Comment les émotions peuvent avoir une incidence sur la planification successorale

Planification successorale
Au-delà de la richesse

Mettre à profit l’intelligence émotionnelle pour mieux gérer les conversations délicates en matière de succession et de planification de fin de vie avec les êtres chers.

« … les émotions fortes, notamment celles qui touchent la planification successorale, peuvent conduire à des choix irréfléchis […] Les chercheurs soupçonnent que les compétences en matière de prise de décision et les capacités rationnelles sont altérées lorsque nous sommes habités par d’intenses émotions négatives. Nous devons vraiment être conscients du rôle que jouent les émotions pour nous aider à régler de manière plus efficace les problèmes lorsque nous sommes sous pression. »
Carolyn Stern, experte en intelligence émotionnelle certifiée, professeure et cheffe de la direction d’EI Experience

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Transcript

Orateur initial:

Bonjour, et bienvenue à Au-delà de la richesse avec votre animatrice, Leanne Kaufman, présidente et cheffe de la direction de RBC Trust Royal. Pour la plupart d’entre nous, parler de sujets comme le vieillissement, la fin de la vie et la planification successorale n’est pas facile. C’est pourquoi nous leur consacrons ce balado qui vous donne l’occasion d’en entendre parler tout en profitant des grandes connaissances de certains des meilleurs experts dans le domaine au pays. Aujourd’hui, nous voulons vous fournir des renseignements qui vous aideront à vous protéger, vous et votre famille, dans le futur. Voici votre animatrice, Leanne Kaufman.

Leanne Kaufman :

Il est très difficile d’évacuer les émotions de pratiquement tous les aspects de nos vies. Si la vie professionnelle, la vie familiale et les autres relations présentent toutes un caractère émotionnel, il se pourrait fort bien que très peu de choses suscitent plus d’émotions que la planification successorale, notamment lorsque nous sommes en présence d’une dynamique familiale forte.

Bonjour, mon nom est Leanne Kaufman et je vous souhaite la bienvenue au balado Au-delà de la richesse de RBC Gestion de patrimoine Canada. Je suis ravie d’accueillir aujourd’hui Carolyn Stern, une experte en intelligence émotionnelle certifiée, qui est également professeure et cheffe de la direction de la société EI Experience. Carolyn est également une auteure primée. Carolyn s’est toujours employée à enseigner l’intelligence émotionnelle, le leadership et l’esprit d’équipe, ce pour quoi elle éprouve une véritable passion, et ses cours en matière d’intelligence émotionnelle ont été adoptés par les meilleures universités d’Amérique du Nord. Elle a apporté son concours à nos équipes de RBC Trust Royal afin que nous puissions être plus conscients de notre propre intelligence émotionnelle de telle sorte que nous puissions mieux comprendre nos clients et leur offrir un meilleur service. Parmi ses domaines de spécialisation figurent le fait d’aider diverses personnes à dénouer des impasses, à apprendre à établir des liens authentiques et à communiquer comme il se doit. L’intelligence émotionnelle peut être exceptionnellement utile lors des conversations délicates, y compris celles qui doivent être tenues avec les membres de la famille, et qui concernent la planification successorale, la prestation de soins et le partage de la richesse avec les jeunes générations.

Carolyn, permettez-moi de vous remercier de vous joindre à moi aujourd’hui pour parler des raisons pour lesquelles l’intelligence émotionnelle importe dans les conversations touchant la planification successorale et expliquer pourquoi cela importe au-delà de la richesse.

Carolyn Stern :

Merci beaucoup de m’avoir invitée, Leanne.

Leanne Kaufman :

Peut-être avons-nous tous une idée de ce que signifie l’expression « intelligence émotionnelle », mais que veut-elle dire pour vous ?

Carolyn Stern :

Je pense que l’intelligence émotionnelle désigne cette idée selon laquelle il importe de faire preuve de lucidité dans la gestion de ses émotions. Selon laquelle il faut gérer de près ces émotions plutôt que de les laisser prendre le contrôle de soi. En vérité, l’intelligence émotionnelle renvoie aux notions selon lesquelles nous devons reconnaître que nous éprouvons des sentiments, comprendre d’où proviennent ces sentiments, les identifier avec précision, les exprimer de manière constructive, puis les réguler comme il se doit. Et, comme vous le savez, tout cela est certainement plus facile à dire qu’à faire.

Leanne Kaufman :

Estimez-vous que nous sommes en présence d’un fossé générationnel en ce qui concerne cette intelligence émotionnelle, la compréhension, l’expression et la gestion de nos émotions ?

Carolyn Stern :

Oui, absolument. En premier lieu, je pense que, collectivement, les deux générations, voire toutes les générations, ne comprennent pas bien les émotions que nous éprouvons parce que, soyons clairs là-dessus, aucun d’entre nous n’a probablement suivi une formation dans ce domaine à l’école non plus que, très vraisemblablement, à la maison. Ainsi donc, sur le plan de la compréhension, je ne pense pas que la différence soit marquée entre les générations. Cependant, ce que j’observe en termes de fossé générationnel tient au fait que les plus vieilles générations dont, j’ai le regret de vous le dire, Leanne, vous et moi faisons partie…

Leanne Kaufman :

Quoi?

Carolyn Stern :

[rires] … ont été élevées dans des environnements où il fallait se méfier de l’expression de ses émotions. Notamment, le fait d’exposer ses vulnérabilités ou de discuter des sujets délicats n’était ni encouragé ni jugé approprié. Alors que, par opposition, les membres de la jeune génération ont grandi et profité d’une mutation culturelle qui accorde de l’importance à l’authenticité émotionnelle, à la vulnérabilité ainsi qu’aux conversations sans retenue portant sur la santé mentale. Cette divergence sur le plan de la mesure dans laquelle les membres de ces générations sont à l’aise sur le plan de l’expression des émotions peut créer un fossé en termes de compréhension et de communication entre les générations. Si je peux me permettre d’être bien franche, ce que j’ai pu observer au chapitre de la gestion des émotions est que chacun d’entre nous, au fil de notre vie, apprend à devenir plus intelligent sur le plan émotionnel en vieillissant. Nous apprenons à gérer les difficultés de la vie quotidienne. Cependant, les études montrent que les membres de la jeune génération sont moins habiles en matière de résolution des problèmes, d’indépendance et de tolérance au stress que les membres de toutes les générations qui les ont précédés. Pourquoi ? Parce qu’ils ont grandi avec un téléphone cellulaire et des parents surprotecteurs.

Leanne Kaufman :

Nous savons tous que l’argent, en vérité, de nombreux actifs sont assortis de liens émotionnels. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur la mesure dans laquelle l’intelligence émotionnelle, que l’on pourrait désigner par l’acronyme IE, peut contribuer à façonner nos décisions et nous aider à prendre des décisions plus éclairées ?

Carolyn Stern :

Eh bien, je pense que les émotions ont quotidiennement un impact sur nos capacités en matière de prise de décision. Nous estimons que le choix A est préférable au choix B et nous prenons ces décisions en conséquence. Elles ont une incidence directe sur nos décisions dans la mesure où elles se trouvent toujours en arrière-plan dans notre esprit, de manière subconsciente ou inconsciente. Puis soyons francs, nos antécédents et notre profil émotionnel peuvent également déterminer les gestes que nous posons ou que nous ne posons pas. Ainsi, à titre d’exemple, si vous êtes tributaires, sur le plan émotionnel, d’autres personnes pour vous aider à résoudre vos problèmes, peut-être manquez-vous de confiance pour prendre des décisions sans validation externe. Ou peut-être avez-vous des tendances narcissiques et devez-vous impérativement avoir raison. Peut-être réfutez-vous catégoriquement les idées d’autrui pour promouvoir les vôtres propres, même si elles ne sont pas aussi bonnes ou aussi justes.

Il me semble que la clé tient au fait que les émotions fortes, notamment celles qui touchent la planification successorale, peuvent conduire à des choix irréfléchis. Par exemple, la colère et l’embarras peuvent nous rendre plus susceptibles à prendre des décisions plus risquées et moins profitables. Les chercheurs soupçonnent que les compétences en matière de prise de décision et les capacités rationnelles sont altérées lorsque nous sommes habités par d’intenses émotions négatives. Nous devons vraiment être conscients du rôle que jouent les émotions pour nous aider à régler de manière plus efficace les problèmes lorsque nous sommes sous pression.

Leanne Kaufman :

J’observe cela dans le contexte qui se manifeste souvent au décès d’un être cher. Du fait de notre domaine, nous intervenons après le décès de quelqu’un de sorte que la famille est en deuil, les amis et le réseau tout autour sont en deuil. Viennent donc s’ajouter à un tel contexte d’émotions négatives des considérations liées à l’argent dont, probablement, certains ne reconnaîtront pas sur-le-champ qu’il constitue un actif émotionnel, peut-être celui-ci ne révèle-t-il pas, disons, le bon côté de certains d’entre nous… de telle sorte que les personnes touchées se retrouvent à prendre des décisions émotionnelles. Je dois dire qu’il est terriblement triste d’observer le nombre d’histoires dont j’entends parler concernant des familles qui ont été déchirées pour des raisons d’argent et d’héritage, des frères et sœurs ne se parlant plus par la suite, soit en raison d’un geste qu’a ou non posé l’exécuteur testamentaire, soit en raison de la façon dont les choses se sont réglées du point de vue du partage des actifs.

Parlons brièvement de cela et de la façon dont, peut-être, nous pourrions tirer parti de cette intelligence émotionnelle, dans une certaine mesure, afin d’instaurer un dialogue plus constructif à l’avance avec les parents, les grands-parents, les enfants, quelles que soient les personnes concernées qui abordent les questions auxquelles nous réfléchissons, l’objectif étant de tenter d’éviter une partie de ces querelles au moment du deuil. Que pensez-vous de cela ?

Carolyn Stern :

Il me semble que la clé consiste à comprendre les émotions que vous ressentez, puis à faire une pause et à déterminer ce que ce sentiment révèle à notre sujet, au sujet de la situation et au sujet d’autrui. J’inciterais chacun à commencer à se sensibiliser activement à l’égard de ses propres émotions, à l’égard de ses propres préjugés et, peut-être, à l’égard des hypothèses liées à la planification successorale. Cependant, pour vous-même, je prendrais également conscience de tout déclencheur potentiel ou notion préconçue que vous pourriez avoir et qui pourrait avoir une incidence sur votre décision.

Il me semble que la première étape est la conscience de soi, l’objectif étant d’aborder cette discussion en étant plus conscient de vous-même et d’autrui. La deuxième consiste à bien évaluer ces conversations et à les écouter de manière active. Vous devez donc accorder votre pleine attention à la personne qui parle. Rappelez-vous que 55 pour cent du message perçu tient au langage verbal. Que dit votre corps dans cette situation ? Portez attention aux indices non verbaux, maintenez un contact visuel, pratiquez l’empathie et ne vous contentez pas d’écouter les mots qui sont prononcés, mais tentez également de percevoir les émotions et les préoccupations sous-jacentes qui sont exprimées. Il me semble que la clé, lorsque vous avez de telles conversations, consiste à paraphraser ce que vous avez entendu, à tenter de bien comprendre ce qui a été dit, pour démontrer que vous vous souciez véritablement du point de vue de votre interlocuteur.

Il me semble que l’autre aspect tient au fait qu’il faut valider les sentiments de chacun. Personne ne peut vous faire ressentir quoi que ce soit, Leanne. Cela relève de vous seule. Il me semble donc que vous devez faire attention aux mots employés. Vous ne pouvez dire des choses telles que : « vous m’avez faire ressentir… » ou « lorsque vous avez fait cela… ». Je débuterais probablement en disant : « ce que je vous ai entendu dire est que cela est important et que telle est la raison pour laquelle ce l’est ». Vous devez donc manifester de l’empathie envers leurs points de vue et valider leurs sentiments afin de créer cet environnement ouvert et sécuritaire propice au dialogue.

Je pense qu’il faut également favoriser l’instauration d’une atmosphère fondée sur la confiance et le respect. Chacun est-il en mesure de dire ce qu’il pense vraiment, de souligner ce qui est important pour lui ou elle, et d’avoir l’impression que son point de vue est reconnu ?

Et il me semble que l’autre aspect consiste à discuter des valeurs communes de la famille et des objectifs à long terme, en quelque sorte. Vous devez inciter la tenue de conversations portant sur la façon dont la planification successorale peut cadrer avec ces valeurs familiales et servir les intérêts collectifs de la famille. Si cela peut ne pas être simple, vous devez néanmoins identifier un certain nombre d’objectifs communs qui peuvent favoriser la collaboration.

Je pense par ailleurs que la clé est que nous devons faire preuve de patience et de souplesse dans l’ensemble de ce processus. Nous devons comprendre que de multiples discussions peuvent s’avérer nécessaires pour en venir à un consensus ou prendre des décisions, mais nous devons être ouverts à l’idée de revoir nos plans et d’y apporter des correctifs, alors qu’évoluent la dynamique familiale ou les situations. Il me semble que l’objectif de toute conversation en matière de planification successorale est de veiller à ce que tous comprennent bien ce que souhaite faire la personne concernée de son argent. Nous devons faire preuve de transparence, qui pourrait s’exprimer par des formules comme la suivante : « Disons les choses telles qu’elles sont, voici les sentiments que j’éprouve à l’égard de leurs souhaits, qu’ils me plaisent ou non, tels sont les sentiments qu’ils m’inspirent. » Mais il faut également favoriser l’harmonie au sein de la famille parce que j’ai un peu de mal à m’imaginer les propos que vous devez entendre prononcer quotidiennement en ce qui concerne ces choix et en quoi ils ont ruiné des familles à jamais. Il me semble que la mise en application de ces compétences en matière d’intelligence émotionnelle que je viens de souligner peut véritablement contribuer à gérer les complexités émotionnelles en cause, en plus de favoriser la tenue de discussions plus productives et pertinentes.

Leanne Kaufman :

Oui, il y a des discussions qui surviennent lorsqu’un événement vient de se produire, puis il y a des discussions qui portent sur les façons dont nous allons nous préparer à ce genre d’éventualités. À titre d’exemple, plusieurs enfants adultes fournissent des soins de première ligne à des parents vieillissants où ils contribuent à appuyer ces soins, ce qui peut susciter énormément d’émotion chez eux, et soulever des sentiments, voire créer du ressentiment entre les frères et sœurs parce que cette charge n’est pas partagée également. Quels conseils offririez-vous à ceux qui se trouvent confrontés à une certaine incertitude ou à des conflits sur le plan émotionnel dans un tel contexte ?

Carolyn Stern :

Eh bien, je pense que le fait de prendre soin de parents âgés, alors que, soit dit entre nous, c’est exactement ce que je fais moi-même en ce moment… ma mère vit avec moi et je ressens une large gamme d’émotions, et il est important d’en prendre acte et de les aborder d’une manière qui soit saine. Il me semble donc que le premier principe, à nouveau, nous amène toujours à revenir à la même chose : vous devez prendre acte de vos émotions et les accepter. Vous allez ressentir des choses. Vous allez éprouver une multitude d’émotions. Il est normal de ressentir une combinaison d’émotions comme la culpabilité, la tristesse, la frustration, voire le ressentiment, comme vous l’avez souligné. « Pourquoi est-ce que c’est moi qui suis appelé à faire cela et non ma sœur ? » Vous devez comprendre que ces émotions sont valables, mais, encore une fois, chaque émotion porte en elle-même le germe de quelque chose de positif. Cette émotion nous apprend quelque chose. Prenons par exemple le cas de la frustration. Qu’est-ce qui cause la frustration ? Des attentes non satisfaites. Qu’est-ce qui cause la colère ? L’injustice ou l’iniquité. Ainsi donc, le problème consiste à déterminer si je suis frustré ou si je suis en colère. Parce que combien d’entre nous, moi y compris, avons-nous, Leanne, éprouvé un sentiment de frustration, mais l’avons manifesté comme s’il s’agissait d’un sentiment de colère. Et ainsi le problème tient au fait que la famille pense que vous êtes en colère, alors qu’en fait vous êtes frustré.

Leanne Kaufman :

Et si vous n’avez pas eu cette conversation afin de tirer les choses au clair sur la nature des attentes et pour comprendre les attentes des uns et des autres, il est relativement facile de verser dans la frustration.

Carolyn Stern :

En effet, et il me semble que l’autre aspect consiste également à chercher un soutien émotionnel, à se mettre en rapport avec des amis de confiance, des parents, voire des groupes de soutien, qui peuvent fournir une oreille attentive et un soutien affectif. Il est difficile de voir quelqu’un que vous aimez sombrer. Le fait de partager vos sentiments et vos préoccupations avec autrui peut véritablement contribuer à améliorer les choses en offrant un sentiment de soulagement et de compréhension.

Je pense que l’autre caractéristique que j’ai observée auprès d’une multitude de soignants – vous savez ce que l’on dit… lorsque l’avion subit une défaillance mécanique, assurez-vous d’enfiler votre propre masque à oxygène avant d’aider vos enfants à mettre le leur – énormément de soignants, donc, épuisent leur propre réserve d’énergie pendant qu’ils prennent soin des autres. Je pense alors qu’il est extrêmement important que vous preniez soin de votre état de santé physique, mental et émotionnel. Prenez le temps de vous détendre, de refaire vos forces et d’abaisser votre niveau de stress. Fixez-vous également des attentes réalistes, en comprenant que le rôle de soignant est à la fois difficile et exigeant.

Je pense que l’autre considération consiste à s’exercer à des techniques de régulation émotionnelle. Lorsque nous sommes exposés à des situations difficiles sur le plan émotif, certains d’entre nous se battent tandis que d’autres fuient et que d’autres encore se figent. Vous devez donc tenter de déterminer ce qui serait utile pour vous, qu’il s’agisse de faire de l’exercice, de pratiquer la pleine conscience, de faire de la méditation, etc. Il me semble que la chose la plus importante consiste à vous éduquer vous-mêmes. Acquérez les connaissances nécessaires sur les troubles de santé spécifiques qui affligent vos parents ou auxquels est confronté un parent âgé, comprenez leurs besoins ainsi que les ressources disponibles qui peuvent les aider de telle sorte que vous puissiez prendre une décision éclairée et vous sentir plus en contrôle.

Leanne Kaufman :

Oui, il ne manque pas de pièges dans lesquels nous pourrions tomber en ce qui concerne les émotions, la planification successorale, la fin de vie et la prestation de soins, mais peut-être pourrions-nous revenir à un niveau un peu plus général, ne serait-ce qu’un instant, avant de conclure. Vous avez parlé des différences entre les générations, en soulignant combien nous, soit les membres de la vieille génération – je ne sais pas comment cela se fait, mais je n’arrive pas à sortir cela de mon esprit –, pour nous, donc, ce n’était pas la chose à faire. La vulnérabilité n’était pas une caractéristique attirante ou recherchée. Je dirais que j’ai pu observer un changement important, notamment au cours des dernières années, et surtout durant la pandémie. Il me semble que ce concept d’intelligence émotionnelle existe déjà depuis un certain temps. Mais qu’en est-il de cette époque précise qui fait que ces conversations sont devenues encore plus importantes aujourd’hui ?

Carolyn Stern :

Eh bien, le défi mondial auquel nous avons été confrontés en marge de la COVID nous a offert une occasion sans précédent.

Il me semble que l’autre considération tient à l’avènement de la technologie et des médias sociaux qui ont modifié la façon dont nous communiquons lorsque nous interagissons les uns avec les autres. Ces progrès et la façon dont nous entretenons des relations avec les autres ne ressemblent pas à la situation qui prévalait auparavant.

Il me semble qu’un autre aspect plutôt répandu tient à la prise de conscience en matière de santé mentale. On accorde de plus en plus d’importance à la santé mentale et au bien-être. Il me semble que, sur le plan du succès des relations, et pour établir des relations mutuellement satisfaisantes, vous devez accorder la priorité à la qualité de ces relations. Il faut donc prendre plus conscience de l’importance de l’intelligence émotionnelle, qui consiste à comprendre les autres, à leur manifester de l’empathie et à communiquer avec eux.

Et il me semble par ailleurs que les parents commencent à prendre conscience du fait qu’ils doivent faire intervenir cet aspect dans le développement de leur enfant. Les parents prennent donc désormais conscience du fait qu’ils doivent faire en sorte que leurs enfants acquièrent ces compétences qui leur permettront de mieux fonctionner sur le plan émotionnel et social, ce qui pourrait, à terme, leur permettre de mieux performer et de connaître du succès dans le futur.

Leanne Kaufman :

Carolyn, si les personnes qui nous écoutent aujourd’hui ne devaient se rappeler que d’un seul message de votre part en ce qui concerne la nécessité de garder en tête toutes ces choses lorsqu’elles ont des conversations avec les membres de leur famille ou dans le cadre de relations interpersonnelles portant sur la planification successorale, l’administration successorale ou la maladie d’un être cher, quel serait ce message ?

Carolyn Stern :

Si je pouvais dire une chose à toutes les personnes qui nous écoutent et qui éprouvent de la difficulté à obtenir les résultats qu’elles souhaitent en matière de planification successorale, ce serait celle-ci : n’ayez pas peur de vos émotions ou de celles des membres de votre famille. Il faut distinguer les émotions des faits. Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, ni fondées ni malvenues, il s’agit tout simplement d’émotions… Elles rendent compte d’une expérience émotionnelle et de la réaction qu’on éprouve face à une personne, à une chose ou à une situation. Et même si ces impressions constituent une expérience émotionnelle ou une réaction déclenchée par un événement à caractère émotionnel, elles peuvent être riches d’enseignements si vous tenez compte de ce qu’elles recèlent.

Leanne Kaufman :

Eh bien, merci, Carolyn, de vous être jointe à moi aujourd’hui, de nous avoir fait part de vos réflexions et d’avoir souligné l’importance que revêtent l’intelligence émotionnelle et la planification successorale, en plus de véritablement aider à gérer cette dynamique familiale en comprenant bien pourquoi tout cela importe au-delà de la richesse.

Carolyn Stern :

Merci de m’avoir invitée, Leanne.

Leanne Kaufman :

Vous pouvez en apprendre plus sur Carolyn Stern en consultant son profil LinkedIn ou en visitant le site carolynstren.com.

Si vous avez aimé cet épisode du balado et si vous souhaitez contribuer à l’appuyer, nous vous invitons à en faire part à d’autres personnes, à en parler sur les médias sociaux ou à donner une note et à rédiger une critique. Mon nom est Leanne Kaufman. Au plaisir de vous retrouver. Merci de vous être joints à nous.

Orateur final :

Qu’il s’agisse de planifier votre succession ou les besoins de votre famille ou de votre entreprise, ou de bien remplir votre rôle d’exécuteur testamentaire (appelé liquidateur au Québec) de la succession d’un être cher, nous pouvons vous guider, aplanir les difficultés et soutenir votre vision. Faites équipe avec RBC Trust Royal afin que les générations futures profitent longtemps de votre legs. Laissez un héritage, pas un fardeau™. Allez à rbc.com/trustroyal.

Merci d’avoir suivi cet épisode d’Au-delà de la richesse. Pour en savoir plus sur RBC Trust Royal, veuillez visiter notre site à rbc.com/trustroyal.

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Ce balado est fourni à titre indicatif seulement et ne vise pas à donner des conseils ni à approuver ou à recommander un contenu ou des tiers qui y sont mentionnés. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais leur exactitude n’est pas garantie et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive du sujet abordé.

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