Les rendements des marchés boursiers et obligataires font face à d’importants enjeux en 2026, mais nous croyons qu’il faut accorder le bénéfice du doute aux actions.
2 Décembre 2025
Kelly Bogdanova, Thomas Garretson, CFA
Pour que le marché haussier se poursuive jusqu’en 2026, nous croyons que certains catalyseurs doivent converger et qu’un obstacle doit être surmonté :
La barre est-elle haute? Peut-être, mais nous savons que le marché a déjà surmonté des obstacles de taille auparavant.
Eric Lascelles, économiste en chef de RBC Gestion mondiale d’actifs, prévoit que le PIB des États-Unis augmentera de 2,2 % en 2026, soit exactement la hausse moyenne qu’il a affichée depuis 2000, mais un pourcentage supérieur à la prévision consensuelle de 1,9 %.
Même si l’écart entre le taux de croissance des bénéfices des sociétés technologiques et celui des bénéfices des sociétés non technologiques devrait encore diminuer, la croissance globale des bénéfices au sein de l’indice S&P 500 sera probablement encore fortement touchée par les dépenses en immobilisations liées à l’IA et à l’infonuagique, étant donné que ces titres représentent une part importante de la valeur du marché (aussi appelée capitalisation). Les prévisions consensuelles de bénéfices de l’indice S&P 500 pour 2026 nous semblent quelque peu élevées : croissance de 12,8 % sur 12 mois fondée sur un bénéfice par action de 310 $. Nous restons prudents à l’égard de la valorisation fondée sur un ratio cours/bénéfice (C/B) de 21,3 par rapport à la moyenne de 18,6 sur 10 ans; toutefois, nous ne croyons pas que les ratios C/B élevés causeront des problèmes tant que la croissance de l’économie et/ou des bénéfices ne commencera pas à fléchir.
Les bénéfices de l’indice S&P 500 ont augmenté selon les taux suivants sur 12 mois. 2022, 5,4 %; 2023, 0,9 %; 2024, 9,8 %. Selon les prévisions consensuelles, les bénéfices devraient augmenter de 11,6 % en 2025 et de 12,8 % en 2026.
Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg (croissance passée des bénéfices et prévisions consensuelles pour 2025 et 2026); données en date du 24 novembre 2025.
Les questions quant à savoir s’il y a une bulle dans le segment de l’IA devraient persister en 2026, au moins. Nous ne sommes pas à l’aise avec certains aspects du boom, notamment la récente flambée des opérations de financement circulaire, soit lorsqu’une grande société d’IA investit dans une petite société ou une jeune entreprise d’IA et que cette dernière utilise une partie ou la majorité du financement pour acheter du matériel ou des services de la grande société d’IA. La possibilité que des dépenses en immobilisations sans précédent soient bientôt engagées dans la production d’électricité ainsi que les contraintes réglementaires connexes nous préoccupent. À ce stade-ci toutefois, certains signaux d’alerte sont au jaune et nous n’entrevoyons pas de bulle à proprement parler.
Nous commençons l’année 2026 avec une pondération des actions américaines neutre au marché et nous privilégions les actions de croissance des dividendes en raison de leurs caractéristiques défensives ainsi que le secteur des soins de santé, compte tenu de son potentiel d’amélioration de la croissance des bénéfices. Nous recommandons aux investisseurs de faire preuve de souplesse dans l’ensemble et de se montrer vigilants à l’égard des placements dans des actions et des secteurs individuels en les rééquilibrant lorsqu’ils sortent des limites établies.
Nous croyons que la Réserve fédérale américaine maintiendra les taux d’intérêt pendant la majeure partie de 2026. À court terme, on entrevoit toujours de nouvelles réductions qui porteront le taux à environ 3,75 % ou 3,50 %. Toutefois, comme l’inflation de base devrait se maintenir au-dessus de 3,00 % l’an prochain, même si le taux de chômage devrait augmenter modestement pour s’établir à 4,6 %, nous sommes d’avis qu’il est peu probable que les taux d’intérêt continuent de baisser. En fait, si le récent assouplissement de la politique monétaire, combiné aux mesures de relance budgétaire prenant la forme de baisses d’impôt, stimulait l’activité économique l’an prochain, nous croyons que les marchés pourraient porter leur attention sur les possibles hausses de taux à la fin de 2026 et au début de 2027.
Le rendement du marché obligataire a été historiquement en 2025, mais nous nous entrevoyons des perspectives de rendement total plus faibles pour les obligations en 2026. L’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond, un indice de référence composé d’obligations d’État et de sociétés de catégorie investissement, a commencé l’année 2025 avec un rendement moyen de 4,9 %. Toutefois, à mesure que les taux obligataires ont diminué, ce qui a fait grimper les cours des obligations, le rendement total qu’ont obtenu les investisseurs a encore plus augmenté, si bien qu’il a atteint 7,1 %, soit l’un des meilleurs résultats annuels depuis 2000.
Le graphique montre les taux en début d’année de l’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond depuis 2006, comparativement au taux moyen de 3,4 % de l’indice au cours de cette période. En 2006, l’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond s’établissait à 5,1 %. Il a atteint 5,3 % en 2007, soit le sommet de la période, puis a graduellement diminué pour atteindre 1,7 % en 2013. Il a progressé pour atteindre 3,3 % en 2019 et a ensuite baissé pour atteindre 1,1 % en 2021, soit le creux de la période. Il a par la suite grimpé pour atteindre 4,7 % en 2023 et il s’établissait à 4,9 % le 10 novembre 2025. La prévision pour 2026 est de 4,4 %.
Sources : RBC Gestion de patrimoine et indice Bloomberg US Aggregate Bond; données sur le taux actuel en date du 10 novembre 2025.
Compte tenu de nos attentes de réductions de taux minimes par la Fed, d’une croissance économique proche de la moyenne et d’une inflation élevée supérieure à la cible de la Fed, nous entrevoyons une hausse modeste des taux, ce qui exercera des pressions à la baisse sur les prix et, par conséquent, sur le rendement total. Nous prévoyons que le taux des obligations du Trésor à 10 ans clôturera 2026 à 4,55 %, contre 4,06 % actuellement.
Les marchés des titres de créance demeurent historiquement élevés et exposés à de possibles difficultés en 2026. Le rendement de l’indice Bloomberg U.S. Investment Grade Corporate Bond est seulement 0,85 % plus élevé que celui des obligations du Trésor comparables. Nous prévoyons une offre accrue d’obligations, principalement de la part de sociétés technologiques qui cherchent à financer des dépenses en immobilisations liées à l’IA, ce qui pèsera sur le secteur des obligations de sociétés et le rendement global l’an prochain.
Les obligations municipales ont été l’un des segments des titres à revenu fixe les plus intéressants en 2025, mais sa remontée en fin d’année lui a fait perdre la majeure partie de son attrait. Cela dit, nous croyons que les obligations à plus de 10 ans conserveront leur valeur dans les cas où les taux de rendement restent supérieurs aux moyennes récentes.
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