Nous continuons de privilégier les actions britanniques à grande capitalisation de qualité qui se négocient à un cours inférieur à celui de leurs concurrents étrangers et nous préférons les obligations d’État à court terme et les obligations de catégorie investissement à court terme.
18 juin 2025
Par Frédérique Carrier et Rufaro Chiriseri, CFA
Après un début prudent, le gouvernement travailliste a franchi deux étapes : un rapprochement avec l’Europe qui pourrait éventuellement comprendre d’autres mesures et un « accord commercial » avec les États-Unis. Même si les tarifs douaniers de base de 10 % imposés par les États-Unis demeurent, certains allègements tarifaires ont été obtenus pour les voitures, l’acier et l’aluminium britanniques, de sorte que les tarifs douaniers effectifs moyens sur les importations du Royaume-Uni atteignent 11 %.
Bien qu’il s’agisse de réalisations importantes, leur incidence sur l’économie britannique devrait être modeste. La reprise du dialogue avec l’UE ne fait qu’éliminer certains des obstacles créés par le Brexit, étant donné que les nouveaux tarifs douaniers effectifs moyens sur les exportations britanniques sont presque les mêmes que ceux qui auraient été appliqués si les tarifs réciproques avaient été maintenus.
L’économie du Royaume-Uni a commencé l’année sur des bases raisonnables, mais selon nous, une forte hausse des impôts et des coûts de l’énergie nuira fort probablement à la croissance économique. Des sondages menés par la Confederation of British Industry et la société d’études de marché GfK laissent entrevoir une détérioration continue de la confiance des entreprises et des consommateurs. RBC Marchés des Capitaux prévoit une croissance du PIB de seulement 1,0 % en 2025 et 0,9 % en 2026.
Le gouvernement tente de secouer une économie anémique au moyen de plans de dépenses en construction résidentielle, en défense et en infrastructures. Le premier ministre a annoncé une augmentation des dépenses de défense de 2,3 % du PIB actuellement à 2,5 % d’ici 2027 et d’autres augmentations sont probables; la chancelière a quant à elle mis de côté 113 milliards de livres sterling pour des projets d’infrastructures pendant le mandat actuel du parlement. Les impôts et les emprunts devraient donc encore augmenter.
Pour les investisseurs en actions à grande capitalisation, des niveaux de valorisation intéressants sont plus importants que le contexte national. Ce dernier a tendance à avoir une incidence plus marquée sur les actions à petite capitalisation.
L’indice FTSE All-Share se négocie bien en deçà de son ratio cours/bénéfice médian à long terme comparativement aux marchés développés mondiaux, même en tenant compte des différences sectorielles.
Même si nous recommandons actuellement de sous-pondérer légèrement ce marché, les actions britanniques à grande capitalisation de qualité qui se négocient à escompte par rapport aux actions comparables de compétiteurs étrangers représentent des occasions intéressantes pour les investisseurs mondiaux, selon nous. Nous privilégions également les titres financiers dont les valorisations sont attrayantes, en raison de leurs rendements élevés pour les actionnaires au moyen de dividendes et de rachats d’actions.
Le graphique linéaire montre les résultats de l’enquête mensuelle sur les attentes à l’égard des commandes industrielles de la Confederation of British Industry de mai 2007 à mars 2025. On demande aux répondants s’ils s’attendent à une augmentation ou à une diminution de la production au cours des trois prochains mois. Un plus grand nombre de répondants s’attendaient à des baisses pendant la grande crise financière (2008-2010), pendant la pandémie de COVID-19 (2020-2021) et depuis le début de 2024.
Source : Confederation of British Industry
La Banque d’Angleterre emprunte une voie « prudente et graduelle ». Même si notre scénario de base prévoit un assouplissement de 75 points de base (pb) jusqu’à la fin de l’année, les risques de hausse de l’inflation demeurent, en particulier dans le secteur des services, ce qui pourrait freiner les réductions. L’inflation des salaires demeure nettement supérieure au niveau de 3,0 % à 3,5 %, ce qui est compatible avec un niveau d’inflation de 2,0 %, mais plus important encore, les données récentes montrent des signes d’essoufflement. De plus, nous pensons que les intentions d’embauche des entreprises continueront de reculer, ce qui limitera la croissance des salaires et, ultimement, l’inflation globale au deuxième semestre de 2025.
La situation budgétaire du Royaume-Uni est également sous pression, les données sur les emprunts du gouvernement au premier trimestre ayant atteint le quatrième plus haut niveau jamais enregistré. Les besoins de dépenses du Trésor sont élevés, en particulier dans les soins de santé, l’éducation et la défense. Même si les coûts d’emprunt plus élevés et la baisse de la croissance de la productivité exacerbent ces pressions budgétaires, nous prévoyons un trou budgétaire de 13 G£ à 23 G£ selon les calendriers de dépenses. La chancelière dispose de trois options pour s’attaquer à ce problème : 1) ajuster les règles budgétaires qu’elle a imposées elle-même, 2) réduire les dépenses ministérielles, ou 3) augmenter les impôts.
La décision du Trésor d’orienter davantage les émissions vers les titres de créance à court terme est probablement attribuable à la baisse de la demande de la part des compagnies d’assurance et des caisses de retraite, ainsi qu’aux taux de rendement plus élevés des obligations à long terme. Bien que cette préférence pour les échéances plus courtes devrait favoriser les obligations d’État, les préoccupations budgétaires et les attentes d’une inflation persistante ont incité les investisseurs à exiger des taux de rendement plus élevés pour les obligations à long terme. Selon nous, les obligations d’État resteront sensibles à ces facteurs. À court terme, nous préférons les obligations d’État à échéance courte. Pour ce qui est des pondérations à long terme, nous croyons que les taux de rendement des obligations d’État à 10 ans supérieurs aux moyennes depuis le début de l’année de 4,61 % sont intéressants.
D’une part, les paramètres fondamentaux des sociétés se sont améliorés en raison de la hausse des marges bénéficiaires au premier trimestre. En revanche, les valorisations semblent élevées, car les écarts de taux se sont resserrés à des niveaux inférieurs aux moyennes sur un an. Par conséquent, les écarts de taux ne rémunèrent pas adéquatement le risque de crédit que prennent les investisseurs, en particulier dans le cas des obligations à rendement élevé. À court terme, nous préférons investir dans des obligations de qualité inférieure, de catégorie investissement et à court terme afin de nous prémunir contre d’éventuels élargissements des écarts de taux. Nous observons de la valeur dans les obligations bancaires de premier rang, ainsi que dans les secteurs de la consommation de base et des communications.
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