Le marché conservera-t-il son élan en 2026 ?

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Perspectives

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19 Décembre 2025

Par Jim Allworth, stratégiste, Portefeuilles, – RBC Dominion valeurs mobilières

Après trois années consécutives de rendements boursiers supérieurs à la moyenne, nous nous intéressons maintenant à l’année à venir afin de déterminer ce qui sera nécessaire pour que cette tendance perdure. Pour que les rendements boursiers de 2026 au Canada et aux États-Unis soient « seulement » positifs ou supérieurs à la moyenne, il faudra :

  • que les États-Unis évitent la récession;
  • que les prévisions générales actuelles concernant le PIB, la croissance des bénéfices, l’inflation et les taux d’intérêt soient justes;
  • que le thème de l’IA, et en particulier les investissements connexes prévus, progresse sans revers majeurs.

Tout d’abord, l’estimation consensuelle de la croissance du PIB des États-Unis pour 2026 s’établit actuellement à 2 %.

Au cours des années où la croissance du PIB américain s’est située entre 1,1 % et 2 %, l’indice S&P 500 a généralement rencontré des difficultés. Il n’a enregistré des rendements positifs que 40 % du temps, le rendement moyen s’établissant à un faible -3,4 %. En revanche, lorsque la croissance du PIB s’est inscrite entre 2,1 % et 3 %, le contexte boursier s’est nettement amélioré : le S&P 500 a dégagé des rendements positifs 71 % du temps, avec un rendement moyen soutenu de 11,6 %.

Certains facteurs actuellement en jeu pourraient contribuer à porter le taux de croissance du PIB des États-Unis dans la zone potentiellement plus favorable, au-dessus de 2 %, parmi lesquels :

  • Un rebond après la paralysie du gouvernement : La reprise des activités a atténué l’incertitude liée aux politiques. Les travailleurs mis en disponibilité recevront un paiement rétroactif, tout comme la plupart des bénéficiaires de prestations. Nous prévoyons un retour de la résilience des consommateurs au premier trimestre, grâce notamment à une hausse attendue des remboursements d’impôts d’environ 50 milliards de dollars américains. Par ailleurs, des enquêtes indiquent qu’une proportion croissante d’entreprises, grandes et petites, prévoient embaucher, augmenter les salaires, accroître les dépenses en immobilisations et relever leurs prix.
  • Effet à retardement de l’assouplissement monétaire : On estime généralement que les changements de politique monétaire aux États-Unis produisent leurs effets sur l’économie avec un décalage de six à douze mois. Les 100 points de base de baisses mis en œuvre au quatrième trimestre de 2024 ont probablement contribué à ce que l’économie américaine enregistre un résultat supérieur à la moyenne au troisième trimestre. Nous pensons que les baisses de taux de la fin de 2024 continueront de se faire sentir au début de 2026, tandis que les réductions de 75 points de base décrétées par la Fed au dernier trimestre de 2025 devraient se traduire par une amélioration de l’activité économique au second semestre.
  • Les dépenses d’investissement seront stimulées par la politique fiscale : Les nouvelles mesures prévues dans le projet de loi budgétaire, qui permettent une radiation beaucoup plus rapide des dépenses liées aux propriétés admissibles (y compris les centres de données), de même que la prolongation de la disposition autorisant la passation en charges immédiate des coûts de recherche et développement et d’équipement, pourraient entraîner une accélération de la croissance des dépenses d’investissement. La plus récente enquête auprès des chefs de la direction fait état d’une forte hausse du nombre d’entreprises prévoyant accroître leurs dépenses en immobilisations.

Comment l’IA s’intègre-t-elle dans ce contexte ?

L’IA a apporté une contribution très importante aux bénéfices des sociétés de l’indice ainsi qu’à la croissance du PIB. Récemment, les dix sociétés affichant la plus forte capitalisation au sein de l’indice S&P 500, dont huit sont des géants de l’IA, se négociaient à un ratio cours/bénéfice (C/B) moyen d’environ 30, comparativement à une moyenne à long terme de 20, tandis que le reste de l’indice se négociait à 18,7, contre une moyenne à long terme de 16,5.

Nous pensons que les investisseurs sont prêts à payer une prime de valorisation pour les chefs de file de l’IA, en raison de la croissance plus forte de leurs bénéfices et de leur capacité perçue à générer davantage de valeur à l’avenir. Nous notons que le reste du marché, ainsi que le TSX, bien que nettement moins chers que les géants de l’IA, se situent au-dessus de leurs moyennes historiques.

L’IA joue également un rôle majeur dans les prévisions de croissance du PIB pour 2026 et au-delà, du fait de l’augmentation spectaculaire des dépenses en immobilisations qui y sont associées. Les budgets d’investissement annoncés pour 2026 par les principaux acteurs dépassent 400 milliards de dollars américains, mais la question demeure de savoir si les surplus d’électricité disponibles suffiront à alimenter des centres de données en rapide expansion.

Les actions canadiennes dépendent des deux économies

La question de savoir si l’économie canadienne pourra éviter la récession doit être examinée de concert avec la situation de l’économie américaine. Les principales composantes du marché boursier canadien sont largement tributaires de la trajectoire de croissance de l’économie américaine. La plupart des banques et des compagnies d’assurances canadiennes, les entreprises liées à l’automobile, ainsi que les sociétés des secteurs de l’énergie, des métaux et de la foresterie, entre autres, disposent d’importantes activités aux États-Unis ou vendent une part importante de leur production à des clients américains, ou les deux.

Les hypothèses positives ne sont pas sans risques

Selon les prévisions générales pour plusieurs indicateurs clés à la fin de l’année 2026, l’indice S&P 500 devrait atteindre environ 7 700 points d’ici un an si sa valorisation évolue au même rythme que les bénéfices. Cela représenterait une progression d’environ 13 % par rapport au niveau de 6 900 atteint à la fin de décembre.

Toutefois, l’obtention d’une hausse des bénéfices de 13 % dans une économie progressant à seulement 2 % ou 3 % sera un défi. À notre avis, les analystes estiment que les bénéfices des sociétés d’IA à mégacapitalisation continueront de croître rapidement, quelle que soit la situation économique, faisant augmenter au passage le ratio C/B du marché. Cela illustre, selon nous, le principal risque pesant sur des perspectives optimistes : tout déraillement important de la « locomotive » qu’est l’IA, s’il devait survenir.

Le marché conservera-t-il son élan en 2026 ?

Source : FactSet; RBC Gestion de patrimoine

Réduire ses attentes, se réjouir des gains

Nous estimons que les conditions nécessaires pour que le S&P 500 et le TSX enregistrent des rendements totaux d’un peu moins de 10 % en 2026 (plutôt que les 13 % et plus implicites dans les prévisions actuelles) sont beaucoup moins exigeantes et plus susceptibles d’être réunies. Parmi elles, citons un léger recul supplémentaire de l’inflation, permettant à la Fed (mais peut-être pas à la Banque du Canada) de procéder à une ou deux baisses de taux, de sorte que le bénéfice par action du S&P 500 pourrait se rapprocher des 311 $ prévus pour 2026.

À l’approche de 2026, nous pensons que les portefeuilles devraient maintenir une pondération en actions égale, mais non supérieure à un niveau prédéterminé à long terme, et adopter une position plus défensive si nécessaire.


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