Aperçu des marchés : Plus, mais moins

Analyse
Perspectives

Après trois années consécutives de gains vigoureux pour la plupart des marchés boursiers, aucune donnée historique ne permet d’en exclure une quatrième.

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2 Décembre 2025

Jim Allworth
Stratégiste, Portefeuilles
RBC Dominion valeurs mobilières

  • La plupart des principaux marchés boursiers pourraient se diriger vers une autre année de gains positifs, mais probablement à un rythme plus lent.
  • La réalisation de gains modérés sur les marchés boursiers ne se fera que si les grandes économies parviennent à éviter la récession, que si les bénéfices progressent et que le narratif de l’intelligence artificielle (IA) demeure bien cadré.
  • La croissance du PIB à l’échelle mondiale doit surpasser les prévisions consensuelles actuelles afin d’accroître les perspectives de rendement des marchés boursiers au-delà du « tout juste » positives pour les rendre « supérieures à la moyenne ».

Nous nous attendons à ce que les marchés boursiers des économies développées atteignent de nouveaux sommets en 2026 et à ce qu’ils inscrivent des rendements globaux positifs.

Il pourrait être difficile, mais pas impossible, de réaliser une quatrième année de gains supérieurs à la moyenne, comme ce fut le cas au cours des trois dernières. L’atteinte de rendements boursiers « tout juste » positifs ou supérieurs à la moyenne dépendra du fait que les grandes économies, en particulier les États‑Unis, réussissent à éviter une récession et à ce que les prévisions consensuelles actuelles quant au PIB, à la croissance des bénéfices, à l’inflation et aux taux d’intérêt soient dans la bonne fourchette.

L’examen des cours de l’indice S&P 500 depuis 1945 montre que celui-ci a dégagé des gains supérieurs à la moyenne pendant au moins trois années consécutives à cinq reprises (sans compter le présent cycle), dont un de quatre ans et un de cinq ans.

Selon nous, l’optimisme quant à la capacité de l’indice S&P 500 à produire des rendements de moyens à supérieurs à la moyenne en 2026 repose sur les deux hypothèses interreliées suivantes :

  • L’économie américaine évite la récession.
  • Le narratif de l’IA, en particulier les prévisions de dépenses en immobilisations connexes, ne subit aucun revers important.

Commençons par l’économie : l’estimation consensuelle de la croissance du PIB des États-Unis pour 2026 s’établit à 1,9 %. Le taux final – selon qu’il se situe sous la barre de 2 % ou au-dessus de celle-ci – déterminera la direction que prendront nos prévisions de rendement boursier en fonction de deux scénarios très différents.

Durant les années où la croissance du PIB des États-Unis s’est inscrite dans une fourchette de 1,1 % à 2 %, l’indice S&P 500 a généralement éprouvé des difficultés. Il n’a alors produit des rendements positifs (et versé des dividendes) que 40 % du temps, et le rendement moyen a été d’un inquiétant -3,4 %. Toutefois, le contexte boursier a été nettement plus prometteur lorsque la croissance du PIB a atteint une fourchette de 2,1 % à 3 % et que la moyenne (c.-à-d. le pourcentage d’années de rendements positifs) de l’indice S&P 500 s’est hissée d’un bond à 71 %, faisant en sorte que le rendement moyen s’établisse à un vigoureux taux de 11,3 %.

Même si les prévisions consensuelles de croissance du PIB des États-Unis pour 2026 ne visent que 1,9 %, nous croyons que certains facteurs pourraient permettre de franchir la barre de 2 % et d’atteindre une zone potentiellement plus avantageuse, notamment :

  • Le rebond après la résolution de la paralysie du gouvernement.
  • L’assouplissement de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la volonté croissante des banques de prêter.
  • L’augmentation des dépenses en immobilisations découlant des changements apportés à la politique fiscale.

Un rebond après la résolution de la paralysie du gouvernement pourrait donner lieu à une transition soutenue au premier trimestre (sauf si un nouvel épisode de paralysie prolongée se répète durant le trimestre, lorsque le Congrès et le président devront de nouveau s’entendre sur les dépenses). Le pessimisme des consommateurs, déjà présent au début de l’automne, s’est détérioré davantage au début de la paralysie.

La reprise devrait réduire l’incertitude entourant la politique monétaire. Les travailleurs mis à pied recevront une rémunération rétroactive, tout comme la plupart des bénéficiaires. Cela ne se produira peut-être pas assez tôt pour épargner toute la période de magasinage du temps des Fêtes, mais nous nous attendons à ce que la résilience des consommateurs se manifeste de nouveau au premier trimestre. Les dépenses devraient également augmenter durant les premiers mois de l’année, profitant de l’augmentation prévue de 50 milliards de dollars en remboursements d’impôt annoncés dans le budget récemment adopté.

Alors que la confiance des consommateurs s’est détériorée, celle des chefs d’entreprises a grandi, comme en témoigne le nombre croissant de sociétés qui comptent embaucher, augmenter les salaires et revoir à la hausse leurs prévisions de dépenses en immobilisations. Fait tout aussi important, les petites entreprises sont globalement demeurées optimistes, et le plus récent sondage mené par la National Federation of Independent Business (NFIB) montre qu’une proportion croissante prévoit également d’embaucher, d’augmenter les salaires et de dépenser plus en immobilisations. Selon les estimations, jusqu’à 80 % des nouveaux emplois se trouvent du côté des petites entreprises. Le sondage auprès des chefs d’entreprises et celui mené par la NFIB ont été réalisés bien avant la résolution de la paralysie du gouvernement.

L’effet en décalage de l’assouplissement monétaire. Selon les estimations, les changements apportés à la politique monétaire se répercutent sur l’économie avec un décalage de 6 à 12 mois après leur mise en œuvre. La réduction du taux directeur de 100 points de base au quatrième trimestre de 2024 a probablement soutenu un résultat supérieur à la moyenne de l’économie américaine au troisième trimestre, et nous pensons que cela aurait eu une incidence positive au quatrième trimestre si la paralysie prolongée n’avait pas miné la capacité de dépenses des consommateurs.

Toutefois, nous croyons que les effets positifs de ces réductions de taux apportées à la fin de 2024 continueront de se faire sentir en décalage pendant le premier semestre de 2026, tandis que les récentes réductions du taux cible de la Fed devraient se matérialiser en une amélioration de l’activité économique au second semestre.

Fait important, selon le sondage mené par la Fed en septembre auprès des responsables des prêts principaux, une majorité des banques souhaitaient accorder des prêts aux consommateurs, tandis que de plus en plus de banques ont assoupli les normes de prêt.

L’effet stimulant de la politique fiscale sur les dépenses en immobilisations. À notre avis, les nouvelles politiques proposées dans le projet de loi budgétaire visant à autoriser une déduction plus rapide des dépenses liées aux propriétés admissibles (entrepôts, centres de données, usines et autres installations), et à prolonger indéfiniment la disposition permettant la déduction immédiate de la totalité des frais de recherche et de développement et d’équipement, devraient se traduire par une croissance des dépenses en immobilisations supérieure à ce qui aurait été le cas autrement.

Paradoxalement, nous croyons que les résiliations et les éliminations graduelles de nombreux projets d’énergie renouvelable (y compris les projets éoliens et solaires) devraient entraîner une accélération des dépenses pour ces projets en 2026, les promoteurs s’empressant de franchir la ligne d’arrivée.

Dans ses prévisions de septembre concernant la croissance du PIB des États-Unis de 2025 à 2028, le Congressional Budget Office – un organisme non partisan – a prévu que le PIB se hisserait tout juste à 1,4 % en 2025 pour ensuite atteindre 2,2 % en 2026 et finalement glisser sous le seuil de 2 % pour s’établir à 1,8 % en 2027 et en 2028. Ces données tiennent compte du projet de loi budgétaire, mais pas de l’ampleur ou des effets de la paralysie du gouvernement.

Les hypothèses raisonnables donnent des rendements positifs sur les marchés

À quoi ressembleront les perspectives de l’indice S&P 500 dans le contexte de ce profil de croissance du PIB? Lori Calvasina, chef, Stratégie sur actions américaines à RBC Capital Markets, LLC, s’appuie sur au moins deux facteurs importants pour orienter ses prévisions : le premier est la relation moyenne historique entre les rendements du marché et les différents niveaux de croissance du PIB, comme nous l’avons mentionné précédemment; le second met à profit des hypothèses sur l’éventuelle évolution de l’inflation et des taux d’intérêt afin de dégager un ratio cours/bénéfice (C/B) prévu pour l’indice S&P 500 et, en conséquence, des scénarios sur les cours que l’indice pourrait atteindre d’ici la fin de 2026.

Selon les estimations consensuelles pour la fin de 2026 – indice des prix à la consommation, 2,60 %; taux des fonds fédéraux, 3,25 %; taux des obligations du Trésor à 10 ans, 4,07 % – jumelées à un bénéfice par action de 308 $ pour le S&P, le cours de l’indice S&P 500 dans 1 an oscille autour de 7 100, soit une appréciation de 7,5 % par rapport au cours de clôture de 6 603 le 21 novembre.

Le modèle de Lori Calvasina est également assorti d’une variante plus optimiste où les données fondamentales atteignent des niveaux plus favorables pour le ratio C/B – indice des prix à la consommation, 2,0 %; taux des fonds fédéraux, 2,50 %; taux des obligations à 10 ans, 3,50 % – ce qui porte le cours prospectif à environ 7 500, soit un gain de 13,6 %.

Il faut également tenir compte du fait que l’inflation et les taux d’intérêt pourraient augmenter et non diminuer, peut-être pas de façon à provoquer une récession, mais dans une ampleur suffisante pour exercer des pressions sur les ratios C/B. Ces variantes plus pessimistes ouvrent la porte à des scénarios de valorisation dans la tranche de 6 000. Une récession aux États-Unis – qui ne fait pas partie de nos prévisions – pourrait faire baisser les cours davantage.

Et l’IA dans tout cela?

L’IA est une composante en rapide évolution de l’économie américaine en raison de contribution particulièrement importante aux bénéfices de l’indice et à la croissance du PIB. Récemment, les 10 principaux titres de l’indice S&P 500 – dont 8 sont des géants de l’IA – ont représenté 43,5 % de la valeur de l’indice, mais n’ont compté que pour 35,3 % des bénéfices. Cela se manifeste par des ratios C/B nettement plus élevés. Le ratio C/B moyen des 10 principales pondérations frôle 27 fois le bénéfice (moyenne à long terme de 18,6 fois), tandis que les autres titres de l’indice se négocient à 17,7 fois (moyenne à long terme de 15 fois).

Nous pensons que les investisseurs sont prêts à assumer un ratio plus élevé pour les chefs de file de l’IA en raison de la croissance supérieure de leurs bénéfices actuels et de leur capacité perçue à produire davantage à l’avenir. Nous constatons que le reste du marché, bien que nettement moins cher que les sociétés à mégacapitalisation en tête de l’IA, demeure coûteux par rapport à sa propre moyenne historique.

L’IA est également très importante pour les prévisions de croissance du PIB en 2026 et pour les années subséquentes en raison de la croissance spectaculaire des dépenses en immobilisations des grands développeurs et des attentes anticipant que de plus en plus d’applications d’IA connaîtront un succès qui devrait inciter les utilisateurs à y investir de façon substantielle à l’avenir.

Même si les dépenses en immobilisations annoncées pour 2026 par les plus grands joueurs totalisent plus de 400 milliards de dollars, cette somme constitue vraisemblablement un ralentissement du taux de croissance par rapport au rythme foudroyant de 2025.

Les dépenses se heurtent également à des contraintes, dont la plus importante est la disponibilité de l’électricité pour faire fonctionner les centres de données qui prolifèrent rapidement. Il y a très peu d’électricité disponible. Les estimations varient, mais l’idée que la capacité de production des États-Unis doit augmenter de 20 % durant les 5 prochaines années est hautement discutable. Il semble improbable d’atteindre une expansion totale aussi rapidement.

Par ailleurs, les services publics, qui sont aux prises avec une baisse ou une absence de capacité excédentaire – en particulier sur les marchés fortement axés sur les centres de données –, exigent de fortes hausses de taux qui, si elles sont accordées, pourraient réduire les marges bénéficiaires des sociétés et le revenu disponible des ménages. Les sondages indiquent que les prix élevés des services publics résidentiels ont pesé dans la balance durant les récentes élections intermédiaires de novembre aux États-Unis, et nous pensons que cet enjeu et le coût de la vie en général seront pris en compte dans les élections de mi-mandat en 2026.

Est-ce que tout peut être « suffisant » en même temps?

Si l’on examine l’économie et le marché des États-Unis, il est possible d’y percevoir une tension subtile qui émerge à plusieurs endroits entre les prévisions consensuelles de bénéfices et les diverses composantes de la conjoncture économique nécessaires pour les produire, et le rendement des cours que l’on pourrait raisonnablement attendre des moyennes.

Par exemple, la croissance du PIB sera-t-elle suffisamment forte pour produire la croissance des bénéfices de 12,8 % prévue dans les prévisions consensuelles? Parallèlement, sera-t-elle suffisamment faible pour ramener l’inflation à 2 % et faire en sorte que la Fed sente le besoin de réduire les taux d’intérêt de 150 points de base de plus, comme le modèle l’exigerait pour que le scénario optimiste de l’indice S&P se concrétise?

Ou bien, les dépenses colossales en IA déjà budgétisées, combinées aux importantes dépenses en immobilisations liées à la capacité de production des services publics que les besoins et les prévisions de construction d’IA supposent, ainsi qu’à l’intention exprimée par les grandes et petites sociétés d’embaucher davantage, d’augmenter les salaires et d’engager plus de dépenses en immobilisations si l’inflation reculait? Si cette dernière ne reculait pas, est-ce que la Fed réduirait son taux directeur autant que l’exige le scénario optimiste, ou opterait-elle plutôt pour le statu quo?

Évidemment, ces incohérences apparentes propres à l’argument optimiste n’excluent pas la possibilité d’une issue haussière. La difficulté de déterminer s’il sera nécessaire de réduire énergiquement le taux des fonds fédéraux pour que l’économie soit suffisamment vigoureuse pour faire croître les bénéfices du S&P de 12,8 % (l’estimation consensuelle actuelle) pourrait n’être qu’un élément de plus dans la multitude de craintes que les marchés arrivent bien souvent à surmonter, à la surprise des investisseurs.

Le contexte est plutôt semblable dans d’autres marchés développés

La plupart des économies développées ont des politiques monétaires et budgétaires expansionnistes, qui suivent la même trajectoire que celle des États-Unis. Celles-ci comprennent des réductions du taux directeur par les banques centrales, un engagement à accroître considérablement les dépenses militaires, des initiatives visant à stimuler la capacité de production d’électricité et à renforcer les réseaux électriques, ainsi qu’à développer les capacités en IA.

Par ailleurs, ces marchés doivent aussi composer avec bon nombre des mêmes défis : une croissance anémique du PIB, des incertitudes commerciales, un endettement croissant et un contexte politique tendu.

L’indice S&P 500 (en excluant ses dix principales pondérations) ainsi que les indices des sociétés à grande capitalisation au Canada, en Europe et au Japon, se négocient tous à des ratios C/B nettement supérieurs à leurs moyennes à long terme. C’est comme si les investisseurs, méfiants à l’égard des ratios très élevés dans le segment des actions de croissance à mégacapitalisation en IA, s’étaient plutôt tournés vers des ratios plus raisonnables, portant ainsi les actions et les groupes moins chers à des valorisations historiquement élevées.

Tout comme aux États-Unis, pour produire des gains boursiers supérieurs à la moyenne à partir de là, il faudra une combinaison exceptionnellement positive de conditions économiques, inflationnistes et de taux d’intérêt favorables au marché.

Plus à venir?

Rendement de cinq grands indices boursiers par rapport à décembre 2020

Rendement de cinq grands indices boursiers par rapport à décembre 2020

Le graphique linéaire montre le rendement mensuel de cinq principaux indices boursiers de décembre 2020 au 24 novembre 2025. Rendement indexé à 100 en décembre 2020. Malgré une baisse visible du rendement à la fin de 2022, tous les indices ont fortement progressé au cours de la période indiquée. L’indice S&P 500, l’indice TOPIX du Japon et l’indice composé TSX se situent maintenant à environ 180; l’indice MSCI Royaume-Uni, à environ 150; et l’indice MSCI Europe, à un peu moins de 140.

  • MSCI Royaume-Uni
  • MSCI Europe
  • TOPIX Japon
  • S&P 500
  • Composé TSX

Rendement indexé à 100 en décembre 2020

Source : FactSet; données jusqu’au 24 novembre 2025.

S’attendre à moins, être satisfait avec plus

À notre avis, les conditions nécessaires pour que l’indice S&P 500 et les autres indices mondiaux à grande capitalisation produisent des rendements supérieurs à 5 % et versent des dividendes en 2026 (plutôt que le minimum de 13 % prévu dans le scénario optimiste) sont beaucoup moins exigeantes et plus susceptibles de se réaliser. Elles comprendraient un léger ralentissement de l’inflation, ce qui permettrait à la Fed de réduire davantage son taux directeur (mais peut-être pas les autres banques centrales qui ont déjà atteint leur taux neutre respectif ou qui s’en approchent), de sorte que l’indice S&P 500 pourrait générer le bénéfice par action de l’estimation consensuelle, qui oscille autour des 310 $ pour 2026. À l’extérieur des États-Unis, le scénario le plus probable est celui d’un ralentissement de la croissance des bénéfices.

À l’aube de 2026, nous pensons que les portefeuilles devraient investir à hauteur de leur exposition cible à long terme aux actions, mais pas au-delà (soit une pondération égale à celle du marché), et avoir un plan pour devenir plus défensifs au besoin.


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