Recours à la technologie des soins de santé pour vivre longtemps chez soi

Bien-être
Présence communautaire

La pandémie et la dévastation qui ont frappé les établissements de soins de longue durée ont bouleversé la manière dont nous voyons notre propre vulnérabilité et notre santé.

Partager

Vous souvenez-vous de la publicité dans laquelle une femme âgée s’écriait avec désespoir : « À l’aide ! Je suis tombée et je n’arrive pas à me relever ! » ? C’était une publicité pour un système d’intervention médicale d’urgence 24 heures sur 24 qui permettait aux utilisateurs d’appeler le 911 en appuyant sur le bouton d’un petit appareil.

Depuis la fin des années 1980, la technologie des soins de santé pour les personnes âgées a beaucoup évolué. Malgré tout, ce produit de plus de 30 ans illustre comment certains des concepts les plus fondamentaux n’ont pas changé.

« Il s’agit d’un outil technologique fondamental qui a connu des améliorations radicales, déclare Michael Nicin, directeur général du National Institute on Ageing.

« La COVID a véritablement sonné l’heure de la révolution de la technologie des connexions virtuelles. »

La pandémie et la dévastation qui ont frappé les établissements de soins de longue durée ont bouleversé la manière dont nous voyons notre propre vulnérabilité et notre santé, et nous ont forcés à revoir sérieusement comment et où nous souhaitons vivre nos vieux jours. Pour beaucoup, l’expérience a suscité un fort désir de vieillir chez soi, que ce soit dans le domicile actuel ou dans un village-retraite. Mais comment s’y préparer à long terme ?

« Il y a eu un véritable éveil des consciences où beaucoup se sont dits : “Je ne veux pas finir comme ça. Je veux faire ce qui est possible de faire maintenant pour rester maître de ma situation, et non laisser le destin emporter les dernières étapes de ma vie” », dit M. Nicin.

Communiquer grâce à la technologie

L’isolement social, un trait distinctif de la COVID-19, frappe tout particulièrement et de façon disproportionnée les personnes âgées, les immigrants et les personnes à faible revenu. Cela peut avoir des conséquences désastreuses pour l’organisme. M. Nicin cite des recherches montrant que cela équivaut à fumer une quinzaine de cigarettes par jour.

L’emplacement géographique peut aussi jouer un rôle dans la solitude. Les familles canadiennes d’aujourd’hui mènent une vie très différente des générations précédentes. Les gens ont moins d’enfants, ce qui signifie qu’ils peuvent compter sur un moins grand nombre de leurs enfants adultes pour prendre soin d’eux. Selon les experts, la dispersion géographique des familles fait ressortir l’importance du Wi-Fi et de l’accès à cette technologie, devenue un besoin fondamental.

Comme si ce n’était déjà pas assez compliqué, certains facteurs, indépendants de notre volonté, viennent s’ajouter. À titre d’exemple, l’hiver peut être une période très difficile pour les Canadiens âgés qui ont des problèmes de mobilité ou de transport : ils sont essentiellement contraints de rester chez eux durant la saison froide.

La technologie peut jouer un rôle crucial pour atténuer cet isolement. C’est ce que nous avons observé tout au long de la pandémie, où grands-parents et petits-enfants, parfois éparpillés aux quatre coins du monde, ont pu communiquer grâce à des appels Zoom et des séances FaceTime.

« En vieillissant, nous commençons généralement à perdre des liens sociaux avec nos proches et notre entourage. La technologie peut donc grandement contribuer à relier les gens », déclare Alex Mihailidis, professeur et ingénieur biomédical à l’Université de Toronto. Il dirige un groupe de recherche qui examine le rôle de la technologie et les soins aux aînés et la façon dont l’intelligence artificielle pourrait être utile.

Les experts en soins aux aînés définissent la « technologie » au sens large et affirment que les solutions peuvent être très simples (l’installation de barres d’appui bien placées à la maison pour pallier les problèmes d’équilibre) ou bien plus sophistiquées (systèmes de télémonitorage à domicile). Ces systèmes peuvent détecter des niveaux de mouvement ou d’activité inhabituels, et ainsi prêter main-forte aux aidants en leur permettant de comprendre tout changement de santé ou les avertir d’un incident.

« Ces types de technologies peuvent faire une immense différence, tout en assurant la sécurité des personnes et en leur permettant de continuer de vivre chez elles », déclare M. Mihailidis.

« Des technologies très courantes existent : elles peuvent être utilisées et mises en œuvre à moindre coût et avoir un impact important. »

Les applis sont un autre outil peu coûteux qui peut alléger la prestation de soins. Certaines peuvent aider les proches aidants à communiquer entre eux leurs budgets et leurs notes de rendez-vous et à coordonner les horaires, par exemple.

Pour les personnes de 50 à 60 ans qui veulent planifier l’avenir, certaines solutions axées sur le vieillissement chez soi et de façon autonome peuvent être beaucoup plus complexes et coûteuses. Il s’agit notamment de rénovations potentiellement coûteuses de la maison, de l’installation de capteurs de chute ou d’un monte-escalier. Il peut aussi être question de déménager dans un plain-pied ou de se rapprocher des solutions de transport en commun et des services de santé.

« La principale raison expliquant pourquoi de nombreuses personnes décident de vivre dans une maison de soins infirmiers, par exemple, est qu’elles ne peuvent pas maintenir leur autonomie dans leur logement, déclare M. Nicin. Une simple chute peut vous faire perdre votre autonomie chez vous, et vous obliger du jour au lendemain à vivre dans un établissement pour toujours ».

« Les maisons de soins infirmiers finissent par devenir un lieu de dernier recours pour beaucoup de gens. »

Exploiter l’intelligence artificielle au service des aînés

Les recherches sur la façon dont l’intelligence artificielle et la robotique peuvent améliorer la prestation de soins et la qualité de vie du troisième âge sont à la pointe des développements technologiques des soins de santé.

Les chercheurs étudient comment l’intelligence artificielle peut aider à prédire le comportement des gens, et comment les robots peuvent contribuer à la socialisation et à la gestion des activités et des rappels quotidiens. Bien que des appareils prêts à l’emploi comme Alexa (Amazon) puissent gérer certains besoins fondamentaux, M. Mihailidis évoque des recherches qui suggèrent l’efficacité supérieure des robots animés, en particulier en ce qui concerne les personnes ayant des déficiences cognitives.

« J’étudie le rôle de l’intelligence artificielle et des technologies et la façon dont elles peuvent apprendre à connaître automatiquement la personne et s’adapter au niveau de soins qui sont fournis », indique M. Mihailidis, qui mène aussi des recherches sur le rôle de l’intelligence artificielle pour déterminer les changements dans la santé d’une personne.

« Comment prédire, avant qu’il ne soit trop tard pour une intervention, qu’une personne est peut-être atteinte de démence ? Comment prédire le risque de chute ou de fragilité chez certaines personnes afin de mettre en place un système d’interventions ? »

« La COVID-19 a révélé à quel point certains établissements de soins de longue durée manquent de financement et de personnel. Avec le passage imminent d’un grand nombre de personnes au troisième âge, l’investissement dans des technologies à faible main-d’œuvre pour aider le personnel à fournir des soins de meilleure qualité représentera une variable importante de l’équation », déclare M. Nicin.

Alors que la plupart des recherches sont toujours à un stade expérimental, certains établissements de soins officiels ont déjà commencé à utiliser la technologie de soins de santé la plus prometteuse que les experts espèrent pouvoir un jour transformer en option abordable et rentable pour une adoption en masse.

Un changement générationnel

Au cours de la prochaine décennie, les données démographiques sur la population des aînées évolueront fortement au Canada, et changeront aussi la façon dont nous aborderons la technologie. Il est essentiel de conserver une technologie aussi simple que possible.

Sur le plan émotionnel et pratique, une bonne façon de s’assurer que nos êtres chers comprennent notre volonté de vieillir à domicile consiste à planifier et à communiquer ce que l’on désire.

« Votre planification devrait être bien documentée et prévoir un mandat de protection pour vos biens et un mandat de protection pour les soins personnels. De cette façon, vos souhaits sont clairs si vous ne pouvez pas les communiquer vous-même », déclare Leanne Kaufman, présidente et cheffe de la direction de RBC Trust Royal.

Une planification peut éviter aux proches de devoir apprendre sur le tas en cas d’urgence ou d’être déroutés par un rôle de soignant pour lequel ils n’étaient pas préparés.

RBC Royal Trust et RBC Gestion de patrimoine sont des secteurs d’activité de Banque Royale du Canada. Veuillez cliquer sur le lien « Conditions d’utilisation » qui figure au bas de cette page pour obtenir plus d’information sur les entités qui sont des sociétés membres de RBC Gestion de patrimoine. Nous n’approuvons ni ne recommandons le contenu de cette publication, qui est fourni à titre d’information seulement et ne vise pas à donner des conseils. ® / MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada, utilisée(s) sous licence. © Banque Royale du Canada 2021. Tous droits réservés.

Articles connexes

Que sont-ils devenus ? Le Dr Howard Ginsberg, le Dr Arash Zarrine-Afsar et le diagnostic de cancer en 10 secondes

Bien-être 5 minutes de lecture
- Que sont-ils devenus ? Le Dr Howard Ginsberg, le Dr Arash Zarrine-Afsar et le diagnostic de cancer en 10 secondes

L’autonomisation des jeunes Autochtones par l’éducation

Communautés autochtones 5 minutes de lecture
- L’autonomisation des jeunes Autochtones par l’éducation

L’artiste canadienne Azza El Siddique combine matériaux et technologies pour aider les gens à voir l’art différemment

Art et culture 6 minutes de lecture
- L’artiste canadienne Azza El Siddique combine matériaux et technologies pour aider les gens à voir l’art différemment