que c’est une question à laquelle nous n’avons pas de réponse, parce qu’elle comporte de multiples facettes. Cette question peut se diviser en deux parties.
La première concerne les problèmes de santé qui touchent principalement les femmes, comme l’endométriose ou les douleurs thoraciques microvasculaires, pour n’en citer que quelques-uns, qui ne sont pas bien étudiés ou qui manquent de financement de recherche. Autrement dit, à ce jour nous ne comprenons pas parfaitement la biologie de certains de ces troubles. Cela limite notre capacité à diagnostiquer et à prendre en charge un grand nombre de ces problèmes de santé. Et si nous allons encore plus loin, nous ne connaissons pas l’incidence de ces problèmes sur la longévité ou la qualité de vie.
La deuxième lacune importante est que la recherche concentrée sur les maladies qui touchent à la fois les hommes et les femmes incluent une majorité de participants masculins. Il s’agit d’un défi de taille, parce que la biologie des femmes est très différente de celle des hommes. Les différences ne se limitent pas à la taille, au poids et à la composition corporelle. Nous devons également réfléchir au métabolisme des médicaments et aux changements hormonaux qui influent sur la façon dont les médicaments, qui sont principalement étudiés, rappelons-le, sur des populations masculines, agissent réellement sur le corps et la santé des femmes.
Troisièmement, si nous pensons à un autre groupe, nous n’avons pas vraiment étudié comment les rôles de genre et les responsabilités qui incombent traditionnellement aux femmes dans notre société canadienne influent sur la santé des femmes.
Compte tenu de tous ces facteurs, les grandes lacunes en matière de recherche sont à l’origine d’écarts importants dans les résultats pour de nombreuses personnes, et probablement pour tous les problèmes de santé.
Par exemple, une étude de nos collègues de l’Alberta a révélé qu’à la suite d’une crise cardiaque, beaucoup moins de traitements fondés sur des données probantes sont prescrits aux femmes, comparativement aux hommes. Nous savons aussi que dans le domaine de la démence, les femmes reçoivent moins de traitements que les hommes, alors que c’est quelque chose qui pourrait améliorer leur qualité de vie.
Ces différences liées à la recherche ont probablement des répercussions importantes sur la santé, la qualité de vie et l’espérance de vie globale des femmes. Toutefois, nous ne disposons pas de données permettant de quantifier ces retombées avec précision.
Nous vous sommes encore plus reconnaissants pour le travail que vous menez.
Vous avez mentionné plus tôt les répercussions de certains problèmes de santé liés à la maternité, qui se produisent donc pendant la grossesse, à un plus jeune âge et à un âge où l’on se préoccupe sans doute moins de sa santé cardiovasculaire. Alors, pourquoi vous concentrez-vous… vous avez parlé des résultats d’une étude, mais pourquoi continuez-vous de vous concentrer sur les femmes enceintes ? Qu’en avez-vous appris ?
D’accord. Je pense que c’est une excellente question, parce que les gens n’ont pas vraiment conscience des problèmes qui peuvent se poser pendant la grossesse. De nombreuses maladies du cœur et du cerveau apparaissent pendant la grossesse, comme les accidents vasculaires cérébraux, les insuffisances et crises cardiaques, et nous avons même des décès maternels au Canada.
Je me concentre sur les troubles de l’hypertension gestationnelle, car ces problèmes sont souvent à l’origine de toutes ces maladies qui surviennent aussi bien pendant la grossesse qu’au long de la vie. Ce sont des maladies qui peuvent coûter la vie. En général, si nous regardons les systèmes de santé, il y a très peu de suivi de la tension artérielle après la grossesse, alors que c’est le moment où les femmes ont le plus souvent un accident vasculaire cérébral ou d’autres complications.
C’est donc en raison de tous ces liens et des grandes lacunes dans les soins que je me concentre sur les troubles de l’hypertension artérielle.
Nous cherchons à améliorer la surveillance de la tension artérielle pendant et après la grossesse, afin de mieux réguler la pression sanguine et de prévenir les incidents catastrophiques comme les accidents vasculaires cérébraux ou les décès. Nous poursuivons cette surveillance pendant plusieurs mois après la grossesse, pour nous assurer que la pression sanguine revient à la normale. Pendant plus ou moins les six premiers mois. Puis nous continuons de suivre ces femmes tout au long de leur vie pour détecter les facteurs de risque vasculaire dont nous avons parlé, comme l’hypercholestérol, le prédiabète ou l’hypertension artérielle, et au besoin corriger ces problèmes à l’aide de médicaments.
Nous parlons aussi des grossesses futures pour voir s’il est possible d’intégrer des interventions préventives lors de la prochaine grossesse, en utilisant par exemple l’aspirine nourrisson dont l’efficacité a été démontrée dans la lutte contre l’hypertension gestationnelle.
Encore une fois, si je me concentre sur ce sujet, c’est à cause des lacunes importantes en la matière. Mais nous avons beaucoup appris de ces femmes au sujet de leur biologie, de leur utilisation des systèmes de santé, de leurs antécédents médicaux, et il est fascinant de voir leur résilience incroyable, leur force et leur dévouement envers leurs familles.
Mais nous avons encore du travail, comme vous l’avez dit, pour que ces femmes prennent pleinement conscience de leurs facteurs de risque. Il est délicat d’évoquer les futurs risques pour la santé, qui sont bien réels, même s’ils ne sont pas fréquents les 10 premières années, mais qui commencent à s’accumuler plus tard dans la vie. Et comment présenter les choses en équilibrant l’information, qui peut être effrayante ou accablante, tout en abordant le sujet de la prévention des maladies cardiovasculaires et cérébrales ?
Et puis, comment pouvons-nous faire changer les choses en ce qui concerne les rôles de genre sans pour autant alourdir la culpabilité des mères, en leur demandant d’ajouter une chose à leur longue liste de choses à faire, mais de façon à ce qu’elles placent leurs propres besoins de santé au premier rang de leurs priorités pendant ces premières années avec leur famille ? Parce que c’est probablement au cours de ces premières années que les répercussions sur la santé seront les plus importantes à long terme.
En effet. C’est une excellente observation sur l’équilibre entre le fait d’effrayer suffisamment une personne pour prenne des mesures préventives, et le fait de la paralyser à l’idée de vivre sa vie.
C’est difficile, parce qu’elles sont dans la vingtaine ou la trentaine et pensent que la démence survient plus tard dans la vie. Mais toutes ces maladies sont liées au début et au milieu de la vie, et c’est là que nous avons le meilleur effet.
Vous avez mentionné à plusieurs reprises les rôles de genre, et je voudrais revenir sur ce thème. Mais auparavant, pour revenir à vos rôles de chercheuse et de clinicienne, nous n’avons pas tous la chance que nos soignants soient en même temps des chercheurs. Comment le travail que vous menez est-il mis en œuvre ou déployé à l’échelle du soignant ou du médecin familial ? Et où souhaitons-nous qu’il soit mois en œuvre, idéalement ?
La prochaine étape de notre travail consiste à combler cette lacune en matière de soins préventifs à l’aide de cliniques spécialisées partout au pays. Nous visons jusqu’à plus de 25 cliniques spécialisées en prévention du post-partum. En fait, ce que nous essayons de faire, c’est de mieux intégrer cet aspect dans les soins généraux. Et nous devons songer au fait que la médecine familiale est un travail incroyablement exigeant. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à prendre en compte. Encore une fois, la prévention n’a pas toujours la priorité, car nous avons tendance à nous occuper des choses qui demandent une réponse urgente.
Nous recherchons donc des moyens de simplifier la prise en charge des femmes à la suite de complications de la grossesse, à l’aide de différentes technologies et approches visant à faciliter l’intégration de la médecine préventive cardiovasculaire dans la médecine familiale.
Certaines études portent sur l’utilisation de dossiers médicaux électroniques et, en collaboration avec les femmes, la création de ressources qu’elles peuvent utiliser seules depuis leur domicile. Et puis aussi, sur la façon de mobiliser les autres professionnels de la santé qui participent à ce parcours préventif et voient les femmes à divers points de contact, comme les pharmaciens, les organismes de santé publique, les campagnes de vaccination, etc. Pouvons-nous faire mieux pour rencontrer les femmes là où elles se trouvent ?
C’est pourquoi nous avons inclus un large éventail de professionnels de la santé, y compris les soignants familiaux, dans les recherches de notre équipe, dans l’objectif de mieux intégrer les soins.
C’est bien de savoir qu’il y a un chemin pour aller de l’avant.
Vous avez parlé à plusieurs reprises, et j’y ai déjà fait référence, de certains rôles de genre – et je sais que vos travaux portent sur quelques-uns des obstacles qui peuvent empêcher les femmes d’accéder aux soins médicaux, dans les rôles liés au genre comme la garde d’enfants ou les soins aux parents âgés. Je crois qu’il faut aussi tenir compte de l’ethnicité et du statut socioéconomique.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur certains de ces facteurs et sur l’incidence qu’ils ont sur votre travail ?
D’accord. Absolument. Je pense que nous commençons à peine à comprendre ces types d’obstacles, et il est important de le reconnaître, car la plupart des études menées à ce jour n’ont pas recueilli les données nécessaires pour bien comprendre la complexité de la relation entre tous ces facteurs intersectionnels qui influent sur la santé des femmes, mais aussi nous commençons à utiliser ces données pour surmonter ces obstacles et évaluer l’efficacité des solutions.
À l’échelle nationale ou provinciale, nous ne recueillons pas de données raciales ou ethniques ni de données sur les déterminants sociaux qui influent sur la santé. Toutefois, les études de moindre envergure commencent à le faire.
D’après l’observation de nos patientes et les études réalisées à petite échelle, notamment dans le domaine du post-partum, l’un des principaux obstacles évoqués lors des sondages ou en pratique clinique est la responsabilité des soins aux enfants qui incombe à nos patientes et peut s’avérer accablante. Bon nombre de leurs enfants ont été internés dans l’unité de soins intensifs néonatals, donc leurs responsabilités sont bien réelles. Mais il y a aussi cette génération sandwich qui prend soin de parents âgés et qui commence à s’inquiéter de la santé des parents.
Ce que nous constatons, c’est que cela provoque un stress psychosocial énorme qui rend vraiment difficile pour les femmes de suivre leurs plans d’activité physique et de nutrition et d’adopter des comportements sains. En plus, ces responsabilités limitent leur capacité à se rendre en personne à la clinique.
Ces obstacles nous poussent à chercher de nouvelles façons d’atteindre les femmes là où elles se trouvent, par exemple par le biais des plateformes virtuelles de soins qui améliorent l’assistance aux consultations médicales. Mais cela soulève quelques préoccupations, car nous ne sommes pas certains d’obtenir des mesures exactes de la pression sanguine ou du poids. Quoi qu’il en soit, nous devons nous pencher sur cette solution.
Nous cherchons aussi d’autres modèles, par exemple si nous pouvons combiner les soins aux mères et aux bébés, par exemple à l’occasion des visites médicales ou de vaccination des bébés, afin de rendre les soins plus axés sur la famille et d’offrir un point de contact unique qui faciliterait la vie des femmes.
Nous savons aussi que les femmes appartenant à d’autres groupes visés par l’équité, qu’ils répondent à des facteurs raciaux, ethniques ou de conditions socioéconomiques plus faibles, ont encore plus de difficultés à accéder aux soins préventifs. Nombre de nos collègues font des recherches à ce sujet partout au Canada, et ils commencent tout juste à découvrir ces relations complexes et à définir des solutions adaptées aux facteurs biologiques, culturels et de mode de vie qui caractérisent de nombreux groupes à haut risque, notamment les communautés autochtones, sud-asiatiques, philippines et noires.
D’autres groupes étudient différents types d’interventions sur le plan politique, par exemple le soutien financier aux programmes d’activité physique ou d’alimentation saine, ou le soutien à la prise de médicaments, afin de déterminer si ces interventions permettent de surmonter les obstacles liés au genre et si elles font réellement avancer la cause de ces questions liées au genre.
Mais pour le moment, nous examinons les répercussions à court terme, et nous devrons suivre ces études pour connaître leur incidence à long terme sur la santé cardiovasculaire des femmes.
Très bien. Il est fascinant de constater à quel point une perspective holistique change le point de vue sur l’ensemble de la situation.
Qu’en est-il de la richesse ? Vous avez parlé de facteurs socioéconomiques, et après tout, nous sommes une société de gestion de patrimoine. Ce programme s’appelle Au-delà de la richesse. Alors selon vous, en quoi la richesse influe-t-elle sur la santé ? Ou vice-versa ?
D’accord. Je pense que la richesse a des liens très complexes avec la santé, à la fois celle du cœur et celle du cerveau. Nous savons que les femmes des groupes socioéconomiques défavorisés présentent des facteurs de risques plus élevés, avec par exemple de l’hypertension artérielle ou des problèmes d’obésité ou de tabagisme qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et cérébrales comme l’accident vasculaire cérébral et la démence.
Cela montre aussi que les femmes appartenant aux groupes socioéconomiques défavorisés bénéficient de moins de consultations de médecine préventive que celles qui appartiennent à des groupes plus fortunés. Nous ne savons pas vraiment comment composer avec ces écarts.
Mais ce qui est vraiment important lorsque nous parlons de richesse, c’est l’incidence financière du développement de ces maladies chroniques prématurées, parce que ce sont des maladies qui dureront toute la vie, par exemple l’hypertension ou le diabète, et qui sont associées à d’autres problèmes cardiovasculaires.
Je crois que nous avons bien analysé les répercussions de ces maladies sur le système de santé, mais pas vraiment leurs répercussions sur la société, étant donné que la plupart de ces problèmes commencent à toucher les femmes dans leurs années de travail les plus productives, ce qui a une incidence majeure sur la richesse des familles et des entreprises et même sur la croissance économique de notre pays. Nous devons donc analyser au-delà du système de santé pour déterminer une façon de soutenir ces femmes afin qu’elles restent en bonne santé, et de continuer à soutenir nos entreprises, nos collectivités et nos familles. Nous devons aussi parler aux femmes pour les aider à planifier au-delà des questions d’ordre purement médical et de santé. Nous sommes habitués à parler de la prochaine maternité, mais nous n’abordons pas vraiment le sujet de la santé des femmes à long terme ni le fait qu’elles doivent commencer à réfléchir à la planification financière et à planifier la garde d’enfants, parce qu’elles pourraient avoir une durée de vie productive et une espérance de vie plus courtes que d’autres femmes.
Les soins et tout cela.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, je vous ai entendue parler pour la première fois à l’occasion d’un événement de la Women’s Brain Health Initiative. Bien entendu, dans le secteur des services financiers, nous nous inquiétons beaucoup des troubles cognitifs et de la démence, et nous devons planifier en conséquence. Vous avez plusieurs fois mis la santé du cœur et celle du cerveau dans le même panier.
Alors quel est le lien entre la santé cardiovasculaire et la santé cérébrale ? Aujourd’hui nous parlons des femmes, mais j’imagine que la question concerne tous les genres.
Je pense que c’est un domaine de recherche qui progresse rapidement ici au Canada. Plusieurs centres ont reçu des fonds pour étudier les connexions entre le cœur et le cerveau.
Nous savons depuis des années qu’il existe une connexion vasculaire. L’athérosclérose, c’est-à-dire le durcissement des artères, est un facteur de risque très courant à l’origine des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et de la démence.
Nous savons également que les actions préventives comme l’amélioration de la nutrition, l’activité physique, l’arrêt du tabac et le contrôle du sommeil et du stress réduisent d’environ 90 % les risques de maladies cardiovasculaires en même temps que les risques de maladies cérébrales, du fait que leurs mécanismes sont similaires, de même que des médicaments qui sont utilisés pour réduire les risques, que ce soit les pilules contre le cholestérol, l’hypertension ou autre.
Nous avons également appris plusieurs choses sur les problèmes de rythme cardiaque comme la fibrillation atriale, qui est un trouble assez courant au Canada, et nous savons que cette irrégularité du rythme cardiaque peut entraîner la formation de caillots dans l’oreillette du cœur et finalement causer un accident vasculaire cérébral. Nous savons donc qu’il faut traiter ce problème de rythme cardiaque à l’aide d’anticoagulants, et que par la même occasion le traitement diminue le risque d’accident vasculaire cérébral.
Mais ce que nous commençons à peine à comprendre, ce sont les liens biologiques et hormonaux complexes qui vont au-delà du traitement vasculaire de la coagulation, en prenant en compte les émotions, le stress et tous ces autres facteurs dont nous avons parlé, qui jouent un rôle sur la santé cardiaque et cérébrale.
Nous disons souvent que ce qui est bon pour le cœur l’est aussi pour le cerveau, et que cela est bon pour les reins et bon pour les os. Tout va ensemble, surtout pour les femmes.
Nous en revenons aux bonnes bases : bien dormir, bien manger et faire de l’exercice, j’imagine.
Très bien. En outre, nous avons vu à quel point certaines de ces informations peuvent faire peur. Je crois que nous sommes nombreux à avoir entendu nos oreilles siffler à l’évocation de certains facteurs de risque.
Avez-vous des conseils à donner aux femmes qui nous écoutent pour qu’elles se donnent la priorité dans leur parcours de santé, ou pour qu’elles mettent en avant les femmes de leur entourage, face à ces maladies ?
D’accord. Je crois que les femmes ont une force considérable pour plaider en faveur de leurs propres besoins de santé. Mais parfois, elles ne sont pas écoutées. Encore une fois, nous devons changer le système pour que les femmes soient mieux accompagnées et écoutées pour ce qui est de la prévention.
D’ici là, nous avons besoin que les femmes qui ont eu des complications pendant leur grossesse, comme la prééclampsie ou le diabète gestationnel… Mon conseil est de consulter votre médecin de famille, de parler de ces problèmes et de demander un dépistage de vos facteurs de risques cardiovasculaires, et de déterminer si le dépistage doit être fait annuellement ou aux deux ou trois ans.
Pour les femmes qui ont différents symptômes qui pourraient être liés à la santé du cœur ou du cerveau, il est important de parler de ces problèmes avec votre prestataire de soins de santé afin d’obtenir les examens et la prise en charge dont vous avez besoin pour commencer à vous sentir mieux, comme vous l’avez dit tout à l’heure, parce qu’il y a une véritable tendance à prescrire moins d’examens et de traitements aux femmes par rapport aux hommes.
Et pour tout le monde, comme nous l’avons mentionné, il y a toutes ces bonnes habitudes de santé qui, encore une fois, sont plus faciles à conseiller qu’à mettre en pratique. Santé Canada aussi bien que Heart and Stroke recommandent ces habitudes de vie qui peuvent réduire d’environ 90 % les risques de maladies, à la fois pour le cœur et le cerveau. Donc une alimentation saine, une activité physique de 150 minutes par semaine, nous disons toujours qu’un peu, c’est bien et que beaucoup c’est encore mieux, et puis éviter le tabac, maintenir un poids de santé, bien dormir et contrôler son stress.
Encore une fois, c’est plus facile à dire qu’à faire, et nous devons trouver des moyens d’adopter résolument ces habitudes ou de faciliter les choses au quotidien.
Et puis pour ceux qui ont besoin de médicaments pour la pression sanguine, le cholestérol, etc., ou encore les émotions, nous devons nous assurer que ces médicaments sont pris conformément à la prescription, et que nous ciblons les bons facteurs de risque pour ramener la tension artérielle dans une fourchette normale, de même que le taux de cholestérol.
Je ne sais pas pour vous, mais je crois que plus je vieillis, plus il est difficile de maintenir certains de ces facteurs préventifs. Quoi qu’il en soit, nous continuons d’essayer.
Très bien. S’il n’y a qu’une seule chose que nos auditeurs doivent retenir de cette fabuleuse conversation que j’ai eu le privilège d’avoir avec vous aujourd’hui, et même si les réponses possibles sont nombreuses, laquelle choisiriez-vous ?
Ce serait, je crois, de considérer la santé du cœur et du cerveau des femmes comme un parcours de toute une vie, qui passe par l’éducation, la sensibilisation, la prévention et la gestion des facteurs de risque à l’origine des maladies cardiovasculaires et cérébrales. Et il y a l’importance de rester à jour, car beaucoup de recherches sont en cours, constamment.
Je crois que le message le plus important est que les femmes se préoccupent beaucoup de la santé de leurs familles, et que ces familles en bonne santé ont tout aussi besoin qu’elles soient en bonne santé. Que les femmes doivent être encouragées à faire passer leurs besoins de santé en premier, au même titre que ceux de leur famille, et qu’elles sont vraiment importantes.
J’espère que ces messages sont ceux que retiendront les auditrices, que de simples changements ont une grande incidence tout au long de la vie, et qu’elles doivent penser à elles en premier.
Je crois que c’est un excellent conseil.
Merci beaucoup, Dre Nerenberg, de vous être jointe à moi aujourd’hui pour nous aider à comprendre les risques cardiovasculaires qui pèsent sur les femmes au Canada, les liens qu’ils ont avec le cerveau, et leur importance au-delà de la richesse.
Excellent. Je vous remercie de m’avoir invitée. Merci.
Vous pouvez en apprendre davantage sur la docteure Kara Nerenberg en vous rendant sur sa page LinkedIn ou sur le site Web de l’Université de Calgary. Vous pouvez aussi en apprendre davantage sur nos collègues de la Women’s Brain Health Initiative, auxquels nous devons cette présentation, comme je l’ai déjà mentionné, à womensbrainhealth.org.
Si vous avez aimé cet épisode et souhaitez appuyer notre balado, je vous invite à en faire part à d’autres personnes, à en parler sur les médias sociaux, ou encore à donner une note et à rédiger une critique. Je m’appelle Leanne Kaufman et j’ai très hâte de vous retrouver lors de notre prochain balado. Merci d’avoir été des nôtres.
Orateur final :
La liquidation d’une succession peut se révéler ardue, en particulier au cours d’une période déjà difficile et chargée d’émotions. Nombreux sont les personnes qui découvrent qu’elles ne sont pas prêtes à accomplir cette tâche, d’autant plus que cela exige du temps et que les fonctions à remplir peuvent être stressantes. Si vous êtes en train de régler une succession ou qu’un de vos proches vient de vous désigner comme liquidateur, RBC Trust Royal peut vous aider. La trousse à outils de l’assistant liquidateur ARTI, qui est offerte gratuitement à tous les Canadiens sur le site Web de RBC Trust Royal, peut vous aider à comprendre la complexité de la succession que vous réglez et vous guider dans les tâches qui ysont associées. Visitez l’adresse rbc.com/trustroyal pour en savoir plus.
Merci d’avoir été des nôtres pour cet épisode de Au-delà de la richesse. Pour en savoir plus sur RBC Trust Royal, visitez notre site Web à rbc.com/trustroyal.
Au Canada, les femmes contrôlent 1,1 billion de dollars de patrimoine, mais cette cohorte a longtemps été ignorée dans la recherche en santé.
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