Sensibilisation à la réalité des personnes atteintes du VIH/SIDA

Jeunes
Présence communautaire

Ashley Murphy figure parmi les quatre jeunes Canadiens dont l’apport à leur collectivité a été reconnu par l’octroi d’un prix Prince’s Youth Service Awards.

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Ashley Murphy figure parmi les quatre jeunes Canadiens dont l’apport à leur collectivité a été reconnu par l’octroi d’un prix Prince’s Youth Service Awards.

Lorsque Ashley avait environ sept ans, ses parents lui ont dit quelque chose de presque incompréhensible pour elle. Ils lui ont révélé qu’elle était née séropositive, car elle avait contracté le virus du SIDA de sa mère biologique, qui était décédée depuis. Elle était trop jeune pour comprendre ce que cela voulait dire, mais elle savait que c’était grave, car ses parents lui avaient dit de ne pas en parler du tout à l’école. Ils croyaient que si les gens découvraient la réalité, elle serait une proie facile pour les intimidateurs.

Ashley n’a toutefois jamais été du type à garder le silence. Elle a presque immédiatement commencé à parler de la maladie à quiconque voulait bien l’écouter. Elle a eu droit à des regards bizarres et, plus tard, les parents de certains de ses amis étaient nerveux à l’idée qu’elle vienne coucher à la maison. Elle n’a toutefois pas été victime de railleries ni d’accusations comme le craignaient ses parents. En rétrospective, elle a bien fait de parler : elle parcourt aujourd’hui le monde pour faire connaître la vie d’une personne atteinte du VIH/SIDA dans son enfance.

Pour son apport, Ashley, 18 ans, a reçu le prestigieux prix Prince’s Youth Service Awards en octobre 2016, à l’instar de trois autres jeunes Canadiens. En 2015, Son Altesse royale le prince de Galles, ainsi que les Œuvres de bienfaisance du prince de Galles au Canada, ont établi avec WE, le mouvement mondial fondé par deux frères du Canada, Craig et Marc Kielburger, un partenariat qui vise à récompenser les jeunes Canadiens ayant eu une influence positive sur les autres, tant à l’échelle locale que mondiale.

Les gagnants du prix deviennent membres d’un réseau de jeunes Canadiens dont les réalisations ont été reconnues par le prince de Galles. Le prix vise à inciter les jeunes à passer à l’action dans leur collectivité et à changer la vie d’autres personnes.

« Il s’agit de l’un des plus importants programmes de récompense des jeunes Canadiens, indique Wayne Bossert, président délégué et chef, Clientèle ultrafortunée, de RBC Gestion de patrimoine, qui commandite le prix. Nous sommes ravis de souligner la contribution de jeunes qui apportent des changements positifs dans leur collectivité. »

L’institution financière est un partenaire de longue date des Œuvres de bienfaisance du prince de Galles au Canada depuis son don initial de 200 000 $ en 2014 pour le projet Place Strategy. Existant déjà au Royaume-Uni, le programme permet d’aider certaines des collectivités les plus défavorisées du pays. RBC et les Œuvres de bienfaisance du prince de Galles au Canada ont importé le programme ici et ont mis en place un modèle dans des collectivités d’un océan à l’autre en 2015. 

Le prix Prince’s Youth Service Awards constitue un autre moyen pour RBC, Son Altesse royale le prince de Galles et l’organisme WE d’appuyer les collectivités du Canada et leurs dirigeants. « Les prix encouragent les jeunes Canadiens à prendre un engagement durable en matière d’action sociale », dit M. Bossert.

Aider les jeunes à réussir

Quand Ashley a reçu l’appel lui annonçant qu’elle avait gagné, la première question qu’elle a posé à sa mère a été : « Est-ce que ça veut dire que le Prince Harry sait que j’existe ? » Bien sûr, le travail de sensibilisation à la réalité des personnes atteintes du VIH/SIDA, surtout les jeunes comme elle, est ce qui la fait vraiment vibrer. Elle est heureuse de recevoir un prix Prince’s Youth Service Awards et de partager cet honneur avec d’autres jeunes dont l’apport a aussi eu une incidence sur leur collectivité dans quatre catégories : Développement communautaire local, Viabilité, Entrepreneuriat social et Action mondiale, la catégorie du prix de Ashley.

Âgée de 13 ans, Faith Dickinson, habitante de Douro-Dummer, en Ontario, a fondé Cuddles for Cancer, un organisme qui confectionne des couvertures en molleton pour les patients suivant des traitements contre le cancer. Jessica Mays, âgée de 17 ans et habitante de Pierson, au Manitoba, a mis sur pied un groupe axé sur la viabilité à son école et a posé plusieurs gestes écologiques, notamment le remplacement des sacs de recyclage par des sacs de jute réutilisables dans chaque classe. Brennan Wong, âgé de 18 ans et habitant de Richmond Hill, en Ontario, a créé l’organisme Pledges for Change, qui donne aux jeunes la possibilité de prendre des engagements en ligne et les incite à passer à l’action pour le bien du monde qui les entoure.

« Nous sommes ravis de souligner la contribution de jeunes qui apportent des changements positifs dans leur collectivité, affirme M. Bossert, qui travaille à RBC Gestion de patrimoine. Les prix encouragent les jeunes Canadiens à réaliser leur potentiel, à poursuivre leurs rêves et à servir d’exemple en passant à l’action dans leur collectivité, tant à l’échelle locale que mondiale, ce qui traduit l’engagement de RBC envers la jeunesse ».

M. Bossert ajoute que RBC est déterminée à tirer parti de sa taille, de son envergure et de la passion de ses employés pour entraîner des changements favorables aux Canadiens en donnant aux jeunes des moyens d’agir et en renforçant leur confiance et leur potentiel. Pourquoi ? « Parce que l’avenir du Canada dépend de notre capacité collective à exploiter le dynamisme et l’optimisme des jeunes », explique M. Bossert. À cette fin, RBC consacre davantage de temps et d’efforts à la réussite des jeunes. « Grâce à des investissements opportuns et efficaces, nous pouvons aider à créer un meilleur avenir pour le Canada, tant sur le plan économique que social », indique M. Bossert.

Inciter d’autres personnes à s’exprimer

Ce qui motive notamment Ashley à continuer de raconter son histoire à des milliers de gens au Canada et aux États-Unis, c’est qu’elle croit que de nombreuses personnes atteintes du VIH/SIDA habitent dans des collectivités moins ouvertes que la sienne. Elles ont souvent peur, elles se font intimider et elles ne savent pas si elles pourront mener une vie normale. Ashley espère qu’en parlant franchement, elle se fait l’écho des gens qui ne peuvent s’exprimer, tout en dissipant les mythes tenaces sur le VIH/SIDA.

Il lui importe d’informer les gens que le VIH/SIDA reste une question d’actualité. De nombreuses personnes ne sont pas de cet avis ; cependant, 400 bébés sont porteurs du VIH à la naissance chaque année dans le monde. Ce problème touche aussi un nombre grandissant de jeunes. Selon les centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, les personnes âgées de 13 à 24 ans représentaient 20 % des nouveaux cas de séropositivité diagnostiqués en 2014. « Beaucoup de gens croient qu’aucune personne de leur entourage n’est atteinte du VIH ; il faut dissiper ce mythe, indique Ashley. Les gens doivent toutefois se renseigner et se protéger, car ils pourraient eux aussi contracter le VIH/SIDA. »

Sensibiliser en racontant son vécu    

Ashley suit actuellement un programme d’études avec spécialisation en théâtre à l’Université York de Toronto. Elle n’a cependant pas l’intention de limiter ses activités. Elle parle en public depuis toujours : elle a commencé à s’exprimer devant des groupes lorsqu’elle n’avait que 10 ans, après que son médecin lui eut demandé de faire connaître à d’autres médecins et membres du personnel infirmier son quotidien d’enfant atteint du SIDA. Elle a ensuite commencé à s’adresser à d’autres enfants.

Au fil des ans, le public de Ashley s’est élargi. En 2016, elle a donné des conférences lors de 15 événements WE Day, tenus dans des stades partout en Amérique du Nord. Ashley s’exprime souvent devant des foules de 16 000 personnes. Elle indique avoir d’abord été intimidée par le fait de devoir parler devant de si grands auditoires, notamment parce que des milliers de personnes découvriraient en même temps qu’elle est atteinte du SIDA.

Ashley était aussi nerveuse parce qu’elle ne savait pas comment les personnes de son école, celles qui ne connaissaient pas son histoire, réagiraient au fait d’être en classe avec elle. « Mon école a diffusé en direct le premier événement WE Day où j’ai donné une conférence. De nombreuses personnes de mon niveau scolaire savaient qui j’étais, mais d’autres ignoraient que j’étais atteinte du VIH, dit-elle. Lorsque je suis revenue à l’école, les gens me tapaient dans la main et me disaient qu’ils étaient très fiers de moi. » Elle espère qu’un jour, d’autres personnes bénéficieront d’un tel accueil dans leur collectivité. 

D’ici là, Ashley continuera de raconter son vécu. De nombreuses personnes sont venues la voir après sa conférence pour lui dire qu’elle les avait incitées à faire connaître leur histoire. C’est pourquoi ses efforts valent le coup selon elle. Ashley espère devenir actrice et chanteuse plus tard ; toutefois, les actions humanitaires et de défense d’intérêts resteront toujours une priorité pour elle. « Je rêve d’exercer toutes ces activités, indique-t-elle. Je veux aider les gens, je veux être heureuse et je veux profiter de la vie. »  

 

 

 

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