Les perspectives des actions asiatiques seront probablement tributaires des tarifs douaniers américains, des mesures de relance chinoises et des changements structurels qui s’opèrent au Japon. Les données fondamentales stables soutiennent un optimisme prudent à l’égard des obligations de catégorie investissement.
2 Décembre 2024
Par Jasmine Duan, Nicholas Gwee, CFA, Kennard Ling et Shawn Sim
Selon nous, l’annonce et la mise en œuvre des mesures de relance seront les principales priorités de la Chine en 2025. Après avoir réorienté la politique monétaire en septembre 2024, les décideurs ont commencé à mettre en place des mesures pour stabiliser l’économie et soutenir le marché boursier. Comme le nouveau gouvernement américain entrera en fonction en janvier 2025 et qu’il mettra ses politiques en œuvre par la suite, nous nous attendons à ce que la Chine y réponde en déployant des mesures de soutien supplémentaires.
Les droits de douane potentiels de 60 % imposés par les États-Unis sur les biens chinois, conjugués aux restrictions commerciales additionnelles, pourraient provoquer de la volatilité au sein des actions chinoises. RBC Gestion mondiale d’actifs estime que ces droits de douane pourraient réduire le PIB réel global de la Chine de 1,6 % deux ans après leur mise en œuvre. Toutefois, nous sommes d’avis que si les mesures de soutien budgétaires chinoises sont substantielles – le marché s’attend actuellement à ce qu’elles totalisent au moins 1,4 % du PIB –, elles pourraient largement compenser l’incidence négative des tarifs douaniers et de la baisse des exportations.
Le graphique à colonnes compare le rendement de l’indice MSCI Chine et de l’indice MSCI Japon en monnaie locale pendant la période de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, d’avril 2018 à janvier 2020, selon cinq phases. Au cours de la phase d’escalade (d’avril à août 2018), l’indice MSCI Chine a reculé d’environ 10 %, tandis que l’indice MSCI Japon a progressé d’environ 1 %. Au cours de la phase d’impasse (d’août à décembre 2018), l’indice MSCI Chine a reculé d’environ 5 % et l’indice MSCI Japon, d’environ 1,4 %. Au cours de la phase de trêve (de décembre 2018 à avril 2019), l’indice MSCI Chine a progressé d’environ 15 % et l’indice MSCI Japon a fait du surplace. Au cours de la phase de nouvelle escalade (d’avril à septembre 2019), l’indice MSCI Chine a reculé d’environ 13 % et l’indice MSCI Japon, d’environ 6,5 %. Au cours de la phase de négociation et de signature de l’entente (de septembre 2019 à janvier 2020), l’indice MSCI Chine a gagné environ 19 % et l’indice MSCI Japon, environ 16 %. Au cours de la période, l’indice MSCI Chine a progressé d’environ 2,5 % et l’indice MSCI Japon, d’environ 7,5 %.
Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg.
Au nombre des principales préoccupations à l’égard de la croissance de la Chine, notons la dette des gouvernements locaux et le ralentissement continu du marché immobilier. Nous croyons que le gouvernement est déterminé à stabiliser le marché immobilier, ce qui est essentiel pour stimuler la demande intérieure et soutenir la valorisation du marché boursier. Nous continuons de faire preuve d’un optimisme prudent à l’égard des actions chinoises, car de nombreux obstacles économiques semblent déjà pris en compte par le marché. Nous entrevoyons plus de potentiel de hausse que de risque de baisse en 2025.
Notre point de vue positif à l’égard des actions japonaises est soutenu par : notre conviction que la cible d’inflation de 2 % sera bientôt atteinte de manière durable, les entrées potentielles d’investissements provenant de l’amilocalisation et du rapatriement des activités, la probabilité que les sociétés japonaises augmentent les rendements pour les actionnaires, la possibilité d’une forte demande intérieure découlant de l’épargne élevée et des hausses de salaire, et les rentrées de fonds à venir du nouveau programme de compte d’épargne pour les particuliers.
En revanche, les risques sont que le Government Pension Investment Fund du Japon privilégie possiblement les obligations japonaises au détriment des actions japonaises, que la Banque du Japon (BdJ) réduise ses placements dans les FNB d’actions et, enfin, que la volatilité du yen pèse sur les bénéfices des entreprises.
Le climat politique au Japon est devenu plus imprévisible, car le gouvernement de coalition au pouvoir a perdu sa majorité aux élections à la Chambre basse. Nous croyons que le nouveau gouvernement, qui sera probablement toujours dirigé par le Parti libéral démocrate, enlèvera du mordant au programme budgétaire du premier ministre Shigeru Ishiba.
Les économistes s’attendent généralement à ce que la Banque du Japon continue d’augmenter son taux directeur jusqu’à la fin de 2025. Selon nous, l’arrivée de l’administration Trump accroît les perspectives d’une économie américaine un peu plus vigoureuse, ce qui est positif pour les actions japonaises dans l’ensemble. Toutefois, nous choisirions soigneusement les exportateurs en raison des risques associés aux tarifs douaniers américains et au resserrement de la réglementation américaine par rapport à la Chine, un important marché d’exportation japonais.
À l’approche de 2025, les marchés des titres de créance asiatiques font face à un contexte macroéconomique complexe qu’influenceront les possibles tensions géopolitiques mondiales et politiques protectionnistes américaines sous la prochaine administration Trump. Les craintes des marchés à l’égard des tarifs douaniers que les États-Unis prévoient imposer dans la région devraient exercer des pressions sur les titres de créance asiatiques. Nous privilégions les obligations asiatiques de catégorie investissement, malgré des écarts de taux serrés, étant donné que nous nous attendons à ce que les taux de rendement des obligations du Trésor américain soient plus élevés et à ce que la courbe des taux des titres du Trésor américain s’accentue. Les institutions financières asiatiques, en particulier les grandes banques, semblent en bonne position selon nous pour gérer la volatilité des devises et pourraient profiter d’un contexte inflationniste. Dans l’ensemble, la demande ferme de taux totaux élevés, l’offre modérée et la stabilité des paramètres fondamentaux justifient notre optimisme prudent à l’égard des titres de créance asiatiques.
Le graphique illustre l’écart de taux (en points de base) de l’indice des obligations de sociétés asiatiques (hors Japon) de catégorie investissement libellées en dollars américains pour la période allant du début de 2024 à la fin d’octobre 2024. Il montre que l’écart de taux se resserre de manière constante depuis le début de 2024, s’élargissant brièvement pour les mois d’août et de septembre, avant de se resserrer de nouveau à la fin d’octobre 2024, juste avant la victoire de Donald Trump aux élections.
Source : Bloomberg.
La Chine entame 2025 soumise à des pressions qu’elle connaît bien, se retrouvant en plein dans la ligne de mire du plan tarifaire du président élu Donald Trump, qui menace d’imposer des droits de douane de 60 % sur les importations chinoises. Toutefois, nous nous attendons à ce que cette menace serve de monnaie d’échange pour obtenir des concessions de la Chine et à ce que les tarifs imposés soient moins élevés. Au niveau national, la Chine a adopté un programme budgétaire en novembre 2024 pour s’attaquer aux risques liés à l’endettement des gouvernements locaux. Cette décision fait suite à une série de mesures de soutien monétaires annoncées en septembre 2024 visant à relancer le secteur immobilier et à stimuler la consommation. D’autres mesures devraient être annoncées au cours des prochains mois, à notre avis. Malgré la faible confiance des consommateurs, des secteurs comme les services alimentaires et les voyages aériens font assurément preuve de résilience. Les obligations de catégorie investissement demeurent notre préférence sur le marché des titres de créance chinois.
Au Japon, les décisions de la banque centrale continent d’être étroitement guidées par les mouvements du yen. Le contexte qui a précédé la victoire électorale de Trump et le fait que les marchés s’attendent à ce que les taux de rendement des obligations du Trésor américain augmentent en raison de celle-ci ont entraîné une dépréciation du yen. Une hausse de taux à court terme par la Banque du Japon pourrait être envisageable si la monnaie japonaise continue de faiblir de façon excessive, ce qui ferait grimper les prix à l’importation pour les consommateurs et les entreprises et freinerait la demande intérieure. Nous privilégions les titres de créance japonais de catégorie investissement, car ils devraient constituer une protection défensive contre une hausse potentielle des taux de rendement des obligations d’État japonaises et l’imposition possible de droits de douane de 10 % à 20 % par le futur gouvernement Trump.
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