Lors de la planification de votre retraite, assurez-vous de comptabiliser ces coûts de soins de santé.
Les coûts du vieillissement ne sont pas souvent au cœur des préoccupations. Lorsque vous êtes confronté à des situations où un être cher a besoin de soins ou que vous avez besoin d’aide, le montant de ces coûts peut être surprenant.
« Il n’est pas facile pour les quinquagénaires de se pencher sur des questions de soins qui surviendront dans 20 ou 30 ans plus tard dans leur vie. Puis, soudainement, l’un de leurs parents se retrouve dans une situation à laquelle ils n’étaient pas forcément préparés, et ils se démènent pour faire le nécessaire », déclare Howard Kabot, vice-président, Planification financière au Bureau de gestion de patrimoine familial RBC.
« Cela vous fait prendre conscience de ce qui pourrait se passer quand vous arrivez à ce stade de votre vie, ajoute Howard Kabot, qui a récemment aidé sa mère à déménager. Vous pensiez voyager dans le monde jusqu’à 95 ans, et si vous le faites, super ! Mais quel est le plan de secours ? Quelle est l’incidence d’un plan de secours pour les soins de santé sur vos finances ? »
Pour mieux vous préparer à la retraite et aux incertitudes liées au vieillissement, voici les cinq principaux coûts de soins à prendre en considération dans la planification de votre avenir financier :
Tout le monde n’est pas admissible aux soins à domicile financés par l’État, et les programmes gouvernementaux ne fournissent pas toujours les heures ou le niveau de soins que les personnes souhaitent.
« Quand des personnes me demandent : “Combien devrais-je mettre de côté pour les soins à domicile privé ?” Je répondrai : « Ce n’est pas facile à répondre parce que vos besoins en matière de soins peuvent changer du jour au lendemain », déclare Audrey Miller, première directrice générale de Elder Caring Inc. , un chef de file reconnu en matière de planification des soins de vie, de vieillissement et de prestation de soins.
« Si vous avez besoin de quelqu’un quatre heures par jour pour faire des courses légères, faire un repas et de la lessive, c’est une chose. Mais si vous avez un accident vasculaire cérébral ou si vous avez besoin de quelqu’un pour vous retourner dans votre lit toutes les trois heures, eh bien, ce sont des soins 24 heures sur 24, sept jours sur sept. »
Cela pourrait coûter plus de 100 000 $ par an pour avoir des soins à domicile huit heures par jour, sans compter les jours fériés, explique Audrey Miller. Ce chiffre est fondé sur un taux horaire moyen de 35 $ pour un préposé aux services de soutien personnel en Ontario, et les coûts augmentent avec la demande.
Devriez-vous vous fier à un être cher ou à un membre de votre famille si vous avez besoin de soins à l’avenir ? Tenez compte de l’incidence sur les vies de ceux qui occupent un rôle d’aidant naturel.
Selon Statistique Canada , un Canadien sur quatre de 15 ans ou plus fournit des soins à un membre de sa famille qui souffre d’un problème de santé de longue durée, d’une incapacité physique ou d’un problème lié à l’âge. Près de la moitié d’entre eux ont déclaré s’occuper principalement de leurs parents ou de leurs beaux-parents.
« Le coût des soins n’est pas seulement financier, il s’agit également d’une charge émotionnelle pour l’aidant naturel, ajoute Audrey Miller, qui s’est récemment associé avec RBC Gestion de patrimoine en tant que nouveau partenaire en matière de vieillissement en santé. Ensemble, ils ont produit une série de vidéos éducatives sur le vieillissement en santé, et ont notamment donné des conseils sur la façon d’éviter l’épuisement des aidants.
« La famille ne peut pas toujours tout gérer. Ils jonglent avec d’autres rôles. C’est physiquement et émotionnellement éprouvant. »
Le fardeau financier des aidants naturels non rémunérés peut comprendre des pertes de salaire ou des possibilités de carrière manquées.
La plupart des retraités ont pour objectif de vieillir à la maison. Selon un sondage du National Institute on Ageing et de TELUS Santé, près de 100 % des Canadiens âgés de 65 ans et plus espèrent vivre de façon autonome dans leur maison aussi longtemps que possible.
« Chez nous, c’est là que nous voulons tous être », explique Audrey Miller.
Le coût moyen d’un réaménagement de base permettant de vieillir à domicile et comprenant des accessoires de sécurité pour la salle de bains et un fauteuil monte-escalier peut aller de quelques centaines de dollars à plus de 25 000 $.
Une rénovation pourrait intégrer des éléments de conception universelle, ce qui rendrait l’espace sécuritaire et accessible à tous, peu importe l’âge, la capacité ou d’autres facteurs, afin de tenir compte des changements futurs en matière de santé. Il peut s’agir, par exemple, de cabines de douche sans rebord dans la salle de bains ou de murs renforcés pour les barres d’appui.
Lorsque les dépenses s’accumulent, une rénovation peut s’avérer difficile à réaliser. « Demandez-vous, “Est-ce possible pour moi de rester ici ?” », conseille Audrey Miller.
La tragédie des maisons de soins infirmiers du Canada pendant la pandémie de COVID-19 a mis en lumière les inégalités dans notre système de soins en établissement.
« Cela soulève la question du type de soins que vous envisagez de vous offrir et de l’accessibilité financière. Certaines personnes vivent dans des résidences pour personnes âgées luxueuses, mais elles paient le prix fort. D’autres sont dans des maisons de soins de longue durée financés par la province. Elles sont beaucoup plus abordables, mais les soins sont différents », déclare Howard Kabot.
Audrey Miller explique que le coût des soins en établissement privé peut varier de 2 500 $ à plus de 10 000 $ par mois, selon l’emplacement et le niveau de soins de santé ou de service d’assistance visant l’autonomie requis.
Les résidences privées pour personnes âgées varient des copropriétés de luxe avec un service et des commodités haut de gamme aux établissements pour personnes âgées plus modestes. La plupart d’entre elles offrent l’accès à des soins infirmiers et à des soins personnels 24 heures sur 24, payés au besoin, ou à des soins spécialisés liés à la démence.
Le nombre de Canadiens qui vivent jusqu’à l’âge de 100 ans et plus a atteint un sommet record en 2021, et la cause n’est pas seulement l’accroissement de la population. En 1971, 5 Canadiens sur 100 000 avaient 100 ans ou plus ; en 2021, cette proportion est passée à 26 sur 100 000, selon Statistique Canada .
Vos plans financiers et votre portefeuille de placements devraient, idéalement, répondre à vos besoins pendant toute votre vie.
« Nous élaborons généralement les plans jusqu’à l’âge de 95 ans. Avant, l’espérance de vie était de 90 ans ; mais, en général, nos clients vivent plus longtemps. Ils sont en meilleure santé et prennent mieux soin d’eux-mêmes, déclare Howard Kabot.
Cela signifie évidemment que vous devez avoir les actifs nécessaires pour y arriver, et les revenus pour couvrir les coûts des soins. Mais c’est là tout l’intérêt de la planification. Si l’on prévoit un manque à gagner, il est maintenant temps de comprendre ce qu’il faudra faire pour atteindre cet objectif ».
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