Un an plus tard, qu’est-ce qui a compté, au-delà de la richesse ?

Vieillir en santé
Au-delà de la richesse

Faits saillants de certains des épisodes qui auront particulièrement retenu votre attention au cours de cette dernière année

« Plus vous en connaîtrez sur ces sujets, plus la conversation vous semblera facile et meilleure sera la situation dans laquelle se retrouvera votre famille. »
Leanne Kaufman, Présidente et cheffe de la direction de RBC Trust Royal

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Transcript

Orateur initial:

Bonjour, et bienvenue à Au-delà de la richesse avec votre animatrice, Leanne Kaufman, présidente et cheffe de la direction de RBC Trust Royal. Pour la plupart d’entre nous, parler de sujets comme le vieillissement, la fin de la vie et la planification successorale n’est pas facile. C’est pourquoi nous leur consacrons ce balado qui vous donne l’occasion d’en entendre parler tout en profitant des grandes connaissances de certains des meilleurs experts dans le domaine au pays. Aujourd’hui, nous voulons vous fournir des renseignements qui vous aideront à vous protéger, vous et votre famille, dans le futur. Voici votre animatrice, Leanne Kaufman.

Leanne Kaufman :

Lorsqu’on réfléchit à ce qui compte au-delà de la richesse, sans doute que les premières choses qui nous viennent à l’esprit sont notre santé et nos proches. Penser à ce qu’il adviendra après notre décès ou si nous sommes frappés d’incapacité… voilà des sujets que bon nombre d’entre nous éprouvent de la difficulté à aborder, bien qu’il soit important que nous le fassions. Telles sont les conversations difficiles mais néanmoins essentielles que le présent balado vise à proposer à notre auditoire.

Alors que nous célébrons le premier anniversaire de ce balado, j’aimerais remercier les nombreux experts qui ont partagé leurs connaissances et leurs conseils afin de vous aider, vous qui êtes à l’écoute, à vous préparer à l’imprévu ainsi qu’à vous faire profiter, de même que votre famille, d’un peu de tranquillité d’esprit tandis que vous vous employez à élaborer vos plans en matière de succession et de longévité.

Aujourd’hui, nous mettons l’accent sur certains des principaux épisodes qui auront particulièrement retenu votre attention au cours de cette dernière année. Pour débuter, nous plongeons dans un domaine qui touche un si grand nombre de Canadiens, soit la démence et les troubles cognitifs. Tant du point de vue de ceux qui reçoivent un diagnostic de démence que de ceux qui les appuient et de leurs proches. Commençons par nous intéresser aux faits.

Si l’on se réfère aux données du recensement de 2021, on s’attend à ce que le nombre de Canadiens âgés de plus de 85 ans triple au cours des 25 prochaines années. L’agence canadienne responsable de la santé publique a publié des statistiques montrant que la prévalence des personnes affligées de démence dûment diagnostiquée correspond à environ 25 pour cent de la population âgée de plus de 85 ans. Comme ces chiffres portent sur les cas de démence diagnostiquée, il se pourrait fort bien que le nombre réel de ces cas soit encore plus élevé. Cela signifie que nous pouvons nous attendre à ce que le nombre de Canadiens souffrant de démence augmente de manière quasi exponentielle au cours des prochaines décennies. Si vous portez attention aux médias, vous savez que notre pays n’est pas suffisamment bien préparé pour prendre en charge le nombre actuel de personnes atteintes de démence, sans parler de la hausse du nombre de ces personnes à laquelle nous pouvons nous attendre dans l’avenir.

Leanne Kaufman :

Laura Tamblyn Watts est fondatrice et cheffe de la direction de CanAge, l’organisme national canadien en matière de défense des intérêts des aînés, qui s’est intéressée à cette question dans son plus récent rapport intitulé Dementia in Canada Cross-Country Report. Voici ce qu’elle avait à dire.

Laura Tamblyn Watts :

Au terme de notre rapport, nous avons constaté qu’aucune administration de notre pays ne pouvait être considérée comme étant prête. Pour moi, la statistique qui me semble la plus révélatrice est la suivante : en 2020, au Canada, nous comptions environ 6 500 000 enfants âgés de 17 ans ou moins, soit environ 6,5 millions d’enfants. Et nous dénombrions environ 2 300 pédiatres. Cela signifie qu’au Canada il y a un pédiatre pour quelque 2 800 enfants. En 2020, le nombre de personnes âgées était supérieur au nombre d’enfants. En effet, en 2020, nous dénombrions 6,8 millions de personnes âgées et cette même année, à travers le pays, nous dénombrions 327 gériatres. Cela signifie que nous pouvons compter sur les services d’un gériatre, soit l’un de ces spécialistes qui traitent les personnes âgées adultes et qui n’interviennent pas seulement à l’égard de la démence, mais de tous les maux qui peuvent affliger cette cohorte… Ainsi donc, il y a un gériatre par 21 000 personnes âgées. Et, en vérité ce bilan est encore plus inquiétant puisque, de ces 327 gériatres, plusieurs partent à la retraite et que rares sont ceux qui intègrent la profession.

Leanne Kaufman :

Comme vous l’a dit Laura, notre système de santé est affligé de lacunes importantes. Les diagnostics de démence à eux seuls augmenteront à mesure que la population vieillit, sans parler des nombreux autres problèmes de santé auxquels les Canadiens vieillissants seront confrontés. Attardons-nous donc au laps de temps qui s’écoule entre le moment où la déficience ou les signes de déficience commencent et celui où quelqu’un reçoit un diagnostic.

Laura Tamblyn Watts :

Nous savons que peuvent être observés pendant environ 10 ans des troubles cognitifs légers. Le premier aspect touché est celui de la pensée abstraite générale ainsi que la tolérance au risque. Il s’agit là de l’une des raisons pour lesquelles nous nous soucions de cette question au-delà de celle qui concerne la richesse. Cette réalité a une incidence sur votre richesse puisque c’est à cette étape que certains adoptent des comportements financiers hautement risqués et que nous devons veiller à ce que soient prévus des mécanismes de soutien. Survient ensuite l’étape au cours de laquelle la personne touchée tente d’obtenir un diagnostic, ce pour quoi il faut compter une année ou jusqu’à cinq années de plus, ce qui veut dire qu’en vérité, avant d’obtenir un diagnostic, il faut être en mesure de gérer les troubles cognitifs pendant une période pouvant atteindre les 15 ans.

Leanne Kaufman :

Il peut donc s’écouler jusqu’à 15 ans avant d’obtenir un diagnostic. Et le nombre de gériatres au Canada est extrêmement faible, mais il y a de l’espoir.

Laura Tamblyn Watts :

Vous pouvez poser de nombreux gestes pour prévenir la démence. Peut-être pas toutes les formes de démence, mais de nombreuses formes de cette maladie. D’une certaine manière, il s’agit des mêmes gestes qu’il convient de poser pour prévenir quoi que ce soit, c’est-à-dire bien manger et faire de l’exercice. Si vous réduisez votre consommation d’alcool, vous vous rendez service. Si vous agissez sur le plan de l’obésité, vous vous rendez service. Si vous cessez de fumer ou si vous fumez moins, vous vous rendez service. Et si vous entreprenez quelque activité physique que ce soit, vous vous rendez service. Les recherches concernant le maintien de l’activité cérébrale sont tout à fait intéressantes. En l’espèce, il est question de santé cérébrale.

Apprendre à jouer d’un instrument de musique. Même si vous n’êtes pas doué, comme c’est mon cas, le simple fait d’essayer permet de créer des liens entre les hémisphères de votre cerveau et de veiller à son bon fonctionnement. Un autre exemple est celui de l’apprentissage d’une nouvelle langue. Encore une fois, le fait que vous soyez bon importe peu. C’est plutôt le fait d’apprendre qui importe. Cette approche à l’égard de l’apprentissage et de la planification tout au long de la vie contribue également à limiter les soucis plus tard. En matière de gestion de la richesse, il est essentiel d’envisager des scénarios de simulation. Il est très utile de s’intéresser à ce qui pourrait se passer sur le plan de la planification personnelle et familiale. Le simple fait d’envisager des scénarios de simulation et d’élaborer un plan pourrait, dans certains cas, non seulement permettre de réduire votre niveau de stress, mais également de maintenir votre activité cérébrale. La clé tient au diagnostic précoce. Indiscutablement, la technologie s’avérera utile et de nouveaux traitements sont en voie de développement.

Leanne Kaufman :

Le message de Laura est clair : montrez-vous proactif, soyez préparé et planifiez pendant que vous jouissez encore de l’ensemble de vos capacités cognitives. À cet égard, vous devez notamment disposer d’un plan successoral. Commençons par une façon dont vous pouvez entreprendre de vous protéger dans l’éventualité où vous seriez frappé d’incapacité, en ayant une procuration. Il faut prévoir deux types de procuration : une procuration relative aux actifs et une procuration relative aux soins personnels – ces documents sont désignés par des noms légèrement différents dans d’autres parties du pays. Kimberly Whaley, associée fondatrice de Whaley Estate Litigation Partners, explique la différence entre ces deux types de procuration.

Kimberly Whaley :

De façon plus générale, une procuration est évidemment un document juridique. Elle permet aux adultes aptes de nommer une ou plusieurs personnes à titre de fondé de pouvoir, de leur accorder des pouvoirs et de leur laisser des instructions dans un document afin qu’ils prennent des décisions à leur place. En ce qui a trait à la propriété, elle permet notamment à une personne choisie par le constituant de gérer ses finances, de payer ses factures, de gérer ses placements ou de payer des impôts. Le fondé de pouvoir doit s’assurer que les fonds sont disponibles pour les soins personnels du mandant, ce qui constitue une bonne transition vers la procuration relative aux soins personnels. Il s’agit aussi d’un document juridique. Vous pouvez habiliter une personne à donner son consentement aux décisions relatives à la santé, aux soins médicaux, au logement, à la nutrition, à l’habillement, à la sécurité, à l’hygiène, etc. Le rôle du fondé de pouvoir est en fait de prendre les dispositions nécessaires, pas nécessairement de fournir les soins. Il y a une distinction entre la procuration relative aux actifs et la procuration perpétuelle relative aux biens. La deuxième concerne les cas où le mandant devient incapable de prendre des décisions, Leanne.

Leanne Kaufman :

Pour mettre cette conclusion en contexte…

Kimberly Whaley :

Le choix du fondé de pouvoir est un sujet très sérieux. Évitez de nommer quelqu’un qui ne s’entend pas avec sa fratrie, qui est financièrement irresponsable, qui ne peut pas gérer ses propres affaires, qui est dans un autre pays ou qui souffre d’un handicap empêchant des décisions prudentes. Il est donc essentiel de bien choisir le fondé de pouvoir, mais aussi de lui indiquer sa nomination et d’obtenir son accord. Vous pouvez aussi expliquer votre choix et vos motifs à vos proches. Faites aussi simple que possible et donnez toutes les instructions verbales ou écrites nécessaires au fondé de pouvoir pour l’aider à bien remplir son rôle.

Leanne Kaufman :

À présent, pour vous aider à réaliser votre planification successorale, vous pouvez avoir recours dans votre plan à un certain nombre d’outils qu’on oublie parfois, comme c’est le cas de l’assurance. Rares sont ceux d’entre nous qui comprennent véritablement de quelle façon l’assurance peut être utilisée de manière judicieuse dans le cadre de notre planification successorale. Non seulement l’assurance peut-elle couvrir les frais associés au transfert de richesse, mais elle peut également protéger et accroître la richesse que nous laisserons derrière nous. Pour citer Robin Goodman, vice-présidente, Assurance, Planification fiduciaire et successorale à Services financiers RBC Gestion de patrimoine…

Robin Goodman :

J’aimerais que l’on trouve un autre terme qu’« assurance » pour que la différence soit bien comprise. Il s’agit de l’un des outils les plus efficaces et les plus avantageux sur le plan fiscal parmi l’ensemble des solutions dont nous disposons en matière de planification fiscale pour nos familles.

En fait, je pense que le plus grand mythe est que l’assurance vie n’est pas nécessaire en l’absence de patrimoine. Comme vous l’avez dit, beaucoup de gens sont d’avis que l’assurance est une mesure de protection, et c’est en effet le cas si vous n’avez pas d’autres ressources pour subvenir adéquatement aux besoins de votre famille. C’est sans conteste l’un des objectifs fondamentaux de l’assurance et l’un de ses principaux usages, mais elle peut être utilisée à tant d’autres fins. Honnêtement, plus une famille est riche, plus l’assurance devient attrayante pour elle. Nous ajustons simplement la structure en fonction des besoins.

L’assurance n’est pas réservée aux gens qui n’ont pas d’autre élément que celle-ci dans leur patrimoine. L’assurance, en fait, est un outil vraiment, vraiment, vraiment efficace pour les gens qui ont un patrimoine à léguer. Mais il faut y réfléchir autrement. Ne vous souciez pas de votre âge. Ne vous demandez pas si vous êtes assez riches ou non. Si vous souhaitez ajouter à vos régimes un outil de planification de patrimoine fiscalement avantageux (qui ne les modifie pas), nous pouvons le faire. Le cas échéant, je pense que les gens devraient envisager l’assurance, car il s’agit d’une solution réellement intéressante en matière de planification.

Leanne Kaufman :

Évoquons maintenant un autre outil de planification successorale qui n’est pas bien compris et qui est sous-utilisé, comme c’est le cas de l’assurance, soit les fiducies.

Malgré ces représentations des fiducies comme constituant des outils réservés aux personnes extrêmement fortunées, nous pouvons affirmer que le recours aux fiducies ici, au Canada, a vraiment évolué. De mon point de vue, je dirais que les fiducies, qui jadis constituaient dans une large mesure un outil plutôt patriarcal destiné aux veuves, avant de se transformer peut-être un peu plus en un outil de planification fiscale, ont emprunté la forme que nous leur connaissons aujourd’hui. J’affirmerais encore, si vous me permettez le jeu de mots, que, selon moi, les fiducies n’ont absolument pas encore rendu l’âme au Canada. Il existe une multitude de façons intéressantes par l’entremise desquelles les familles peuvent faire appel à cet outil souple pour combler leurs besoins en matière de planification successorale. Mon amie de longue date et collègue, Elena Hoffstein, qui est avocate chez Miller Thompson, S.E.N.C.R.L., s.r.l. et qui s’intéresse particulièrement à tous les aspects de la planification successorale, de la relève des entreprises familiales et de la réorganisation d’entreprise, décrit quel usage certains de ses clients font des fiducies dans leurs plans successoraux actuellement.

Elena Hoffstein :

Les fiducies sont utilisées en matière de planification successorale du vivant du constituant ainsi que pour gérer les actifs après la mort, la mort constituant le moment déterminant. Les fiducies sont donc utilisées dans une large mesure pour éliminer ou reporter l’impôt au décès. Comme il s’agit du facteur pertinent, je considère toujours que le décès constitue le point de départ de toute discussion. L’objectif est de réduire ou d’éliminer l’impôt sur le revenu, voire l’impôt américain sur la succession, dans la mesure où il s’applique, ou dans les administrations comme en Ontario, où les frais d’homologation sont élevés afin de réduire ou d’éliminer ces derniers. L’objectif principal est de transmettre le patrimoine à la prochaine génération de manière fiscalement avantageuse. Et, à titre d’exemple, entre vifs ou dans un contexte de planification du vivant, une situation courante tient à un gel successoral alors qu’un client souhaite geler la valeur de ses actifs, toute croissance future allant au bénéfice d’une fiducie dont les membres des générations futures figurent parmi les bénéficiaires. Ainsi donc, cela permet de faire abstraction de l’impôt sur la croissance future de l’auteur du gel et de le transférer de manière avantageuse. Je pense qu’il s’agit là de la principale raison pour laquelle nous nous tournons vers les fiducies.

La deuxième raison, et toutes ces raisons sont en quelque sorte liées, concerne les intérêts successifs. Prenons un exemple, particulièrement plus répandu de nos jours, en pensant à une famille recomposée alors que le désir est de veiller à ce que les besoins du conjoint actuel soient parfaitement bien comblés, tout en faisant en sorte que la succession passe aux enfants émanant de cette relation, ou de cette relation et de relations précédentes, au moment du décès du conjoint. Une autre raison testamentaire, au moment de la réception de ces actifs par les représentants de la prochaine génération, selon les valeurs en cause, serait de retarder la distribution aux enfants à un âge quelconque, au-delà du seuil de 18 ans.

Et la troisième raison tient à un mécanisme qui permet d’offrir une protection financière aux membres vulnérables de la famille, comme ceux qui sont victimes de toxicomanie, qui dépensent sans compter et qui ne savent pas gérer l’argent, voire les membres de la famille qui souffrent de problèmes mentaux ou qui présentent des restrictions sur le plan de l’âge, comme je viens de l’évoquer.

Leanne Kaufman :

Si les fiducies constituent un formidable outil, Elena recommande également ce qui suit…

Elena Hoffstein :

Il convient de les utiliser avec prudence tant au cours de la vie qu’en rapport avec le décès. Plusieurs éléments entrent en cause, et la sélection des fiduciaires de même que d’autres facteurs doivent véritablement être pris en compte.

Leanne Kaufman :

L’assurance et les fiducies peuvent être des outils utiles dans votre planification successorale. Cependant, un autre aspect de votre plan successoral dont vous ne souhaitez pas faire abstraction tient à la dynamique qui prévaut entre les amis et les membres de la famille que vous choisissez pour agir en votre nom à titre d’exécuteur testamentaire, de fiduciaire ou d’avocat et le reste de votre famille. Avant de balayer du revers de la main ce type d’éventualité en vous disant : « cela ne constituera pas un problème dans ma famille », peut-être devriez-vous y réfléchir à deux fois. Je vous invite à vous joindre à moi pour dissiper le mythe. S’est joint à moi Howard Black, associé chez Miller Thompson LLP, pour évoquer un certain nombre d’exemples auxquels il y a lieu de porter attention.

Howard Black :

Je dirais que la dynamique familiale joue un rôle dans 100 % des cas de différends et de litiges en matière successorale. Même sans aller jusque-là, j’affirmerais sans hésiter qu’il s’agit d’un facteur dominant dans la vaste majorité des litiges liés aux successions.

Parmi certains des signaux, pourraient notamment se retrouver certains de ceux que je vais vous évoquer. Un parent épouse un nouveau conjoint plus tard dans sa vie, voire plus tôt, geste qui entraîne la création de rapports entre second conjoint du père veuf ou de la mère veuve et enfants d’un premier lit, de familles recomposées. Le fait que l’un ou que plusieurs des bénéficiaires potentiels sont tributaires du parent durant toute son existence. Un autre signal d’alerte pourrait tenir à la nature des liens qui existent entre les frères et sœurs et leurs conjoints mutuellement, alors que j’assimile ici le frère et la sœur et leurs conjoints comme s’ils formaient une seule et même entité. Même s’il semble à première vue que les relations soient bonnes, il convient de ne pas se laisser duper par cette apparence. Je suis d’avis que les véritables sentiments ne sont parfois exprimés qu’après le décès du deuxième parent.

Leanne Kaufman :

Rares sont les enjeux qui peuvent provoquer des réactions et remettre en question la dynamique familiale établie de longue date comme ceux qui concernent la planification successorale ou le décès d’un proche. Il est de la plus haute importance de tenir compte de la dynamique familiale lors de la planification d’une succession, notamment au moment de la nomination des exécuteurs et des fiduciaires. Si vous vous trouvez dans cette situation, voici les conseils que nous vous donnons.

Howard Black :

Sollicitez des conseils appropriés auprès de quelqu’un qui connaît non seulement les aspects juridiques techniques de la planification successorale, mais qui s’y connaît également dans l’élaboration, dans le cadre de la planification successorale, des mécanismes permettant de limiter le plus possible les risques de différends ultérieurs, et qui possède de l’expérience à cet égard. Tel est le message clé. Du même souffle, je dois ajouter que la partie concernée doit, lorsqu’elle sollicite de tels conseils, garder l’esprit ouvert et faire preuve d’honnêteté. Même s’il se peut que vous ne souhaitiez pas véritablement anticiper un problème, vous devriez à tout le moins être ouvert à l’idée qu’il se pourrait que survienne plus tard un problème, même si ce risque est relativement faible.

Leanne Kaufman :

Vous devez donc planifier attentivement en amont pour minimiser tout risque de friction familiale. Voilà d’excellents conseils de la part de Howard.

Un autre aspect qui pourrait constituer une source de problèmes éventuelle si vous ne vous êtes pas convenablement chargé de votre planification successorale tient au processus de l’« homologation ». Et en quoi exactement consiste cette homologation ? Richard Niedermayer, associé au sein du cabinet Stewart McKelvey, nous l’explique.

Richard Niedermayer :

Il s’agit d’une mesure de reconnaissance aux termes d’un processus officiel mis en œuvre dans chaque province et de l’ordonnance d’un tribunal qui en résulte, et qui précise que cette personne est décédée, qu’il s’agit bel et bien du document qu’elle a laissé ou qu’elle n’a pas laissé de document, et qu’il s’agit de la personne avec laquelle toute tierce partie, qu’il soit ici question d’une banque, d’un gouvernement ou d’une quelconque entité, doit traiter en rapport avec la succession du défunt puisque c’est l’administrateur ou l’exécuteur légitime de la succession. Cependant, généralement, si un bien foncier est détenu exclusivement au nom du défunt, vous allez avoir besoin d’une homologation dans cette province, quelle que soit la nature de ce bien. D’autre part, s’il existe des comptes, qu’il s’agisse de comptes financiers, de comptes bancaires, de comptes de courtage, etc., au nom de ce défunt, cette institution financière souhaitera encore une fois obtenir des lettres d’homologation ou un certificat du tribunal de la province concernée afin de confirmer qu’elle traite bel et bien avec la personne appropriée à titre d’exécuteur testamentaire ou d’administrateur chargé de gérer la succession, et qu’elle peut se conformer à ses instructions de telle sorte qu’elle puisse elle-même être protégée.

Leanne Kaufman :

Voilà une définition claire de ce qu’est l’homologation. Nous entendons souvent dire que de nombreux Canadiens abordent leur planification successorale en s’efforçant avant tout d’éviter l’homologation. Richard nous explique pourquoi certaines personnes multiplient les efforts en ce sens.

Richard Niedermayer :

Il y a différentes raisons pour cela, mais en fait, celles-ci sont véritablement au nombre de trois.

La première tient au fait qu’un processus doit être suivi. Cela signifie qu’il faut soumettre le document au tribunal et que, si certaines provinces délivrent très rapidement leurs ordonnances judiciaires, dans d’autres cas le processus est beaucoup plus long. Le processus peut donc comporter, une fois qu’il est enclenché, un certain nombre de délais.

En deuxième lieu, il y a la question des frais liés à l’homologation et ceux-ci peuvent être très élevés. Certains s’inquiètent donc de cette réalité puisqu’en fait il s’agit d’un impôt sur la fortune dans la mesure où il s’applique à la valeur totale de la succession, et non pas forcément aux gains qui ont pu être réalisés. Ces frais sont réclamés à un très grand nombre de Canadiens, leur produit est versé au gouvernement et ce montant vient amputer les sommes dont peuvent profiter les bénéficiaires.

La troisième raison, qui est importante, tient à la question de la confidentialité ou de la protection des renseignements personnels puisqu’il est ici question de processus judiciaires mis de l’avant dans chaque province, processus qui sont fondamentalement de nature publique, et qu’il est très difficile d’obtenir une ordonnance permettant d’assurer la confidentialité des détails relatifs à une succession. Les gens ne veulent pas que leur testament soit public ou que la valeur de leurs actifs soit rendue publique. En plus d’éviter d’avoir à payer l’impôt, ils souhaitent également préserver la confidentialité.

Il me semble que telles sont là les trois principales raisons pour lesquelles on tente généralement de se soustraire au processus d’homologation.

Leanne Kaufman :

Si vous vous inquiétez de l’homologation, Richard nous a donné les conseils suivants…

Richard Niedermayer :

Ayez un testament. Je pense qu’il est important d’avoir un testament. Près de 50 % des Canadiens n’ont toujours pas de testament et il me semble qu’il s’agit là d’une chose essentielle.

En ce qui concerne les aspects dont nous venons de traiter qui concernent le plan d’homologation, dans le cadre d’un plan successoral plus global, en plus d’avoir un testament et de vous assurer d’établir clairement à qui les biens doivent être remis, je vous invite à examiner dans le cadre de ce plan la question qui consiste à déterminer comment sera gérée votre succession et si elle devra ou non faire l’objet d’une homologation. Y a-t-il des gestes que vous pouvez poser pour éviter que tel ne soit le cas ? En vérité, il convient simplement de bien réfléchir à cette question lorsque vous envisagez votre plan de succession global puisqu’il s’agit là d’un aspect qui pourrait avoir pour vous des conséquences importantes imprévues, sans compter le fait que vous pourriez ainsi préserver la confidentialité. Vous pouvez éviter les frais d’homologation et jouir d’une succession extrêmement bien planifiée si tel est véritablement l’objet de la démarche que vous suivez.

Leanne Kaufman :

Richard souligne un point important en ce qui concerne la nécessité de disposer d’un testament. Un récent sondage RBC Trust Royal mené par la société Ipsos nous apprend que plus de la moitié des Canadiens n’ont toujours pas de testament. Et cette proportion passe à 70 pour cent dans la catégorie des 18 à 34 ans et aux deux tiers dans la catégorie des personnes âgées de 35 à 54 ans. Ce sondage nous apprend également que 25 pour cent des personnes interrogées ne savaient pas par où commencer, plusieurs d’entre elles croyant tout simplement qu’elles n’avaient pas besoin de testament. Comme le souligne Arin Klug, de la société Epilogue Wills…

Arin Klug :

Ce n’est pas comme une déclaration de revenus. Il n’y a pas de date limite à respecter pour rédiger son testament. Et puis, quand les gens pensent au testament, ils pensent à un avocat ou à un notaire, donc à quelque chose de coûteux qui peut prendre du temps. C’est la recette parfaite pour procrastiner.

Leanne Kaufman :

La bonne nouvelle tient au fait que nous avons constaté combien l’innovation technologique peut dramatiquement contribuer à modifier la façon dont nous travaillons et apprenons. Qu’en est-il donc en matière de testament ? Eh bien, deux avocats se sont tournés vers la technologie en s’efforçant de trouver une solution à cette lacune sur le plan de la planification successorale qui nous afflige au Canada. Ces deux avocats sont Arin Klug, que vous venez d’entendre, et Daniel Goldgut. Tous deux ont fondé la société Epilogue Wills, une plateforme en ligne qui aide les gens à écrire leur propre testament, leurs propres procurations, ainsi que d’autres documents de planification successorale. Comme le souligne Daniel, l’aspect le plus important consiste à…

Daniel Goldgut :

Mon conseil, c’est de commencer quelque part. Il y a plusieurs choses que les gens remettent continuellement et ont du mal à commencer parce qu’ils se sentent découragés, et le testament en fait partie. Ils pensent qu’ils doivent être prêts à aller jusqu’au bout d’un processus interminable, alors que ce n’est pas nécessairement le cas. Alors, je pense que c’est important de commencer, tout simplement. Et il y a plusieurs moyens de le faire. On peut aller en ligne, on peut appeler un avocat. Il suffit d’aborder le sujet pour que les gens se rendent compte que le processus n’est pas aussi terrifiant que cela, quel que soit le chemin qu’ils finissent par emprunter. Et au bout de ce chemin, c’est la tranquillité d’esprit qui les attend. C’est l’une de ces tâches qui restent sur la liste des choses à faire pendant très longtemps et qui nous libèrent d’un fardeau quand on l’accomplit enfin, lorsqu’on a nommé un liquidateur et un tuteur, une fois qu’un plan de base est en place. Alors, lancez-vous. Commencez quelque part.

Leanne Kaufman :

Et, en ce qui me concerne, quel est l’aspect que j’aimerais que gardent en tête les personnes qui nous écoutent aujourd’hui ? Demeurez à l’écoute. Plus vous en connaîtrez sur ces sujets, plus la conversation vous semblera facile et meilleure sera la situation dans laquelle se retrouvera votre famille. Merci de votre attention.

Orateur final :

Qu’il s’agisse de planifier votre succession ou les besoins de votre famille ou de votre entreprise, ou de bien remplir votre rôle d’exécuteur testamentaire (appelé liquidateur au Québec) de la succession d’un être cher, nous pouvons vous guider, aplanir les difficultés et soutenir votre vision. Faites équipe avec RBC Trust Royal afin que les générations futures profitent longtemps de votre legs. Laissez un héritage, pas un fardeau™. Allez à rbc.com/trustroyal.

Merci d’avoir suivi cet épisode d’Au-delà de la richesse. Pour en savoir plus sur RBC Trust Royal, veuillez visiter notre site à rbc.com/trustroyal.

RBC Trust Royal désigne Société Trust Royal du Canada ou Compagnie Trust Royal, ou les deux. RBC Trust Royal et RBC Gestion de patrimoine sont des secteurs opérationnels de Banque Royale du Canada. Pour en savoir plus sur les sociétés membres de RBC Gestion de patrimoine, veuillez consulter le https://www.rbc.com/conditions-dutilisation. ®/MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada. RBC et Trust Royal sont des marques déposées de Banque Royale du Canada, utilisées sous licence. © Banque Royale du Canada 2023. Tous droits réservés.

Ce balado est fourni à titre indicatif seulement et ne vise pas à donner des conseils ni à approuver ou à recommander un contenu ou des tiers qui y sont mentionnés. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais leur exactitude n’est pas garantie et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive du sujet abordé.

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