Que sont-ils devenus ? Le Dr Howard Ginsberg, le Dr Arash Zarrine-Afsar et le diagnostic de cancer en 10 secondes

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Comment une aide financière d’Angels Den a aidé une équipe à promouvoir son idée dans de nouveaux domaines du diagnostic médical.

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En 2021, le neurochirurgien et ingénieur biomédical Howard Ginsberg, M.D., PhD, et le scientifique Arash Zarrine-Afsar, PhD, ont résumé en quatre minutes toute une décennie de recherche sur la détection des tumeurs au laser devant un panel de jurés et de célébrités. Ils participaient au concours Angels Den de la Fondation St. Michael’s, pendant lequel d’éminents scientifiques de calibre mondial présentent leurs innovations pour obtenir un financement de 500 000 $.

« Quatre minutes, c’est tout ce que nous avons eu… quatre minutes pour leur dire d’où nous venons, ce que nous avons accompli et quels sont nos objectifs », explique le Dr Ginsberg en souriant.

À l’époque, il était impensable de condenser quelque chose que le Dr Ginsberg, le Dr Zarrine-Afsar et leur équipe internationale avaient à l’esprit depuis si longtemps dans quelque chose de digestible, intelligent et capable de susciter assez d’intérêt pour obtenir le financement essentiel à ce projet-passion. Et pourtant, ils l’ont fait – et sont repartis avec le prix Keenan pour la découverte médicale, parrainé par RBC Gestion de patrimoine.

Justement, le principe même de leur recherche est de transformer quelque chose de complexe en quelque chose d’élégamment simple. Leur projet vise à condenser le processus de diagnostic d’une tumeur cancéreuse, qui peut prendre plusieurs jours dans la discipline de la pathologie, en un test précis de 10 secondes réalisé sur place. En seulement 10 secondes, un chirurgien peut savoir exactement ce à quoi il a affaire. 10 secondes pour poser un diagnostic qui pourrait sauver une vie sur la table d’exploitation. Selon cette logique, une présentation de quatre minutes est plus que suffisante.

Comment fonctionne le diagnostic en 10 secondes ?

Leur projet fonctionne ainsi : un appareil portable utilise un laser spécialisé et un système d’aspiration pour collecter plusieurs molécules de la tumeur et les envoyer vers un analyseur chimique. L’équipe a créé une banque d’empreintes moléculaires pour une myriade de tumeurs. Le rapprochement entre les molécules collectées et la base de données donne un diagnostic définitif du type de tumeur à partir de centaines de possibilités diagnostiques, en 10 secondes seulement.

Le Dr Zarrine-Afsar explique que ces résultats permettent de prendre des décisions en temps réel, par exemple pour déterminer si une tumeur réagirait mieux à la radiothérapie, à la chimiothérapie ou à la chirurgie.

Le Dr Zarrine-Afsar s’empresse de souligner que leur projet n’est pas le premier à combiner ces types de technologies. « Le domaine de la spectrométrie de masse, en tant que technique de diagnostic biologique, est en pleine croissance », dit-il. « Ce que Howard et moi avons fait, c’est résoudre des problèmes techniques. »

Repousser les frontières de la technologie du cancer

Six mois après avoir obtenu le financement d’Angels Den, l’équipe a exploité son idée dans de nouveaux domaines du diagnostic médical. Par exemple, le Dr Zarrine-Afsar et son équipe examinent son application dans le cancer du poumon.

Mais chaque nouveau domaine pose de nouveaux défis. « Nous étudions le projet sous l’angle académique et en même temps, nous essayons de le commercialiser », explique le Dr Ginsberg, en ajoutant que le projet n’est jamais absent de leurs pensées – les deux scientifiques échangent constamment des messages ou des courriels à son sujet. « Nous pensons que ce projet a une valeur énorme pour les patients, pour le système de santé canadien et même pour le reste du monde. »

Selon le Dr Zarrine-Afsar, la valeur du diagnostic de cancer en 10 secondes ne fait aucun doute. « Il est clair que cette plateforme de diagnostic est capable de détecter de multiples maladies et formes de cancer. »

Cependant, tout le projet repose sur la capacité du Dr Ginsberg et du Dr Zarrine-Afsar à se procurer le financement qui leur permettra de le développer pleinement. « En général, le financement soumis à l’examen des pairs récompense des projets à faible risque », précise le Dr Zarrine-Afsar. « Angels Den est vraiment unique à cet égard, dans la mesure où le programme peut soutenir des projets très prometteurs dès leurs premières phases, et c’est quelque chose que nous ne voyons pas souvent dans les systèmes canadiens de financement soumis à l’examen du public ou des pairs. »

Gagner en notoriété au-delà des soins de santé

Le projet a reçu des financements de la Société canadienne du cancer et des Instituts de recherche en santé du Canada, source de financement capitale pour la recherche médicale du pays. « Le système de financement fonctionne comme un effet boule de neige… plus vous avez de financement, plus votre idée est considérée comme valide », commente le Dr Zarrine-Afsar.

Cependant, souligne le Dr Ginsberg, bien que le projet soit encore en phase de développement, il existe une ambition de le commercialiser, et le fait d’avoir remporté un financement d’Angels Den nous donne un autre type de validation de la part du grand public, des grandes entreprises et des sociétés de capital-risque. « Cela nous donne une validation du point de vue commercial. » Le Dr Ginsberg déclare qu’il a été approché par des inconnus qui ont entendu ou vu la présentation aux Angels Den et souhaitent investir dans le concept. « Ce résultat a été génial pour nous. »

L’objectif est maintenant de trouver les bonnes personnes et d’avoir accès aux tumeurs afin d’élargir la base de données et de prouver que la même approche peut être utilisée pour diagnostiquer d’autres formes de cancer comme le cancer du poumon ou de la peau, dit le Dr Ginsberg. « Jusqu’à présent, nous avons un bon taux de succès… quelle que soit la tumeur que nous analysons, nous arrivons à l’identifier. »

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