La vie réinventée : la révolution biotechnologique et la longévité

Analyse
Perspectives

Une longue vie ne se limite pas à une longue durée de vie. Le nombre d’années que nous passons en bonne santé, soit l’espérance de vie en bonne santé, est essentiel. Étant donné que la biotechnologie stimule les innovations médicales prometteuses, nous examinons comment elle peut s’intégrer aux portefeuilles de placement.

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27 août 2025

Frédérique Carrier
Première directrice générale et chef, Stratégies
de placement - RBC Europe Limited

Points importants

  • Des vaccins contre le cancer sont en cours de développement pour cibler des marqueurs uniques sur les cellules cancéreuses, et les essais cliniques donnent des résultats prometteurs.
  • Les chercheurs explorent diverses approches pour lutter contre la maladie d’Alzheimer, y compris le ciblage des protéines dans le cerveau, des études sur les infections virales potentielles et le développement d’outils de diagnostic.
  • Les médicaments GLP‑1, initialement conçus pour traiter le diabète, sont à l’étude pour un large éventail de problèmes de santé, dont l’obésité, les maladies cardiovasculaires et les maladies neurodégénératives, et ont même un potentiel pour réduire l’inflammation et améliorer la santé cellulaire.
  • La tendance irrépressible du vieillissement des populations dans le monde offre un contexte fort pour les investissements dans la biotechnologie et au-delà.

La recherche d’une meilleure santé et d’une qualité de vie améliorée a propulsé la biotechnologie à l’avant-garde des soins de santé, car elle est le moteur de solutions médicales novatrices. Notre article de juin 2024, « Longévité : déchiffrer le code du vieillissement », a indiqué que, même si nous sommes optimistes à l’égard du développement de méthodes de pointe pour lutter contre les effets du vieillissement, une façon d’améliorer l’espérance de vie en santé, soit le nombre d’années en bonne santé avant la fin de vie, est de s’attaquer aux maladies de vieillesse.

Alors que nous continuons à explorer ce thème, nous proposons un tour d’horizon d’un nombre croissant d’innovations médicales qui pourraient révolutionner la lutte contre deux grands défis liés à l’âge, soit le cancer et la maladie d’Alzheimer, et nous examinons comment les médicaments conçus pour lutter contre l’obésité pourraient éventuellement traiter un éventail beaucoup plus large de problèmes de santé, dont la prévalence augmente avec l’âge. Nous cherchons également des moyens de positionner les portefeuilles selon le thème du vieillissement au moyen d’investissements dans les biotechnologies et plus encore.

Un traitement contre le cancer commence à se dessiner?

Le cancer est la deuxième cause de décès chez les personnes âgées. Les récents progrès scientifiques ont accéléré le développement de vaccins contre le cancer, ce qui pourrait en faire une approche de plus en plus viable pour traiter le cancer.

Les maladies cardiovasculaires, le cancer et la maladie d’Alzheimer sont au sommet

Principales causes de décès chez les Canadiens âgés de 85 ans et plus (2023)

Principales causes de décès chez les Canadiens âgés de 85 ans et plus
      (2023)

Le graphique circulaire montre les principales causes de décès chez les Canadiens âgés de 85 ans et plus en 2023. Les maladies cardiaques ont été la principale cause de décès, représentant 21,5 % du nombre total de décès, suivies du cancer (15,5 %), des maladies respiratoires (6,2 %), des accidents vasculaires cérébraux et des anévrismes (5,4 %), des accidents (5,1 %), de la COVID-19 (3,6 %) et de la maladie d’Alzheimer (2,9 %).

Remarque : Les principales causes de décès chez les personnes âgées sont semblables dans la plupart des pays développés.

Sources : RBC Gestion de patrimoine, Statistique Canada

Vaccins contre le cancer

La plupart des vaccins antiviraux traditionnels fonctionnent en introduisant de petits composants spécifiques d’un organisme infectieux – appelés antigènes – dans le système immunitaire. L’objectif est d’induire une réaction immunitaire et d’établir une « mémoire » afin qu’un contact futur avec le véritable agent pathogène se règle rapidement, car le corps reconnaît facilement qu’un agent infectieux est étranger.

Le cancer représente toutefois un défi unique, car il naît des propres cellules du corps, de sorte qu’il est difficile pour le système immunitaire de le reconnaître comme étranger. Une percée a eu lieu il y a une vingtaine d’années, lorsque nous avons découvert que de nombreuses cellules cancéreuses sont couvertes d’antigènes uniques, appelés « néo-antigènes ». Les néo-antigènes ne se trouvent pas d’ordinaire dans le corps humain et sont habituellement produits par des mutations génétiques au sein des cellules cancéreuses. Les néo-antigènes sont prometteurs pour les thérapies anticancéreuses, car ils peuvent être ciblés par le système immunitaire.

Les vaccins contre le cancer introduisent les néo-antigènes directement dans l’organisme, entraînent le système immunitaire à les reconnaître comme étrangers et cibler les cellules cancéreuses qui les transportent. En 2024, The Lancet, une revue médicale, a annoncé qu’un essai clinique chez l’humain s’était révélé prometteur en utilisant une molécule d’ARNm, ou ARN messager, pour causer la production de néo-antigènes, qui ont indiqué le cancer de la peau avec présence de mélanome au système immunitaire pour qu’il l’attaque. Trois ans après le traitement dans le cadre de l’essai, le risque de récidive du cancer ou de décès a diminué de près de la moitié, un résultat qui est prometteur.

La technologie des vaccins à ARNm est surtout connue pour avoir changé le cours de la pandémie de COVID-19. Bien qu’à l’époque, elle semblait sortir de nulle part, cette technologie est à l’étude depuis plus de 40 ans. La molécule d’ARNm transporte du matériel génétique, y compris des instructions pour la production de protéines dans les cellules. Ces protéines peuvent aider le système immunitaire à reconnaître un virus en tant qu’envahisseur, permettant ainsi à l’organisme de l’identifier et de l’attaquer à l’avenir.

Vaccins personnalisés contre le cancer

Les progrès de la technologie de l’ARNm ont fait naître l’idée de vaccins personnalisés contre le cancer adaptés aux mutations propres à un patient. Après une biopsie, la tumeur est profilée et les mutations susceptibles de produire des protéines pouvant être reconnues par le système immunitaire sont identifiées. Un vaccin à ARNm peut ensuite être développé pour cibler les néo-antigènes produits par ces mutations.

Il a été démontré que l’intelligence artificielle, qui peut prédire les marqueurs moléculaires les plus susceptibles de stimuler une action du système immunitaire, peut être utilisée pour produire un vaccin en moins de deux mois. Dans le cadre de l’essai KEYNOTE-942, le vaccin personnalisé à ARNm de Moderna a été mis au point en seulement six semaines, de la biopsie à l’administration au patient.

Mais si le processus est rapide, il est également très coûteux, pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de dollars. Les scientifiques cherchent à mettre au point des vaccins en vente libre qui peuvent fonctionner pour de vastes populations en ciblant des tumeurs courantes. Ils explorent également l’utilisation potentielle des vaccins contre le cancer comme adjuvant (ou comme rappel) en association avec d’autres immunothérapies.

Les vaccins contre le cancer diffèrent des vaccins traditionnels, car ils visent à guérir plutôt qu’à prévenir une maladie. Plus de 600 essais cliniques de vaccins contre le cancer ont présentement lieu, selon ClinicalTrials.gov, un registre géré par la National Library of Medicine américaine qui suit les essais cliniques menés dans plus de 200 pays. Ces essais ciblent un large éventail de cancers, dont ceux de la peau, des ovaires, du cerveau et des poumons.

Même s’il reste beaucoup de chemin à faire, les vaccins contre le cancer pourraient éventuellement progresser suffisamment pour réduire la dépendance à des traitements plus effractifs, comme la chimiothérapie et la chirurgie pour bon nombre de patients.

Des progrès encourageants pour contrer la maladie d’Alzheimer

Rendu à 85 ans, la probabilité de développer cette maladie dévastatrice est actuellement d’un sur trois, d’après le National Institute on Ageing américain. La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative cruelle, caractérisée par une perte graduelle de mémoire et des capacités de raisonnement. Selon une étude parue dans The Lancet, le nombre de personnes atteintes de démence, dont la maladie d’Alzheimer est la principale cause, devrait passer de 57 millions en 2019 à 153 millions en 2050.

Les progrès dans la recherche de traitements ont été lents, en partie parce que la cause profonde de la maladie s’est avérée difficile à identifier.

De nombreux scientifiques pensent que la maladie d’Alzheimer est fort probablement causée par une accumulation anormale de protéines bêta-amyloïdes dans le cerveau, formant des plaques qui déclenchent la formation d’écheveaux d’une autre protéine, la protéine tau. Ce qui amorce ce processus n’est toujours pas clair, mais les chercheurs croient que ces formations mènent à un dysfonctionnement des neurones et éventuellement à la mort.

Une tendance à sens unique

Nombre de personnes de tous âges atteintes de démence à l’échelle mondiale (millions)

Nombre de personnes de tous âges atteintes de démence à l’échelle mondiale (millions)

Le graphique montre le nombre d’hommes et de femmes atteints de la maladie d’Alzheimer dans le monde de 1990 à 2019 et les prévisions jusqu’en 2050. Le scénario de base est accompagné d’un scénario optimiste et d’un scénario pessimiste. En 1990, environ 14 millions de femmes étaient atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le nombre est passé à 33 millions en 2019 et devrait atteindre 98 millions en 2050. Dans le scénario optimiste, seulement 78 millions de femmes contracteraient la maladie en 2050, tandis que dans le scénario pessimiste, jusqu’à 121 millions pourraient être touchées. Pour ce qui est des hommes, en 1990, environ 8 millions étaient atteints de la maladie d’Alzheimer. Le nombre est passé à 19 millions en 2019 et devrait atteindre 53 millions en 2050. Dans le scénario optimiste, seulement 44 millions d’hommes dans le monde contracteraient la maladie en 2050, mais dans le scénario pessimiste, jusqu’à 62 millions pourraient être touchés.

  • Femmes
  • Hommes

Remarques : Tendances estimées du nombre de cas tous âges confondus à l’échelle mondiale, avec des intervalles d’incertitude de 95 %, de 2019 à 2050; la ligne pleine indique la variation prévue du nombre de cas au fil du temps, selon la modélisation statistique. Les zones grisées autour de la ligne pleine représentent l’intervalle d’incertitude de 95 %, ce qui signifie qu’il y a une probabilité de 95 % que l’estimation réelle de la tendance du nombre de cas tous âges confondus se situe dans les zones grisées.

Étude réalisée par les collaborateurs du Global Burden of Disease (GBD) pour les prévisions relatives à la démence en 2019. GBD est une initiative de recherche reconnue à l’échelle mondiale et dirigée par l’Institute for Health Metrics and Evaluation de l’Université de Washington. Cette étude a été financée par la Fondation Bill-et-Melinda-Gates et Gates Ventures. Elle a été corroborée par une étude de juillet 2025 dans BMC Medicine intitulée « Trend analysis and future predictions of global burden of Alzheimer’s disease and other dementias : a study based on the global burden of disease database from 1990 to 2021 » (Hao & Chen).

Sources : The Lancet, Public Health 2022

Les scientifiques se sont donc efforcés de viser les protéines bêta-amyloïdes et ont ainsi mis au point le lecanemab et le donanemab, deux médicaments approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis en 2023 pour les patients ayant une déficience cognitive légère. Ces traitements sont conçus pour produire artificiellement des anticorps, soit des protéines sanguines spécialisées, afin de contrer les protéines bêta-amyloïdes. Ces médicaments agissent en remplissant le flux sanguin d’anticorps qui se lient aux plaques bêta-amyloïdes, ce qui incite les cellules immunitaires à les éliminer. D’après The Pharmaceutical Journal, les résultats démontrent que ces médicaments ralentissent la progression du déclin cognitif de 35 %.

Toutefois, les traitements comportent des limites et suscitent toujours des questions quant à leur efficacité, à leur aspect pratique et à leur sécurité. Bien qu’ils puissent ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer, ces médicaments ne l’arrêtent pas ou ne la renversent pas, et ils doivent être administrés toutes les deux semaines par perfusion intraveineuse, car ils se décomposent rapidement dans l’organisme. Le régime thérapeutique nécessite également des examens IRM fréquents pour surveiller les effets secondaires graves, comme l’œdème et les hémorragies cérébraux. Ces inconvénients, ainsi que le coût global élevé du traitement, limitent l’accessibilité de ces médicaments au grand public.

Aujourd’hui, de plus en plus de scientifiques soutiennent que les plaques et les écheveaux ne sont pas la cause de la maladie d’Alzheimer, mais plutôt la réaction de l’organisme à une infection virale sous-jacente. Cette théorie s’appuie sur la découverte que les virus peuvent déclencher des maladies neurologiques, comme le virus SARS-CoV-2 (la cause de la COVID-19), qui est lié à des symptômes et à des complications neurologiques, ou le virus Epstein-Bar qui est lié à la sclérose en plaques. Si un tel lien peut être établi avec certitude, l’élimination d’un virus au moyen de la vaccination ou de médicaments antiviraux pourrait devenir un moyen de prévenir ou de traiter la maladie. Des essais cliniques ont actuellement lieu pour tester l’efficacité des médicaments antiviraux.

Les scientifiques explorent également un test sanguin conçu pour reconnaître des traces d’écheveaux de protéine tau anormaux jusqu’à 20 ans avant l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer. Les mauvais diagnostics représentent actuellement un défi, car moins de 5 % des patients au Royaume-Uni reçoivent un diagnostic exact de maladie d’Alzheimer au moyen de TEP ou de ponctions lombaires, d’après Alzheimer’s Research UK. Un diagnostic précoce est essentiel pour accéder à des soins appropriés et permettre l’utilisation des traitements actuels et à venir.

Même si les traitements actuels contre la maladie d’Alzheimer peuvent offrir un confort limité pour les personnes déjà touchées par la maladie, ils constituent un pas en avant important. Comme de nombreux traitements de première génération, ils jettent les bases des innovations futures, ce qui donne espoir qu’un jour, le fardeau de cette maladie puisse être allégé pour la prochaine génération.

GLP‑1 : les médicaments miracles?

Conçus initialement pour le diabète de type 2, le peptide-1 de type glucagon, ou les médicaments GLP‑1, ont gagné une grande notoriété en 2021 pour leur efficacité dans le traitement de l’obésité. L’obésité demeure un important défi de santé publique dans la plupart des pays occidentaux. Aux États-Unis, plus de 39 % des adultes sont considérés comme obèses et souffrent de diverses maladies en conséquence, y compris les maladies cardiaques, le diabète et certains cancers, selon les données des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies.

Les médicaments GLP‑1 sont des versions synthétiques d’une hormone intestinale naturelle qui aide à contrôler les niveaux de glycémie en causant la sécrétion d’insuline et en ralentissant la digestion. Ce sont des médicaments agonistes des récepteurs, ce qui signifie qu’ils déclenchent une réponse physiologique lorsqu’ils se lient à un récepteur.

Au-delà du diabète et de l’obésité, les médicaments GLP‑1 sont à l’étude en tant que traitement potentiel pour un éventail d’une grandeur jamais vue d’autres problèmes de santé, qui vont bien au-delà de la recherche habituelle de nouveaux marchés pour leurs médicaments par les sociétés pharmaceutiques.

En fait, en mars 2024, le sémaglutide, un médicament de GLP‑1 vendu sous le nom d’Ozempic pour le diabète et Wegovy pour la perte de poids, a été approuvé aux États-Unis pour traiter les maladies cardiovasculaires chez les patients en surpoids. Comment est-ce qu’un médicament initialement conçu pour le diabète peut-il aider à traiter les maladies cardiaques? Parce qu’il interagit avec les récepteurs GLP‑1 se trouvant sur les vaisseaux sanguins et les cellules cardiaques, ce qui réduirait potentiellement le risque d’accidents vasculaires cérébraux et de crises cardiaques. Ces avantages au niveau cardiovasculaire semblent indépendants de la perte de poids.

Des essais sont également en cours pour évaluer si les médicaments GLP‑1 pourraient être utilisés pour traiter les maladies rénales chroniques et les maladies du foie, pour retarder l’apparition de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, pour traiter l’abus de substances et les dépendances, et pour lutter contre des maladies caractérisées par une inflammation comme l’athérosclérose.

L’une des raisons expliquant cet optimisme est que les médicaments GLP‑1 semblent soutenir la santé cellulaire. Lorsque les cellules ayant des récepteurs GLP‑1 deviennent endommagées ou dysfonctionnelles, le traitement au moyen des médicaments GLP‑1 semble les aider à se rétablir. Ces médicaments peuvent donc réduire l’inflammation à travers l’organisme et, comme l’inflammation est considérée comme un déclencheur clé de nombreuses maladies, les avantages potentiels des médicaments GLP‑1 pourraient s’étendre au-delà de leurs utilisations actuelles.

L’optimisme doit être modéré, car des obstacles complexes subsistent. Après tout, ce n’est pas parce qu’un médicament présente un potentiel de traitement qu’il deviendra un traitement approuvé. De plus, il pourrait ne pas être aussi efficace que les médicaments existants sur le marché, ou le prix du médicament pourrait limiter son utilisation.

Les médicaments GLP‑1 sont chers : certains doivent débourser jusqu’à 16 000 $ par année aux États-Unis, bien que les prix varient à l’échelle internationale. L’innovation pourrait aider à réduire le coût de ces médicaments, comme le développement d’une formulation en comprimés pour remplacer les produits injectables actuels, une percée qui pourrait être possible au cours des deux prochaines années, selon plusieurs chercheurs dans le domaine. De plus, l’expiration de brevets à l’extérieur de l’Occident dans moins de dix ans devrait encourager la production de versions génériques plus abordables.

Copier, coller, résoudre : la révolution des CRISPR

Une autre innovation médicale mérite d’être mentionnée, soit l’édition du génome CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats), qui semble également très prometteuse. Les CRISPR sont un outil qui permet aux scientifiques de modifier précisément l’ADN, comme s’ils faisaient un copier-coller de texte dans un document. Cela peut réparer des gènes défectueux et traiter des maladies en apportant des changements ciblés au code génétique. Le premier traitement d’édition du génome CRISPR pour la drépanocytose, un trouble génétique, a été approuvé aux États-Unis en 2023. Cette technologie pourrait servir à mettre au point des traitements pour un large éventail de maladies, du cancer au taux élevé de cholestérol. Dans le cas du cancer, le traitement consisterait à prélever les cellules immunitaires d’un patient, à les modifier pour leur permettre d’attaquer la maladie de façon plus puissante, puis à les replacer au sein de l’organisme.

La biotechnologie et au-delà

La biotechnologie est le secteur qui saute aux yeux quand vient le temps d’investir dans le thème de la lutte contre le vieillissement. Les sociétés biotechnologiques sont souvent considérées par les investisseurs comme le bassin de recherche des grandes sociétés pharmaceutiques. Compte tenu des liquidités abondantes dans leur bilan et d’un chiffre d’affaires annuel en produits pharmaceutiques de plus de 350 milliards de dollars à risque au cours de la prochaine décennie en raison de l’expiration des brevets, RBC Marchés des Capitaux s’attend à ce que les activités de fusions et d’acquisitions des sociétés pharmaceutiques s’accélèrent, soutenues par une Federal Trade Commission plus permissive aux États-Unis.

L’administration Trump a fait un choix hors du commun en nommant Robert F. Kennedy en tant que secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, ce qui soulève certaines incertitudes pour le secteur des biotechnologies. Malgré ces incertitudes, les analystes de RBC Marchés des Capitaux estiment que les données fondamentales du secteur, notamment leur solide pouvoir de fixation des prix, sont positives. Ils pensent également que les sociétés en phase commerciale qui sont sous-évaluées et des cibles de fusions et d’acquisitions potentielles, ou celles dont les catalyseurs de hausse ne sont pas considérés à leur pleine valeur, semblent être les occasions les plus intéressantes.

Les technologies médicales constituent un autre secteur qui met l’accent sur le développement de solutions médicales novatrices pour s’attaquer aux problèmes de santé liés à l’âge. Les innovations dans le traitement des patients et les méthodes d’administration sont propulsées par une demande accrue provenant d’une population vieillissante. De nombreux domaines en croissance demeurent sous-exploités et d’importantes parts de marché sont disponibles, selon RBC Marchés des Capitaux. Par exemple, les innovations en robotique chirurgicale rendent les traitements plus sécuritaires, minimalement effractifs, et permettent un rétablissement des patients plus rapide. La part de marché de la robotique chirurgicale est actuellement faible d’un point de vue mondial, mais il n’est pas inconcevable que les chirurgies qui incorporent une aide robotique deviennent la norme d’ici 10 à 15 ans, d’après Nature Medicine.

D’autres secteurs pourraient aussi connaître des évolutions de la demande à mesure que la population vieillit et jouer également un rôle à ce sujet :

les sociétés d’assurance et de gestion de patrimoine pourraient très bien trouver un public attentif, car les particuliers devront réfléchir à la façon de ne pas vivre plus longtemps que leur épargne.

Les constructeurs d’habitations de diverses régions pourraient connaître une évolution de la demande d’espaces résidentiels. La demande de logements pour répondre aux besoins des ménages multigénérationnels pourrait augmenter dans certaines régions, tandis que dans d’autres, la demande de logements à occupation simple pourrait augmenter.

Des produits industriels spécifiques peuvent mettre à profit leur ingéniosité pour développer des innovations conçues pour aider les personnes âgées. Par exemple, des ingénieurs japonais ont mis au point un plancher suffisamment solide pour les fauteuils roulants, qui présente également des propriétés pour absorber les chocs. Par conséquent, l’impact en cas de chute est réduit de moitié par rapport à un plancher conventionnel, selon le fabricant. Ce plancher novateur est actuellement utilisé dans un nombre croissant d’établissements médicaux et de centres d’hébergement et de soins de longue durée au Japon pour aider à prévenir les fractures causées par les chutes, qui sont les principales causes de décès chez les personnes âgées.

Les perspectives de retombées positives sur le plan de l’espérance de vie en santé semblent plus prometteuses aujourd’hui qu’il y a 20 ans, grâce à un essor de l’innovation des sociétés de biotechnologie et de technologies médicales. Parallèlement, les secteurs industriels, comme les constructeurs d’habitations, élaborent des solutions pour rendre les étapes plus avancées de la vie plus confortables et sécuritaires. Nous croyons que ces secteurs présentent des occasions intéressantes à long terme aux investisseurs à mesure que la population vieillit.


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