Le pire en ce qui concerne la volatilité des tarifs douaniers semble être passé. Les marchés se concentrent maintenant sur les tarifs douaniers restants en place et leur incidence sur les tendances économiques nationales et la politique de la Fed.
18 juin 2025
Kelly Bogdanova, Thomas Garretson, CFA
Malgré l’importante volatilité du printemps causée par les tarifs douaniers extrêmement élevés – y compris le délestage de près de 19 % de l’indice S&P 500 – les principaux indices américains sont maintenant proches de leur niveau à l’amorce de l’année.
Le pire en ce qui concerne la volatilité des tarifs douaniers nous semble être chose du passé. RBC Gestion mondiale d’actifs estime que le taux tarifaire effectif moyen aux États-Unis se situera entre 13 % et 15 %, ce qui est nettement inférieur à la fourchette de 22 % à 27 % avant que l’administration Trump ne renonce à des tarifs douaniers astronomiques. Toutefois, nous croyons qu’un taux de 13 % à 15 % demeure suffisamment élevé pour générer des difficultés et des incertitudes économiques, étant donné qu’il s’agirait du taux le plus élevé depuis 1941 et qu’il est nettement supérieur au niveau de 2,4 % en 2024.
Une croissance du PIB inférieure à la moyenne, comme celle que prévoit Services économiques RBC – 1,6 % en 2025 et 1,3 % en 2026 – pourrait signifier une croissance des bénéfices de l’indice S&P 500 inférieure aux prévisions consensuelles. RBC Marchés des Capitaux prévoit un bénéfice de 258 $ par action en 2025, ce qui se traduit par une croissance de 4,5 % sur 12 mois, ce qui est inférieur aux prévisions consensuelles de 265 $ par action et de croissance de 7,5 %. Comme les réductions de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) pourraient reprendre à l’automne et s’accélérer l’an prochain, nous pensons que les investisseurs se concentreront bientôt sur les perspectives de bénéfices pour 2026. Même si les prévisions consensuelles de croissance nous semblent trop élevées, une croissance même modérée en 2026 pourrait soutenir le marché dans la mesure où les risques de récession n’augmentent pas de façon importante.
Wall Street continuera de surveiller les politiques de Washington, mais celles-ci auront probablement moins d’effet sur le marché que la saga des tarifs douaniers. Nous pensons que les républicains du Sénat et de la Chambre des représentants seront forcés de faire des compromis sur la grande et belle loi, appelée en anglais « One Big Beautiful Bill Act » par nécessité politique, même s’il est possible que le processus soit très compliqué. Nous avons l’impression que le marché a déjà largement intégré les dispositions fiscales favorables à la consommation et les incitatifs favorables aux entreprises du projet de loi.
Compte tenu des risques persistants liés à l’économie et à la croissance des bénéfices, ainsi que des valorisations excessives, nous recommandons toujours d’investir dans des actions américaines jusqu’à un niveau de pondération inférieur ou égal, mais pas supérieur, à celui du marché. Nous continuons de privilégier les actions de croissance des dividendes et technologiques.
Le graphique à barres montre la croissance sur 12 mois des bénéfices de l’indice S&P 500 de 2022 à 2024, ainsi que les prévisions consensuelles pour 2025 et 2026, en date de juin 2025. Les bénéfices ont augmenté de 5,4 % en 2022, de 0,9 % en 2023 et de 9,8 % en 2024. Selon les prévisions consensuelles, les bénéfices devraient augmenter de 7,5 % en 2025 et de 13,1 % en 2026. RBC Marchés des Capitaux prévoit une croissance plus faible de 4,5 % en 2025.
Sources : Bloomberg (croissance passée des bénéfices et prévisions consensuelles pour 2025 et 2026), Stratégie d’actions américaines RBC Marchés des Capitaux (prévision de 4,5 % pour 2025); données en date du 16 juin 2025.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a adopté une approche attentiste dans la première moitié de l’année, mais nous nous attendons à ce qu’elle soit plus active dans la seconde moitié. Nous croyons que la banque centrale continuera d’évaluer les nouvelles données sur le marché de l’emploi et l’inflation au cours de l’été, mais nous nous attendons à ce que le marché de l’emploi ralentisse davantage, ce qui devrait ouvrir la voie à une autre série d’assouplissements modestes de la politique monétaire, à commencer par une première réduction de taux dès septembre.
Le taux de rendement de l’obligation du Trésor à 10 ans demeure un signal clé du marché et de l’économie pour les investisseurs. Au cours de la dernière année, il a évolué dans une fourchette d’environ 3,75 % à 4,75 %, clôturant le mois de mai à environ 4,50 %. Si ce taux de rendement dépasse 4,75 %, cela pourrait être un signe d’un nouveau risque lié à l’inflation ou au déficit budgétaire; les niveaux inférieurs à 3,75 % ont généralement coïncidé avec les craintes liées à la croissance économique et à la récession. Nous nous attendons à ce que cette fourchette se maintienne, mais comme l’activité économique devrait s’essouffler plus tard cette année, nous prévoyons une légère baisse vers un niveau de 4,00 %.
Malgré la volatilité accrue, les obligations ont offert un semblant de stabilité. Les obligations du Trésor et les obligations de sociétés de catégorie investissement ont produit des rendements positifs pendant la majeure partie de l’année, tandis que les obligations municipales ont été nettement à la traîne. Comme le montre le graphique, les obligations municipales avaient cédé 4 % à un moment donné en avril, en raison de la combinaison de la volatilité liée aux tarifs douaniers et de craintes croissantes selon lesquelles cette catégorie d’actif ne deviendra plus fiscalement avantageuse. Même si ces craintes se sont estompées, la contre-performance persistante de ces titres pourrait offrir aux investisseurs des points d’entrée qui leur permettront de faire fructifier leur argent.
Même si les valorisations des obligations municipales demeurent relativement bon marché, celles des obligations de sociétés sont encore une fois historiquement chères. Au cours des 25 dernières années, les investisseurs en obligations de sociétés ont reçu, en moyenne, un rendement supplémentaire de 1,5 % par rapport à celui des titres du Trésor comparables; après la reprise du marché depuis avril, cet avantage en matière de taux a fondu à 0,8 %, soit presque de moitié. Par conséquent, le risque de baisse associé aux obligations de sociétés pourrait maintenant l’emporter sur leur potentiel de hausse, mais, en l’absence de récession, nous nous attendons à ce qu’elles se comportent de la même façon que les titres du Trésor à la fin de l’année.
Le graphique linéaire montre le rendement des principaux indices obligataires américains pour 2025. Les obligations du Trésor ont inscrit un rendement de 2,5 %, les obligations de sociétés de catégorie investissement, de 2,3 % et les obligations municipales, de 1,0 %.
Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg; données au 30 mai 2025.
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