Les technologies volent la vedette lors de la publication des résultats du deuxième trimestre

Analyse
Perspectives

Plus d’aspects positifs que négatifs ont marqué la période de publication des résultats du deuxième trimestre de l’indice S&P 500. Toutefois, nous croyons que certaines nuances dans les données du secteur de la technologie de l’information devraient faire l’objet de restrictions.

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7 août 2025

Kelly Bogdanova
Vice-présidente et analyste de portefeuille
Services-conseils en gestion de portefeuille – États-Unis

La période de publication des résultats du deuxième trimestre de l’indice S&P 500 a été passable à bonne.

Les bénéfices sont bien partis pour avoir augmenté de 10,4 % sur 12 mois, ce qui est nettement supérieur aux estimations des analystes, qui tablaient sur 2,8 % juste avant le début de la période de présentation des résultats, selon les données de Bloomberg Intelligence. Bien qu’il soit inférieur à celui des deux trimestres précédents, il s’agit d’un bon taux de croissance, supérieur à la moyenne. Cela dit, la croissance au deuxième trimestre est essentiellement le fait de deux secteurs qui comprennent de grandes sociétés technologiques et liées à l’intelligence artificielle (IA) : la technologie de l’information et les services de communications, tous deux ayant gagné plus de 20 % sur 12 mois.

Un peu plus de 81 % des entreprises ont fait mieux que les prévisions de croissance des bénéfices des analystes, soit plus que la moyenne de 75 % depuis 2014. Un groupe diversifié de secteurs ont les taux de croissance les plus élevés : technologie de l’information, immobilier et soins de santé. En revanche, les secteurs ayant les taux de croissance les plus faibles sont les matières, l’énergie, les services publics et la consommation discrétionnaire.

Les revenus sont en voie d’augmenter de 6,3 % sur 12 mois, comparativement aux prévisions des analystes, qui tablaient sur 4,0 % avant la période de présentation des résultats. Toutefois, les rendements supérieurs du deuxième trimestre sont en grande partie attribuables au secteur de la technologie de l’information, dont le taux de croissance des revenus sur 12 mois est exceptionnellement élevé, à 22 %. Le seul autre secteur qui affiche une croissance des revenus dans les deux chiffres est celui des soins de santé, mais les secteurs des services de communications, de la finance, de l’immobilier et des services publics ont également une croissance des revenus au-dessus de la moyenne de 4,8 % depuis 2014.

Les prévisions consensuelles pour ce qui est des résultats pour les années complètes 2025 et 2026 ont augmenté à 270 $ et à 303 $ par action, respectivement. Sans savoir si ultimement ces niveaux seront atteints, étant donné les éventuelles difficultés économiques associées aux tarifs douaniers, la légère révision à la hausse des estimations indique que, pris dans leur ensemble, les analystes de Wall Street sont toujours optimistes quant aux perspectives des bénéfices futurs.

La période de publication des résultats nous a envoyé d’autres mises en garde.

Les attentes avaient baissé au cours des mois précédant cette période de présentation des résultats, car les estimations des analystes avaient diminué, même si cela se produit souvent.

De plus, Lori Calvasina, chef, Stratégie sur actions américaines à RBC Capital Markets, LLC, a souligné que les commentaires des équipes de direction lors des conférences téléphoniques sur les résultats concordaient avec la faible confiance des entreprises qui est ressortie des sondages menés auprès des chefs de la direction et des chefs des finances. Après avoir pris connaissance de plusieurs transcriptions d’appels de publication des résultats, elle a indiqué que « nous sommes encore loin de bien comprendre comment les récents changements apportés à la politique commerciale affecteront la demande et les perspectives pour 2026 ».

Le moment où les bénéfices des sociétés technologiques et non technologiques convergeront est reporté, encore

Un élément significatif qui est ressorti de cette période de présentation des résultats selon nous est la durée de la disparité entre les sociétés technologiques et les sociétés non technologiques.

Cette disparité saute aux yeux lorsque l’on compare les résultats des sociétés qui profitent de l’IA et que l’on nomme communément les sept magnifiques (Alphabet, Amazon.com, Apple, Meta Platforms, Microsoft, NVIDIA et Tesla) aux résultats des autres sociétés.

La croissance des bénéfices des sept magnifiques en tant que groupe a considérablement diminué, en partie en raison de la comparaison difficile d’une année à l’autre et parce que leurs taux de croissance respectifs n’ont pas évolué dans le même sens. Néanmoins, le taux de croissance des bénéfices des sept magnifiques pris dans leur ensemble dépasse toujours le reste de l’indice S&P 500, et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’au premier trimestre de 2026.

Les taux de croissance des bénéfices devraient converger l’an prochain

Croissance des bénéfices sur 12 mois et prévisions consensuelles (%) pour le S&P 500

Le graphique présente les estimations réelles et consensuelles de deux segments différents de la croissance des bénéfices sur 12 mois pour l’indice S&P 500 : les sept merveilles, puis l’indice S&P 500 sans les sept merveilles. La croissance des titres des sept magnifiques a commencé en territoire légèrement négatif au premier trimestre de 2023, puis a bondi à 56,8 % au quatrième trimestre de 2023, avant de redescendre à 31,8 % au premier trimestre de 2025. Les prévisions consensuelles prévoient une baisse à 9,5 % d’ici le premier trimestre de 2026, avant d’augmenter légèrement au cours des deux trimestres suivants et de redescendre pour terminer à 13,9 % au quatrième trimestre de 2026. Pour l’indice S&P 500, excluant les titres des sept magnifiques, le taux de croissance a également été légèrement négatif au premier trimestre de 2023. Il a ensuite fléchi à -10,6 % au trimestre suivant, puis a augmenté, s’établissant en territoire légèrement négatif à la fin de 2023 et au début de 2024. Il a ensuite grimpé à 9,1 % au deuxième trimestre de 2024, avant de redescendre à 3,7 % au troisième trimestre, puis de rebondir à 9,6 % au quatrième trimestre de 2024 et au premier trimestre de 2025. Les prévisions consensuelles pour le deuxième trimestre de 2025 laissent entrevoir un taux de 4,5 %, puis des niveaux légèrement plus élevés lors des deux trimestres suivants. Il devrait commencer l’année 2026 à 10 %, pour la terminer à 13,9 %. Les données montrent que les prévisions de croissance pour les deux catégories convergent presque au premier trimestre de 2026 et qu’elles demeurent rapprochées durant le reste de l’année.
  • Titres des sept magnifiques*
  • Indices S&P excluant les sept magnifiques

* Les titres des sept magnifiques sont Alphabet, Amazon.com, Apple, Meta Platforms, Microsoft, NVIDIA et Tesla.

Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg Intelligence; données en date du 7 août 2025; résultats réels du premier trimestre de 2023 au premier trimestre de 2025; prévisions consensuelles de Bloomberg à partir du deuxième trimestre de 2025 (E)

Surtout, le moment où les bénéfices des sept magnifiques et des autres sociétés convergeront a été reporté encore une fois.

En avril 2024, les analystes tablaient sur une convergence entre ces deux groupes à la fin 2024/début 2025. Mais cela ne s’est pas produit et, en février 2025, le moment de la convergence a été reporté au troisième trimestre de 2025. Et maintenant, on l’attend au premier trimestre de 2026, selon les plus récentes prévisions consensuelles.

Selon les prévisions de Bloomberg, la convergence des bénéfices entre le secteur de la technologie de l’information et les titres non technologiques de l’indice S&P 500 n’est pas prévue avant la fin de 2026.

Un gros écart dans les chiffres des sociétés technologiques justifie une retenue

Les analystes de Bloomberg Intelligence ont récemment mis en lumière un nouveau fait digne de mention dans le secteur de la technologie de l’information.

Depuis la fin de 2022, la capitalisation boursière (valeur marchande) du secteur des technologies en pourcentage de la capitalisation boursière totale de l’indice S&P 500 a considérablement augmenté, d’environ 22 % à plus de 32 %.

Pourtant, le bénéfice net (ou profit net) du secteur des technologies en pourcentage du bénéfice net total de l’indice S&P 500 n’a pas beaucoup augmenté. Il est passé de 21 % à la fin de 2022 à 23 % récemment.

Le graphique montre que l’écart entre la capitalisation boursière et le bénéfice net des sociétés technologiques s’est considérablement élargi.

L’écart entre la part du secteur des technologies dans la capitalisation boursière et le revenu net s’est considérablement élargi

Secteur de la technologie de l’information en part de l’indice S&P 500 (%)

Le graphique montre le secteur de la technologie de l’information en part de l’indice S&P 500 sur deux lignes : la capitalisation boursière et le bénéfice net, du premier trimestre de 2014 au deuxième trimestre de 2025. La capitalisation boursière des sociétés technologiques en tant que part de l’indice S&P 500 a commencé à 16,0 % et s’est maintenue près de ce niveau avant de commencer à augmenter au milieu de 2017, pour atteindre un sommet de 20,6 % au troisième trimestre de 2018. Elle a ensuite reculé, mais a remonté peu après, pour s’établir à 32,4 % au deuxième trimestre de 2025. Le bénéfice net des sociétés technologiques en part de l’indice S&P 500 s’établissait à 17,8 % en 2014 et a augmenté à 20 % au premier trimestre de 2020. Il a ensuite bondi à 23,4 % au premier trimestre de 2021. Il a par la suite reculé, pour s’établir à un peu moins de 20 % à la fin de 2023. Depuis le début de 2024, il a augmenté et a atteint 23 % au deuxième trimestre de 2025.
  • Capitalisation boursière des sociétés technologiques en tant que part de l’indice S&P 500
  • Bénéfice net des sociétés technologiques en tant que part de l’indice S&P 500 (DDM)

Source : Bloomberg Intelligence; données trimestrielles jusqu’au 30 juin 2025; « DDM » désigne les bénéfices des 12 derniers mois

Pour ramener cette relation à un équilibre plus raisonnable, les analystes de Bloomberg Intelligence estiment que les bénéfices du secteur des technologies devront augmenter nettement plus que les taux de croissance déjà élevés. Ils doutent que cela se produise, surtout compte tenu de la récente difficulté à comparer les données, et nous sommes d’accord avec cette évaluation.

Selon nous, cette information nous dit que la plupart des bonnes nouvelles ont déjà été prises en compte dans les valorisations du secteur des technologies. Nous demeurons optimistes quant aux perspectives à moyen et à long terme du secteur des technologies, mais, à ce stade, nous nous abstiendrons de surpondérer excessivement le secteur ou d’y ajouter de nouveaux fonds.

* Ce commentaire utilise les statistiques sur les bénéfices de Bloomberg Intelligence. Les données d’autres sociétés d’agrégation des bénéfices, comme FactSet, peuvent différer, principalement en raison du traitement différent des éléments ponctuels pour le trimestre en cours et les trimestres précédents, ce qui peut avoir une incidence sur les taux de croissance consensuels futurs. Néanmoins, de façon générale, les tendances générales des bénéfices sont habituellement semblables entre les principales sociétés de d’agrégation.


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