Le nouveau siège du Musée canadien du canot préservera une partie importante du patrimoine canadien

Art et culture
Présence communautaire

Grâce au soutien de RBC et d’autres personnes, le musée a fait naître des conversations sur sa collection dans tout le pays. Des conversations susceptibles de procurer de nouvelles connaissances et perspectives aux trésors du musée.

Partager

Depuis un quart de siècle, une ancienne usine de moteurs hors-bord abrite la vaste collection du Musée canadien du canot, composée de 500 canoës et kayaks provenant du Canada et du monde entier. Il s’agit d’un temple bien modeste pour une embarcation qui ne cesse de susciter des remises en question tout en ouvrant la porte à des conversations sur le colonialisme et la relation entre Canada et les Peuples Autochtones de l’île de la Tortue.

Mais le canoë est bien plus qu’une embarcation ; c’est une notion – une très grande notion. Et une usine abandonnée sur un stationnement poussiéreux loin de l’eau ne suffit pas. C’est la raison pour laquelle le Musée canadien du canot s’est trouvé un nouveau domicile.

« Il nous incombe d’être les gardiens de cette collection, explique Jeremy Ward, conservateur du musée. À ce jour, l’équipe du Musée canadien du canot a accompli un travail remarquable dans l’espace existant, mais le moment est venu de construire un nouveau bâtiment qui permettra au musée de se développer dans un milieu de type campus. [Le musée] a besoin d’une nouvelle résidence avec des espaces spécialisés pour abriter les perspectives et les connaissances des individus, des collectivités Autochtones, des Premières nations, des Métis et des Inuits, des fabricants de canoës, et des habitants de l’île de la Tortue, de tout le Canada et du monde entier. »

Remontée à la source

Le nouveau Musée canadien du canot, dont l’ouverture est prévue pour l’été 2023, sera construit sur les rives du lac Little, au centre-ville de Peterborough : épicentre de la fabrication de canoës pendant plus d’un siècle. Le site se trouve sur le territoire traditionnel des Premières nations Anishinaabeg des Mississauga et des traités Williams.

Sur une représentation artistique, le musée à deux étages « qui réduit au minimum son empreinte sur le terrain de cinq acres », explique M. Ward, s’inspire clairement de la collection elle-même, et certains ont observé que son toit ressemble à un canoë à mi-portage.

« Nous voulions limiter le plus possible l’aménagement à l’aide de matériaux inertes ainsi que l’écoulement de l’eau, explique-t-il. Nous avons accordé beaucoup de soin à la gestion du site et de l’eau et au développement de la propriété ; c’est un bâtiment très bien conçu. » La structure permettra un meilleur contrôle environnemental pour préserver la collection, dont un quart provient de collectivités Autochtones et les trois quarts, de petits ateliers et de grandes entreprises et usines de canoës.

« L’important, c’est que l’installation permette d’accueillir les pratiques traditionnelles, comme la cérémonie de purification par la fumée », explique M. Ward en référence à la cérémonie culturelle pratiquée par de nombreux groupes Autochtones. Il explique que, dans de nombreux musées, la cérémonie de purification se déroule dans une pièce spéciale conçue pour accueillir la fumée. « Cela ne fonctionne pas vraiment avec les embarcations, car notre collection va de maquettes à des canoës [qui font] 53 pieds de long. »

Sur le plan architectural, certaines parties du musée intégreront beaucoup de bois massif et de bois lamellé-croisé, des produits canadiens qui sont des puits de carbone et contribuent à réduire l’empreinte carbone. « Nous souhaitons célébrer le savoir-faire de l’artisan, dit M. Ward, et cela sera facilement évoqué par l’odeur des chambres à vapeur utilisées par le fabricant de canoës sur place et par la circulation des piétons entre l’atelier, la Maison du canot et les quais voisins pour tester leurs nouvelles pagaies. »

Mais il y a plus que le savoir-faire. Dans un sens, chaque pagaie plongée dans les eaux adjacentes au musée appelle quelque chose de plus grand. « Dans notre pays, il y a tant de cours d’eau qui nous relient tous, dit M. Ward. Dès qu’on trempe un orteil ou une pagaie dans l’eau, on est relié à tous ces autres cours d’eau qui aboutissent dans les eaux salées et qui coulent vers les peuples du monde entier. »

Une histoire emblématique

  1. Ward sait que plus on regarde une chose de près, plus celle-ci est difficile à décrire. C’est le cas du canoë. Il est emblématique ; c’est certainement l’avis de de nombreux Canadiens, dit le conservateur. Mais dès qu’on essaie de définir la notion d’« emblématique », elle devient insaisissable. Qu’est-ce qu’un canoë ? Quelle signification doit-on y attribuer ? Quelle est sa relation avec son origine, qu’il s’agisse d’une collectivité comme les Haïdas ou les Mi’kmaqs, ou d’une personne non autochtone dont la vie a été profondément transformée par le canotage ? La réponse varie, et c’est ce qui rend le canoë si mystérieux et toujours renouvelé. »

Grâce au soutien de RBC et d’autres personnes, l’équipe du musée a pu entamer des conversations sur sa collection à l’échelle du pays, conversations qui procureront de nouvelles connaissances et perspectives aux trésors du musée. Les expositions sont censées être collaboratives et d’envergure nationale.

« Certaines histoires seront sans doute difficiles à entendre, car le pays tout entier est en voie d’accepter un passé qui n’a jamais été enseigné à l’école », explique M. Ward.

« Des conversations importantes se déroulent partout au pays, poursuit-il. Elles sont organiques et puissantes et nous avons beaucoup à apprendre en écoutant. »

Les nouvelles connaissances favoriseront les possibilités d’engagement et le gain d’une meilleure compréhension de cette embarcation énigmatique qui a contribué à façonner l’histoire du Canada. Le nouveau siège du Musée canadien du canot promet de capturer cette histoire et ce patrimoine et de créer un espace pour explorer toutes les histoires, des plus plaisantes aux plus nécessaires. « C’est une expérience qui reste en nous et qui nous relie au paysage comme rien d’autre dans notre pays complexe et merveilleux. »

Un engagement à construire un avenir meilleur. Apprenez-en davantage sur la façon dont RBC Gestion de patrimoine appuie les collectivités où nous vivons et travaillons.

Articles connexes

Que sont-ils devenus ? Le Dr Howard Ginsberg, le Dr Arash Zarrine-Afsar et le diagnostic de cancer en 10 secondes

Bien-être 5 minutes de lecture
- Que sont-ils devenus ? Le Dr Howard Ginsberg, le Dr Arash Zarrine-Afsar et le diagnostic de cancer en 10 secondes

L’autonomisation des jeunes Autochtones par l’éducation

Communautés autochtones 5 minutes de lecture
- L’autonomisation des jeunes Autochtones par l’éducation

L’artiste canadienne Azza El Siddique combine matériaux et technologies pour aider les gens à voir l’art différemment

Art et culture 6 minutes de lecture
- L’artiste canadienne Azza El Siddique combine matériaux et technologies pour aider les gens à voir l’art différemment