La complexité accrue du contexte boursier et la possibilité d’une réorientation de la politique de la Fed signifient que les investisseurs devront faire preuve de souplesse en 2025.
2 Décembre 2024
Par Kelly Bogdanova et Thomas Garretson, CFA
Les marchés doivent habituellement composer un lot d’incertitudes à tout moment, mais 2025 comporte certaines complexités inhabituelles qui pourraient influer sur les rendements ainsi qu’entraîner de la volatilité et des occasions.
Il ne fait aucun doute dans notre esprit que les participants aux marchés porteront une attention beaucoup plus étroite à Washington en 2025. Et ce, même si les politiques de Washington ne sont pratiquement pas considérées comme des moteurs importants des rendements boursiers américains au fil du temps.
En plus des politiques fiscales et réglementaires favorables à la croissance que devraient mettre en œuvre l’administration Trump et un Congrès « républicain », le marché pourrait devoir composer avec les politiques tarifaires les plus musclées des 100 dernières années ou presque. La tâche de la Fed de prévoir l’inflation et la croissance du PIB et de bien calibrer les taux d’intérêt est donc plus complexe. Les inconnues entourant les droits de douane, notamment la façon dont les divers partenaires commerciaux réagiront, compliqueront la sélection des secteurs et des titres.
Toutes choses étant égales par ailleurs, Eric Lascelles, économiste en chef de RBC Gestion mondiale d’actifs Inc., prévoit que les politiques du président élu Donald Trump stimuleront légèrement la croissance économique au cours de l’année. Il anticipe une croissance du PIB de 2,3 % en 2025, supposant que les tarifs réels seront quelque peu réduits par rapport à la proposition initiale de Trump, qui voulait appliquer des droits de douane de 60 % sur les biens chinois et de 10 % sur les biens d’autres pays. La prévision du PIB de Lascelles est supérieure à la prévision consensuelle de 1,9 % de Bloomberg.
L’écart entre une croissance du PIB de 2,3 % et de 1,9 % est important pour les bénéfices de l’indice S&P 500 – la vache à lait du marché – et influe sur la possibilité que les bénéfices et les rendements sectoriels s’étendent au-delà des titres des sept merveilles. Compte tenu des gains exceptionnels enregistrés par les actions américaines ces deux dernières années, en grande partie grâce à la résilience de la croissance économique et aux bénéfices robustes des sept merveilles, la croissance des bénéfices de 14,6 % sur 12 mois que prévoient les analystes pour 2025 nous semble optimiste. Pour que cette prévision se réalise, nous pensons qu’il faudrait une croissance du PIB d’au moins 2,3 % et que la contribution du marché s’étende au-delà des actions technologiques. Le taux de croissance des bénéfices de 14,6 % se traduit par un bénéfice par action de 276 $, soit plus que la prévision de 271 $ par action de RBC Marchés des Capitaux, qui suppose un rendement des cours d’environ 10 % de l’indice S&P 500 en 2025.
Le graphique à barres montre la croissance sur 12 mois des bénéfices de l’indice S&P 500 pour 2022 et 2023, ainsi que les prévisions consensuelles pour 2024 à 2026. Pour 2022, la croissance réelle des bénéfices s’est établie à 4,8 % et pour 2023, à 1,5 %. Pour 2024, l’estimation consensuelle est une croissance de 9 %, suivie de 14,6 % en 2025 et de 13,1 % en 2026.
Source : Refinitiv I/B/E/S; données en date du 22 novembre 2024.
Nous sommes optimistes à l’égard des actions américaines, mais demeurons vigilants, compte tenu des complexités. Les investisseurs devraient limiter leurs attentes de rendement, et nous leur recommandons de commencer l’année sans surpondérations sectorielles importantes. Nous croyons que les marchés donneront des occasions de tirer parti des perturbations sectorielles et sous‑sectorielles en 2025. Faites preuve de souplesse.
La Fed pourrait marquer une pause dans ses réductions de taux plus tôt que tard. Nous nous attendons à ce que la Fed continue de pencher en faveur d’autres réductions de taux pendant le premier trimestre de 2025, alors que des questions subsistent quant à la véritable santé du marché de l’emploi. Toutefois, à notre avis, les politiques favorables à la croissance de la nouvelle administration Trump risquent de surchauffer une économie déjà robuste aux États-Unis et, par conséquent, d’alimenter les craintes d’un autre épisode inflationniste. Nous estimons que la Fed poursuivra son cycle d’assouplissement au premier trimestre, avant de faire une pause à un taux cible d’environ 4,25 %.
Une hausse de taux est possible en 2025. Même si la probabilité d’une hausse de taux est faible, comme à la fin des années 1990, la Fed pourrait demeurer dans un état de calibrage relativement constant en fonction de l’évolution de l’économie. La hausse de l’inflation serait de toute évidence le facteur qui inciterait les décideurs à se réactiver, mais la poursuite de la croissance économique pourrait également les inciter à freiner les ardeurs.
La forme de la courbe des taux des titres du Trésor dira aux investisseurs tout ce qu’ils doivent savoir en 2025, selon nous. Une courbe des taux aplatie sera le principal indice que la Fed parvient à maintenir l’équilibre entre l’économie, l’inflation et le marché de l’emploi. Si la courbe devait s’inverser de nouveau en raison de la hausse des taux à court terme, cela pourrait indiquer que le marché s’attend à ce que la Fed relève son taux pour contrer la croissance et les pressions inflationnistes. Tout comme nous prévoyons que la Fed maintiendra son taux à 4,25 % en 2025, nous nous attendons à ce que le taux des obligations du Trésor à 10 ans se négocie autour de niveaux similaires l’an prochain, mais l’éventail des possibilités est large.
Les taux de rendement à l’échelle des titres à revenu fixe devraient rester nettement supérieurs aux moyennes historiques. L’optimisme économique a fait grimper les valorisations du marché du crédit à des niveaux extrêmes sans précédent, tandis que moins de réductions de taux à venir signifie que les liquidités et les titres à duration courte devraient offrir un revenu attrayant. Cela dit, nous demeurerions enclins à augmenter la duration et à réduire l’exposition au risque de crédit tout au long de 2025.
Le graphique présente les prévisions consensuelles moyennes de Bloomberg à l’égard du taux directeur américain et d’obligations du Trésor de diverses échéances pour la fin de 2025, les barres indiquant la fourchette des estimations des analystes sondés. Taux des fonds fédéraux : moyenne, 3,3 %; minimum, 2,5 %; maximum, 4,25 %. Taux des obligations du Trésor à 2 ans : moyenne, 3,2 %; minimum, 1,9 %; maximum, 4,15 %. Taux des obligations du Trésor à 5 ans : moyenne, 3,4 %; minimum, 2,5 %; maximum, 4,1 %. Taux des obligations du Trésor à 10 ans : moyenne, 3,8 %; minimum, 3,0 %; maximum, 4,75 %. Taux des obligations du Trésor à 30 ans : moyenne, 4,0 %; minimum, 3,2 %; maximum, 5,1 %.
Sources : RBC Gestion de patrimoine et sondage consensuel des analystes de Bloomberg pour novembre 2025.
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