Après que les actions de croissance eurent éprouvé des difficultés en 2022, le style de placement axé sur la croissance a figuré au sommet du classement en 2023. Peut-il continuer sur sa lancée ?
7 février 2024
Par Lindsay Strickland
Aussi pénible qu’ait été l’année 2022, elle n’a été que la deuxième année de rendements négatifs pour le segment des titres de croissance depuis 2008, 2018 ayant été l’autre piètre année avec une baisse de 3 %. Les rendements des titres de croissance font rarement dans la demi-mesure. Depuis 1994, les actions de croissance ont produit des rendements positifs 80 % du temps. Les rendements annuels étaient supérieurs à 20 % pendant 43 % du temps, huit années ont été caractérisées par des rendements positifs de plus de 30 %, alors que seulement deux années ont enregistré un recul de plus de 30 % (en arrondissant la baisse de 29,8 % de l’an dernier). Le graphique ci-dessous montre l’ampleur des rendements annuels au cours de cette période.
Le graphique à barres présente les rendements annuels de l’indice de croissance Russell 1000 pour les 30 dernières années en fonction du pourcentage de gains ou de pertes par année. L’indice a enregistré des rendements positifs pendant 24 des 30 dernières années. Les rendements ont dépassé 20 % pour 13 années. Des rendements allant entre 10 % et 19,9 % ont été enregistrés pour quatre années. Des rendements allant entre 0 % et 9,9 % ont été enregistrés pour sept années. Un rendement négatif se situant entre -0,01 % et -10 % a été obtenu pour une année, et aucun rendement négatif se situant entre -10,1 % et -20 % n’a été enregistré. L’indice a reculé de plus de 20 % au cours de 5 de ces 30 années.
Sources : RBC Gestion de patrimoine, FactSet; données prises en compte jusqu’au 31 décembre 2023.
Le taux de croissance annuel composé (TCAC) de l’indice de croissance Russell 1000 s’est établi en moyenne à 18 % au cours des cinq dernières années. Ces rendements peuvent naturellement soulever la question suivante : « Quels types de sociétés tendent à faire partie de ce groupe d’élite – les actions de croissance – et pourquoi un investisseur devrait-il supporter la volatilité extrême qui peut accompagner ces placements? »
Bien que les définitions de ce qui constitue un titre de croissance soient nombreuses, la plupart des sociétés de croissance satisfont plusieurs (voire l’ensemble) des critères suivants :
En rétrospective, les forces derrière le balancier des rendements des titres de croissance depuis la correction de 2022 jusqu’à la remontée de 2023 étaient en place au début de l’année dernière.
Premièrement, la confiance des investisseurs a commencé l’année à des niveaux aussi bas que lors de la grande crise financière de 2008-2009. Un tel niveau de pessimisme extrême s’est toujours avéré insoutenable et précède souvent une période de rendements très supérieurs.
Deuxièmement, le facteur de croissance a tendance à surpasser celui de valeur lorsque les taux des obligations du Trésor à 10 ans diminuent. En réalité, le taux des obligations du Trésor à 10 ans a commencé 2023 à 3,88 % et – fait intéressant – a terminé l’année au même niveau. La relation est illustrée dans le tableau ci-dessous.
Au fil de l’année, les investisseurs sont devenus plus optimistes, car l’inflation a ralenti et ils anticipaient que la Réserve fédérale allait mettre fin à son cycle de hausse et procéder à des réductions en 2024. Cette promesse de baisse future des taux d’intérêt a soutenu de plus en plus la croissance tout au long de l’année. Il en a été de même pour l’excellente apparition de l’intelligence artificielle (IA) et de l’IA générative. Le lancement de ChatGPT à la fin de novembre 2022 a été un coup de théâtre qui a permis de relancer le secteur des technologies en 2023.
Le graphique linéaire compare l’indice de croissance Russell 1000 et le taux de rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans en 2023. Le taux des obligations du Trésor à 10 ans a commencé l’année à 3,88 % et l’a terminée au même niveau, atteignant un creux de 3,29 % à la fin de mars et un sommet de 4,99 % en octobre. L’indice Russell 1000 est passé d’un peu moins de 2 200 au début de l’année à plus de 2 800 à la fin de juillet, puis a fléchi de façon inégale pour s’établir à un peu moins de 2 600 à la fin d’octobre, avant d’augmenter régulièrement pour terminer l’année au-dessus de 3 000.
À la fin de l’année, les investisseurs se sont tournés vers les titres prometteurs, à des niveaux où les rendements prévisionnels pour l’ensemble du marché pourraient être plus modestes. Les investisseurs ont déjà pris en compte les attentes selon lesquelles de nombreuses sociétés afficheront une excellente croissance des revenus et des bénéfices en exploitant l’IA. Selon les prévisions consensuelles à l’égard de la croissance des bénéfices de l’indice NASDAQ à forte coloration technologique par rapport à l’indice S&P 500, les données fondamentales devraient s’améliorer en 2024. Aujourd’hui, le ratio cours/bénéfice prévisionnel du Nasdaq est de 27,3, et environ 470 points de base, ou 20 %, y ont été ajoutés depuis le début de 2022. Selon nous, cette mesure de valorisation ne devient préoccupante que si ce groupe d’actions ne peut maintenir ou accélérer ses revenus et bénéfices en 2024. Ces sociétés doivent maintenant produire des rendements semblables en 2024.
Source : FactSet; données prises en compte jusqu’au 17 janvier 2024.
L’indice NASDAQ a terminé 2023 en hausse de 43 %, soit un peu plus que l’indice de croissance Russell 1000. La pondération du secteur des technologies au sein de cet indice est d’environ 57 %. Ce secteur a surpassé les 10 autres en enregistrant un rendement de près de 56 % au cours de la dernière année. L’histoire nous donne une idée de ce que l’avenir réserve aux actions de croissance après une année de rendements exceptionnels dans les deux chiffres, alimentés par la promesse des technologies transformatrices.
Trois exemples viennent à l’esprit. Tout d’abord, l’ordinateur Apple a été créé en 1976. Ensuite, Netscape, le tout premier navigateur, a vu le jour en 1994 et a permis l’accès au Web pour le grand public. Troisièmement, Amazon a lancé Amazon Web Services en 2006, et l’iPhone d’Apple a été présenté l’année suivante. Le tableau ci-dessous montre les rendements du Nasdaq sur six années consécutives, à compter du lancement de ces trois technologies marquantes.
Sources : RBC Gestion de patrimoine, FactSet.
Il y a au moins un autre facteur à prendre en considération en ce qui concerne les placements en actions de croissance en 2024. Le Nasdaq a été créé en février 1971. Treize élections présidentielles se sont tenues aux États-Unis depuis, et dix d’entre elles ont donné lieu à des rendements positifs de 20 % en moyenne. Les trois années d’élections où les rendements ont été négatifs ont enregistré une baisse moyenne de 30 %. Si l’on compare le style de placement axé sur la croissance avec celui axé sur la valeur au cours de ces périodes, les données depuis 1980 pour 11 élections montrent que la valeur a surpassé la croissance 72 % du temps.
Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg; données annuelles de 1980 à 2020.
L’indice de croissance Russell 1000 a surpassé le Nasdaq, l’indice S&P 500 et l’indice de valeur Russell 1000 au cours des cinq dernières années, et se classe parmi les deux positions de tête sur 3 ans et 10 ans. Le rendement dominant de ce style de placement en fait un puissant outil de construction de portefeuille et de production de rendement. Les actions de croissance ont tendance à être plus volatiles et à subir des corrections plus profondes, par conséquent, l’exposition devrait être gérée en fonction de la tolérance au risque des investisseurs. Nous croyons que la patience est de mise pour tirer parti de la volatilité et des occasions.
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