Les prix élevés de l’or devraient continuer de soutenir le TSX, tandis que les incertitudes persistantes entourant les tarifs douaniers nous incitent à privilégier les catégories de titres à revenu fixe considérées comme moins risquées.
18 juin 2025
Par Matt Altro, CFA et Luis Castillo
Le marché boursier canadien a connu une première moitié d’année turbulente, affichant un repli régulier, mais modeste, en amont du « jour de la libération », suivi d’un apaisement des craintes dans un contexte de dialogue constructif à la Maison-Blanche. Depuis, le TSX s’est adjugé plus de 10 % et a atteint un nouveau sommet historique. En particulier, l’or a continué d’être un facteur important de ce rendement. La forte progression de l’or (bond d’environ 25 % depuis le début de l’année) a renforcé la confiance des investisseurs à l’égard des mines d’or, car la hausse des prix du lingot a dynamisé le levier d’exploitation et la forte croissance des bénéfices. La vigueur de l’or est en grande partie attribuable aux achats des banques centrales mondiales. Les importations d’or de la Chine ont atteint un sommet de 11 mois, progressant de 73 % sur un mois en avril étant donné que la Banque populaire de Chine (la banque centrale chinoise) a assoupli les restrictions sur les entrées de lingots. L’or est également largement considéré par les investisseurs comme une couverture contre les risques géopolitiques, d’inflation et liés au dollar américain, et, selon nous, ces facteurs pourraient maintenir les prix de ce métal élevés dans un avenir prévisible.
De plus, les valorisations des banques se situent maintenant à un niveau supérieur aux moyennes historiques, ce qui nous porte à nous demander dans quelle mesure elles peuvent augmenter. Même si RBC Marchés des Capitaux a mis à jour ses prévisions pour les exercices 2026 et 2027 afin d’inclure une solide croissance des bénéfices et une normalisation de la provision pour pertes sur créances, nous continuons de surveiller un contexte plus large de ralentissement de la croissance des prêts et de risque lié au crédit à la consommation.
L’inflation s’est récemment raffermie et nous pensons que la trajectoire de la politique de taux directeur de la Banque du Canada sera largement déterminée par l’ampleur de la poursuite du ralentissement de l’économie. L’incertitude commerciale à l’échelle mondiale continue d’inspirer la prudence aux investisseurs, malgré les prévisions consensuelles de bénéfices pour 2025 pour le TSX indiquant une croissance d’environ 9 %, ce qui serait un niveau sain. La valorisation du TSX a grimpé au cours de l’année, s’établissant maintenant à 15,8 fois le ratio cours/bénéfice prévisionnel, comparativement à la moyenne sur 10 ans de 15 fois. De même, les primes de risque des actions (le rendement supplémentaire que les investisseurs exigent par rapport à un placement sans risque) sont également inférieures à la moyenne à long terme, ce qui nous indique que les investisseurs pourraient négliger certains de ces facteurs de risque à court terme.
Comme l’inflation intérieure se rapproche déjà de la cible de la Banque du Canada (BdC), nous estimons que celle-ci dispose de la souplesse nécessaire pour réagir à un possible ralentissement économique en réduisant davantage son taux directeur. Toutefois, nous doutons qu’il soit nécessaire de le faire pour l’instant, car la banque a déjà procédé à des réductions d’un total de 225 points de base (pb) depuis le milieu de 2024 et les avantages de ces réductions se répercutent déjà sur l’économie. En fait, les nouveaux paquets d’aide du gouvernement libéral et l’évolution positive des enjeux touchant au commerce et aux tarifs douaniers ont fait en sorte que les investisseurs ont commencé à remettre en question la nécessité d’une aide économique supplémentaire de la banque centrale. La BdC reste dans l’expectative, à la recherche d’éléments plus probants de détérioration de l’économie avant d’ajuster davantage son taux directeur.
À la suite des ventes massives induites par les tarifs douaniers au début d’avril, l’apaisement des tensions commerciales a fait rebondir les actifs à risque, qui ont commencé à frôler à nouveau leurs niveaux d’avant les tarifs. La forte remontée boursière depuis la mi-avril a déjà fait passer l’indice des actions canadiennes au-dessus de ses sommets précédents, tandis que le rendement supplémentaire exigé par les investisseurs en raison du risque de défaillance des obligations de sociétés canadiennes, aussi connu sous le nom d’écart de taux, a diminué en raison du renforcement de la confiance des investisseurs. En fait, les écarts de taux de la plupart des catégories de titres à revenu fixe ont fait un aller-retour complet vers leurs niveaux de la fin de 2024. Dans l’ensemble, les écarts de taux des obligations de sociétés au Canada demeurent inférieurs à leur moyenne historique, ce qui nous indique peu de signes d’importantes préoccupations sur les marchés.
Nous rappelons aux investisseurs que la situation entourant les tarifs douaniers demeure fluide et qu’elle devrait continuer d’alimenter l’incertitude sur les marchés mondiaux. Lorsque la contrepartie offerte pour le risque est si faible, les investisseurs sont vulnérables si les perspectives se détériorent. C’est pourquoi nous préférons les catégories plus sûres du marché des titres à revenu fixe, comme les titres du gouvernement du Canada et les titres de sociétés de catégorie investissement, plutôt que les catégories plus risquées, comme les obligations à rendement élevé émises par des sociétés affichant un bilan plus faible.
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