Examinons trois méthodes d’évaluation d’une entreprise susceptibles de vous aider à déterminer la justesse du montant d’une éventuelle offre d’achat et la situation financière actuelle de votre entreprise.
Déterminer la valeur de son entreprise est une étape primordiale pour un propriétaire qui envisage de céder son affaire dans un avenir pas trop lointain.
Selon une étude menée par KPMG en 2023, une transition démographique importante se prépare au Canada chez les chefs d’entreprise. L’étude révèle que 73 % des propriétaires d’une entreprise familiale pensent passer la main d’ici trois à cinq ans.
Avoir une bonne idée de la valeur de sa société n’est pas utile uniquement pour le propriétaire qui planifie sa retraite et compte vendre son entreprise pour en dégager un capital, mais peut également être important dans d’autres situations (par exemple, pour envisager un gel successoral). Lorsque vient le temps d’établir précisément la valeur de votre entreprise, il peut être judicieux de recourir aux services d’un expert en évaluation. Ces spécialistes calculent généralement la juste valeur marchande des entreprises qu’ils évaluent. La démarche particulière et les facteurs à prendre en compte varient au cas par cas, mais dans le cas d’entreprises à capital fermé, trois méthodes sont généralement reconnues : une méthode fondée sur la valeur des actifs, une méthode fondée sur les résultats et une méthode fondée sur le marché
Nota : Les renseignements suivants donnent un aperçu des méthodes d’évaluation d’une entreprise. Étant donné l’unicité de la situation et de la structure de chaque entreprise, il est crucial de demander conseil à des conseillers qualifiés et à des fiscalistes et conseillers juridiques professionnels, afin que votre situation et vos besoins soient pris en compte comme il convient et que la méthode choisie pour déterminer précisément la juste valeur de votre entreprise soit la mieux adaptée à votre cas personnel
Cette méthode, qui consiste à calculer la valeur d’une entreprise en s’intéressant uniquement à la valeur de ses actifs nets, s’emploie généralement dans les situations suivantes :
Cette approche, à supposer que l’entreprise soit viable, permet de déterminer la juste valeur marchande de tous ses actifs et de tous ses passifs. Un évaluateur considérera généralement les éléments suivants :
Selon cette approche, la juste valeur marchande des actions ordinaires de la société est égale au montant net des justes valeurs marchandes des actifs et des passifs.
Cette méthode est adaptée aux entreprises qui dégagent un rendement du capital intéressant et dont un acheteur hypothétique est motivé par les bénéfices ou flux de trésorerie futurs. Elle convient lorsque la capacité de générer des gains d’une entreprise est supérieure à la valeur des actifs individuels dont elle est propriétaire. Les approches de capitalisation des bénéfices, de capitalisation des flux de trésorerie et d’actualisation des flux de trésorerie sont autant de méthodes fondées sur les résultats qui peuvent servir à évaluer une entreprise.
Intéressons-nous à l’approche de capitalisation des bénéfices, qui convient bien à une entreprise établie et parvenue à maturité. Ce type d’entreprise n’a pas besoin d’investir dans de coûteuses immobilisations, et ses bénéfices futurs sont généralement prévisibles et raisonnablement chiffrables.
Cette méthode nécessite de calculer les bénéfices annuels qu’elle pourra en principe dégager à l’avenir, ou bénéfices prévisibles. Ses résultats financiers passés peuvent en être un bon indicateur. Il peut toutefois être nécessaire de rajuster les bénéfices passés pour éliminer l’incidence de certains éléments non récurrents ou non économiques, comme :
Le bénéfice prévisible annuel est alors multiplié par un multiple de capitalisation. Ce multiple est l’inverse du taux de rendement exigé par un acheteur hypothétique pour son investissement dans l’entreprise. Par exemple, un acheteur désireux d’obtenir un rendement de 20 % sur son investissement multipliera le bénéfice prévisible par cinq (1/20 % = 5) pour calculer la valeur de l’entreprise. À noter que le taux de rendement qu’un acheteur hypothétique peut exiger varie au fil du temps et selon la situation et reflète le risque propre à l’investissement étudié. Cet acheteur hypothétique tiendra probablement compte de risques comme :
Plusieurs méthodes peuvent être employées pour déterminer le taux de rendement adéquat pour évaluer une entreprise. La méthode du coût moyen pondéré du capital (CMPC) est couramment utilisée. Le CMPC est le taux de rendement déterminé par le coût moyen pondéré de la dette et le rendement des capitaux propres. Un expert en évaluation peut généralement aider à faire ce calcul. Le CMPC obtenu correspond au multiple à utiliser pour évaluer l’entreprise.
On multiplie alors le bénéfice prévisible par ce multiple pour calculer la valeur de l’entreprise. La valeur de l’entreprise représente la juste valeur marchande de l’actif net utilisé pour assurer l’exploitation courante (appelé actif net réévalué) et la survaleur qui peut être transférée à un acheteur potentiel (ce qui comprend l’achalandage). La juste valeur marchande des actifs hors exploitation, ou actifs excédentaires, c’est-à-dire les actifs appartenant à l’entreprise qui ne sont pas employés ou requis dans ses activités courantes, est alors ajoutée à cette valeur.
La somme de la valeur de l’entreprise et de la juste valeur marchande des actifs hors exploitation représente la valeur globale de l’entreprise. Il faut encore soustraire la valeur de toute dette portant intérêt impayée pour déterminer la juste valeur marchande des actions ordinaires de la société1.
La méthode fondée sur le marché est l’approche la plus courante en vue de la vente d’une entreprise. Elle s’appuie sur des données issues de l’évaluation par le marché d’autres sociétés ouvertes (cotées en bourse) ou fermées raisonnablement comparables à l’entreprise considérée. Des sociétés comparables sont des entreprises qui œuvrent dans un même secteur d’activité et une même région que l’entreprise évaluée et qui, si possible, sont d’une taille relativement équivalente (chiffre d’affaires ou nombre d’employés comparables, etc.). Les deux méthodes fondées sur le marché largement utilisées sont l’approche fondée sur plusieurs opérations précédentes et l’approche fondée sur plusieurs sociétés ouvertes.
Dans l’approche fondée sur plusieurs opérations précédentes, les multiples d’évaluation implicites sont dérivés d’acquisitions de sociétés à capital fermé œuvrant dans le même secteur d’activité que l’entreprise évaluée. Supposons, par exemple, qu’un propriétaire souhaite faire évaluer son entreprise et ait repéré deux sociétés à capital fermé comparables ayant récemment changé de mains dans le cadre de deux opérations distinctes et indépendantes :
Fort de ces données, le propriétaire pourrait déterminer la valeur de son entreprise en multipliant le BAIIA prévisible le plus récent de cette dernière par 4,5, soit le multiple du BAIIA implicite moyen des deux opérations privées. Il devrait alors ajouter la juste valeur marchande de tous les actifs hors exploitation et soustraire la valeur de toutes les dettes porteuses d’intérêt de la société pour déterminer la juste valeur marchande de ses actions ordinaires.
Dans l’approche fondée sur plusieurs sociétés ouvertes, on évalue une entreprise en fonction des multiples d’évaluation dérivés de la valeur d’entreprise de sociétés comparables cotées en bourse. Imaginons, par exemple, qu’un propriétaire souhaite faire évaluer son entreprise et ait repéré deux sociétés ouvertes comparables, sans dette, dont l’information financière la plus récente contient les renseignements suivants :
Le ratio de la valeur de l’entreprise sur le chiffre d’affaires implicite moyen des deux sociétés est égal à 0,84. Comme les sociétés ouvertes sont généralement de beaucoup plus grande taille, exercent des activités dans plus de régions et sont plus diversifiées que les sociétés à capital fermé, il serait inadéquat d’évaluer une société à capital fermé au moyen du même multiple que pour une société ouverte sans appliquer un abattement. Dans cette situation, supposons qu’un évaluateur a déterminé qu’un abattement de 45 % serait adéquat. Le propriétaire pourrait alors déterminer la valeur d’entreprise de sa société en multipliant le chiffre d’affaires prévisible le plus récent de cette dernière par 0,46, soit le multiple du chiffre d’affaires implicite moyen des deux sociétés ouvertes moins un abattement de 45 % (0,84 × 55 % = 0,46)[PH1] . Il devrait alors ajouter la juste valeur marchande de tous les actifs hors exploitation et soustraire la valeur de toutes les dettes porteuses d’intérêt de la société pour déterminer la juste valeur marchande de ses actions ordinaires.
Une fois la valeur de son entreprise déterminée, le propriétaire connaît-il pour autant le prix auquel il peut la vendre ? Pas forcément. Dans une vente réelle, les acheteurs potentiels pourraient vouloir acquérir l’entreprise pour un prix différent de sa juste valeur marchande.
Cela pourrait dépendre de plusieurs facteurs, notamment les aptitudes à la négociation et la solidité financière des deux parties, ainsi que la possibilité pour l’acheteur d’utiliser les actifs de l’entreprise d’une façon qui lui soit propre. Par exemple, un acheteur pourrait être disposé à acquérir l’entreprise à un prix supérieur à sa juste valeur marchande en tenant compte des synergies potentielles qu’il espère réaliser après l’opération. Ces synergies pourraient ne pas exister pour d’autres acquéreurs potentiels, qui ne seraient dès lors pas prêts à payer le même prix.
La détermination de la juste valeur marchande d’une entreprise permet aux propriétaires d’une entreprise d’évaluer la justesse du montant d’une offre d’achat potentielle et la situation financière actuelle de leur entreprise.
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