Panorama de mi-année 2025 : Europe

Analyse
Perspectives

Les prochains paquets d’aide de la région offriront de nouvelles occasions aux investisseurs boursiers, mais les marchés obligataires surveilleront de près la viabilité budgétaire des pays.

Partager

18 juin 2025

Par Frédérique Carrier et Rufaro Chiriseri, CFA

Actions européennes

L’Europe commence à s’attaquer à ses problèmes structurels, ce qui ouvre possiblement la voie à des changements importants et durables. En effet, l’UE cherche à augmenter ses dépenses de défense et l’Allemagne investit davantage dans les infrastructures. Cette introduction de nouvelles mesures budgétaires devrait aider à soutenir l’économie, même si les tarifs douaniers américains représentent un obstacle.

Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’UE portent sur les normes d’hygiène alimentaire, la taxe sur les services numériques et les dispositions de la taxe sur la valeur ajoutée de l’UE. L’offre de l’UE d’acheter du gaz naturel liquéfié et de l’équipement de défense ou de réduire à zéro ses tarifs douaniers sur les produits industriels des États-Unis pourrait être insuffisante pour inciter les États-Unis à réduire ses tarifs douaniers à l’encontre de l’UE. À l’heure actuelle, le taux tarifaire effectif moyen imposé par les États-Unis sur les biens de l’UE atteint 11 %. Il s’agit d’une hausse importante par rapport au taux de 2 % qui était en vigueur au début de l’année et cela représente un obstacle important pour les exportateurs. Si un cadre commercial n’est pas adopté sous peu et que les États-Unis ne reculent pas par rapport aux tarifs douaniers actuels, nous croyons que l’UE pourrait très probablement riposter en relevant les tarifs sur des importations américaines pouvant atteindre 100 milliards d’euros. Une telle escalade freinerait probablement la croissance du PIB européen cette année.

L’Europe, en particulier l’Allemagne, a eu recours à des mesures budgétaires en raison d’une possible réduction par les États-Unis de leur soutien en matière de sécurité et de défense dans la région. Nous nous attendons à ce que ces mesures fassent grimper le PIB de l’UE d’environ 0,3 point de pourcentage en 2026 et en 2027, ce qui atténuera l’incidence des tarifs douaniers. RBC Marchés des Capitaux s’attend à ce que la croissance du PIB de la zone euro atteigne 1,6 % en 2026.

L’indice MSCI Union économique et monétaire européenne (UEM), un indicateur des actions européennes, se négocie à une valorisation selon le ratio cours/bénéfice de 15,4 fois les prévisions consensuelles des bénéfices sur 12 mois, ce qui est à peu près conforme à sa moyenne à long terme. Il se négocie également à escompte par rapport aux actions américaines, même sur une base ajustée en fonction des secteurs. Nous préférons les secteurs susceptibles de profiter des mesures budgétaires, comme certains segments des produits industriels qui comprennent la défense et les matières. Selon nous, les banques devraient profiter de l’amélioration des perspectives de croissance à moyen terme de la région et de l’accentuation de la courbe des taux, tout en continuant d’offrir des rendements intéressants aux actionnaires au moyen de dividendes et de rachats d’actions. Nous sommes conscients que les secteurs assujettis aux tarifs douaniers ainsi que ceux exposés à une devise forte sont moins susceptibles d’enregistrer des rendements supérieurs.

Les actions européennes se négocient à des niveaux qui correspondent à peu près à la moyenne historique

Ratio C/B prévisionnel sur 12 mois de l’indice MSCI Union économique et monétaire européenne (UEM)

Ratio C/B prévisionnel sur 12 mois de l’indice MSCI Union économique et
      monétaire européenne (UEM)

Le graphique linéaire montre le ratio cours/bénéfice prévisionnel sur 12 mois de l’indice MSCI Union économique et monétaire européenne (UEM), un indicateur des actions européennes, de juin 2015 à mai 2025. La moyenne des bénéfices prévisionnels pour cette période est de 15,0 fois. L’indice se négocie actuellement à 15,4 fois.

Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg; données jusqu’au 10 juin 2025.

Titres à revenu fixe européens

Selon nous, les taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) sont bien positionnés; une situation qui laisse entrevoir une pause en juillet, mais qui ne marque pas la fin du cycle de réduction des taux. Si la croissance devait ralentir de façon inattendue, nous sommes d’avis que la BCE réduirait de 25 pb supplémentaires en septembre et que le taux d’intérêt final serait de 1,75 %.

À notre avis, la diminution des pressions sur les salaires, la baisse des coûts de l’énergie et le raffermissement de l’euro continueront de soutenir le processus de désinflation de 2025 en vue d’atteindre la cible d’inflation de 2,0 % de la BCE. La croissance économique future sera touchée par le taux tarifaire effectif des États-Unis qui devrait rester supérieur aux niveaux d’avant le 2 avril, et nous croyons qu’il est peu probable que le bond de la croissance du PIB au premier trimestre se poursuive du deuxième au quatrième trimestre. Malgré ces défis, les économistes de RBC s’attendent à une croissance plus élevée de 1,2 %, comparativement aux prévisions de la BCE de 0,9 % en 2025, compte tenu de la vigueur du PIB au premier trimestre.

Nous croyons que la plupart des gouvernements de la zone euro devraient continuer d’enregistrer des déficits importants à court terme et que les risques de viabilité budgétaire pourraient passer au premier plan. L’Allemagne dispose d’une marge de manœuvre budgétaire pour emprunter, mais la France et l’Italie font déjà face à des restrictions budgétaires en raison de leur niveau d’endettement élevé. Ailleurs, les niveaux d’endettement de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce devraient s’améliorer, selon nous. Toutefois, les écarts de taux des obligations d’État de la zone euro par rapport à l’Allemagne se sont resserrés, en particulier dans les pays moins bien notés, et sont maintenant en territoire plus riche. Par conséquent, nous préférons une sous-pondération à court terme. Pour les investisseurs à long terme, nous croyons que les taux des obligations d’État allemandes à dix ans supérieurs à 2,60 % permettent d’envisager d’étoffer ces positions.

Malgré les difficultés liées à la politique commerciale, les paramètres fondamentaux des sociétés sont demeurés stables et les secteurs des technologies de l’information et des industries de base se sont nettement améliorés. Les taux de défaillance des obligations à rendement élevé ont augmenté et se situent à des niveaux observés pour la dernière fois en 2011. Pour cette raison, nous préférons les obligations de catégorie investissement. Compte tenu de la remontée liée aux allègements tarifaires, les écarts de taux sont maintenant serrés et nous prévoyons un élargissement, en particulier pour les obligations à rendement élevé jusqu’à la fin de l’année. Cela dit, nous croyons qu’il existe encore des occasions dans les obligations de catégorie investissement à court terme, qui offrent des taux intéressants et une protection du revenu pour atténuer l’élargissement potentiel des écarts de taux.


RBC Gestion de patrimoine est une division opérationnelle de Banque Royale du Canada. Veuillez cliquer sur le lien « Conditions d’utilisation » qui figure au bas de cette page pour obtenir plus d’information sur les entités qui sont des sociétés membres de RBC Gestion de patrimoine. Nous n’approuvons ni ne recommandons le contenu de cette publication, qui est fourni à titre d’information seulement et ne vise pas à donner des conseils.

® / MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada utilisée(s) sous licence. © Banque Royale du Canada 2025. Tous droits réservés.


Entrons en contact


Nous voulons discuter de votre avenir financier.

Articles connexes